Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Sergio Ceccanti, je suis fils d’immigrés italiens, il parait que je suis discret, mystérieux et solitaire. Je joue de la basse électrique, je chante et je suis - plus ou moins - guitariste.
Comment la musique est entrée dans ta vie ?
Par les disques de mon grand frère dans les 70’s, disques des Beatles, des Stones et quelques groupes moins glorieux.
Quels sont les artistes qui t’ont marqué ?
Il y en a tellement… Beaucoup de groupes 60’s (Beatles, Byrds, etc), quelques groupes période punk (Jam, Ramones, Clash…) quelques groupes 80’s (Fleshtones, Plimsouls…), plus récemment Elliott Smith et Wilco.
Tu as participé à beaucoup de groupes : Groovers, Warmbabies, qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Cela m’a permis d’expérimenter différents styles musicaux, du rock très garage avec les Groovers à la pop classieuse des Warmbabies et de fréquenter deux excellents songwriters Olivier Nemejanski et Marc Galliani.
Tu viens de Nice qui a eu, et qui a toujours, une scène très rock.
Non pas vraiment d’accord, à Nice il y avait clairement une scène rock mais c’est terminé… Les groupes vieillissent ou disparaissent, il n’y a pas (ou peu) de relève sans doute parce qu’il n’y pas (ou peu) d’endroits pour se produire. Il faut financer et organiser ses propres concerts, c’est usant…
Est-ce que le fait de venir de la ville des Playboys, des Dum Dum Boys ou autre Zemblas t’a aidé à trouver ta musique ?
J’aime beaucoup ces groupes mais je dirais que j’ai suivi mon propre chemin. Pour moi, les Playboys sont trop 60’s, les Dum Dum trop fuzz et les Zemblas trop Soul !! Mais je les adore !
Tu sors un premier album solo « Mysterious Journey », pourquoi maintenant ?
Je n’avais absolument pas planifié la sortie d’un album solo. Tous ces titres - et beaucoup d’autres - étaient destinés aux Warmbabies - nous venions de sortir un premier album et j’avais envie qu’on en prépare un deuxième assez rapidement - entre temps, Olivier a quitté le groupe. Cela a sérieusement compliqué les choses. Je me suis retrouvé avec tous ces titres sur les bras et beaucoup de temps pour moi (je venais de quitter mon boulot). J’ai commencé à « maquetter » juste pour le fun.
Comment définirais-tu ce disque ?
Simple, modeste et efficace (j’espère).
Quels étaient tes disques de chevet au moment de l’enregistrement ?
Il n’y en avait pas vraiment, j’étais « focus » sur mes morceaux. Peut-être « Cruel Country » de Wilco, j’adore ce groupe.
Ton disque est très pop rock avec des influences comme les Byrds et autres groupes de la fin des années 60. Es-tu d’accord et ces groupes ont-ils une influence pour toi ?
Complètement d’accord ! J’ai énormément écouté ces groupes 60’s phénoménaux, mais je ne suis pas sûr que cela s’entende beaucoup dans ma musique - peut-être sur deux ou trois titres - je suis finalement assez éclectique.
Le disque est produit très « brut » avec peu d’arrangements et beaucoup de lignes mélodiques. C’était un choix de base ? Tu l’as fait où et avec qui
?
Oui tout à fait. J’aime les mélodies, j’aime les refrains, j’aime les morceaux simples et courts avec une accroche mélodique forte. Pour l’enregistrement, j’ai proposé à Grégoire un « protocole » : j’arrivais le matin avec une chanson qu’il découvrait et nous devions l’enregistrer dans la journée, du « speed-recording » en quelque sorte. Je voulais qu’on finisse le soir avec le morceau dans la boîte ! Cela a plutôt pas mal fonctionné. Les batteries de Gilles Eynaud de Faÿ se sont greffées plus tard, vraiment à la fin du processus.
Tu as écrit toutes les musiques et tous les textes ?
Oui, toutes les musiques et la plupart des textes. Je commence toujours par écrire le texte en essayant d’isoler une partie qui me servira de refrain - la ligne mélodique se développera ainsi naturellement. Pour la petite histoire, en triant de très vieux papiers je suis tombé sur un texte de Marc Galliani « She lives in the past » de l’époque des Bratchmen, des mots écrits il y a presque 30 ans.
De quoi parlent tes textes ?
De solitude, du temps qui passe, des textes mélancoliques comme ma musique.
Pourquoi en anglais ?
J’ai toujours écouté et j’écoute exclusivement de la musique anglo-saxonne, c’est pour moi une évidence d’utiliser cette langue dans mes chansons.
Tu sors ton disque chez Milano Records, comment s’est faite la connexion ?
Je connais Grégoire Garrigues depuis une bonne vingtaine d’années, nous avons très souvent partagé l’affiche avec nos groupes respectifs (à Paris, Lille, Bordeaux…) - il s’est installé à quelques kilomètres de chez moi il y a environ un an - la connexion s’est faite tout naturellement. Un guitariste de ce niveau qui débarque dans ta ville, une véritable aubaine ! Je lui ai mis le grappin dessus ! C’est également un producteur extrêmement méticuleux et précis, doté d’une patience infinie !
Y a-t-il des concerts prévus ?
Peut-être quelques show-case et encore c’est même pas sûr… je verrai ça tranquillement, on est dans le Sud, no stress.
Quels sont tes projets ?
Un label US est intéressé par une sortie outre-Atlantique, c’est en discussion.
Le mot de la fin ?
Vous aimez les labels, les groupes et les disquaires indépendants ? Arrêtez le streaming, achetez des disques.
www.milano-records.com
crédit Photo Pochette Katarina Brunclikova