Philippe, peux-tu te présenter ?
Philippe Gonin : Je suis Maître de conférences à l’Université Bourgogne Europe, mais aussi musicien, compositeur et auteur d’ouvrages sur la musique, en général rock.
Pourquoi un livre sur Marquis de Sade en 2025 ?
Ph : C’est un livre que je porte en moi depuis plus de 15 ans. J’en ai pratiquement débuté la rédaction à cette époque (vers 2009), avant de rencontrer Philippe Pascal puis Frank Darcel. Mais il fallait trouver un éditeur, ce que je n’ai pu finaliser qu’après les décès de Philippe et Frank. Alors… pourquoi ? Je ne sais pas. J’en avais envie, il me fallait écrire sur ce groupe qui fait partie de mon top 4 avec The Cure, Pink Floyd et Gainsbourg.
Comment est né ton intérêt pour le groupe ?
Ph : Je ne sais plus exactement. Peut-être en lisant un article de BEST qui leur était consacré. À cette époque, le groupe était déjà séparé ou pas loin et, de toute façon, je n’allais pas aux concerts. Trop jeune selon mes parents… (j’avais 16 ans). Bref… Mais je suis allé acheter Rue de Siam (le seul disponible à la FNAC à ce moment-là). En fan de Pink Floyd et du « beau » son, je suis tombé amoureux de cette production hyper léchée, mais aussi et surtout des textes. Des titres comme « Silent World », « Rue de Siam », « Back to Cruelty », les solos de guitare dans « Iwo Jima Song », « Wanda », ont tout de suite emporté mon adhésion.
Je suis venu plus tard à Dantzig Twist et là : stupeur ! Le son âpre et plus dur, presque totalement sec. Autant Rue de Siam me caressait l’oreille malgré des textes durs, autant Dantzig, c’était comme un coup de schlague. Il m’a fallu plus de temps pour décrypter tout ça : les textes, les références et cette ambiance que je trouvais, à l’époque, très « Allemagne de Weimar », Kurt Weill et tout ça. Je ne connaissais évidemment pas la scène américaine, Television et tout ça, c’est venu après.
Ton livre est très complet et très détaillé : comment as-tu pu rencontrer tous les acteurs de ce groupe et de cette histoire ?
Ph : C’est, hélas ! le décès de Frank (avec lequel j’entretenais de temps en temps une correspondance via Messenger) qui m’a fait rencontrer toute cette scène rennaise. Je n’avais pas pu me rendre (j’habite à Dijon) au concert hommage à Philippe Pascal ; je m’étais dit qu’il ne fallait pas louper celui donné en l’honneur de Frank. Dès que Dargelos a annoncé l’évènement sur Facebook, j’ai pris mon billet. Le hasard a voulu qu’en me baladant dans Rennes, en attendant l’heure du concert, je veuille voir où se trouvait l’UBU et, lorsque je suis arrivé devant la salle, c’était la pause et tous les musiciens étaient dehors. Alors je suis allé les saluer. Pierre Thomas m’a invité à entrer pour voir les balances et… il ne me restait plus qu’à prendre les contacts et expliquer mon projet.
J’ai reçu un super accueil et tous ont accepté de répondre à mes questions. Mon projet prenait forme au-delà de mes espérances. Les entretiens m’ont occupé pendant six bons mois. Il a fallu ensuite transcrire et… faire des choix. Certaines discussions avaient duré quatre heures et l’ensemble des transcriptions mises bout à bout (sans mes insertions et autres analyses) donnait un ouvrage de 1200 pages ! Impossible à publier. Il a donc fallu faire des choix, des coupes (parfois douloureuses), mais c’était la règle. Et puis surtout, remettre (tenter de remettre) un peu d’ordre dans tout ça. Sur la première période (avant le premier album), ça a été tout sauf facile tant l’histoire du groupe va vite durant ces deux premières années.
Quel est pour toi le morceau ou le disque de Marquis de Sade que tu conseilles pour découvrir le groupe ?
Ph : Le live de 2017. Ça me semble être un bon compromis. Sinon, il n’y a « que » deux albums et aujourd’hui, avec les sites de streaming, on peut écouter à moindre frais, si je puis dire.
Pourquoi, selon toi, le groupe est-il toujours aussi actuel ?
Ph : Actuel n’est peut-être pas le mot. La musique aujourd’hui, ce sont surtout les musiques urbaines, l’électro. Le rock, quoi qu’on en dise, c’est plutôt devenu une musique de vieux. Il n’empêche que des groupes comme Marquis de Sade font partie d’un patrimoine qui, à mon avis, est désormais ancré dans une culture commune. Certes, ce n’est pas Téléphone, mais c’est un groupe qui marque au-delà de son temps. Internet a beaucoup fait pour ça d’ailleurs, et ça, c’est Frank qui me le disait il y a dix ans ! Des pages Facebook ou YouTube (comme l’excellente Marquis Seberg, gérée, il me semble, par le fils de Philippe Pascal), avec leur lot d’archives, sont des ressources précieuses.
Comment est né le projet Sade Songs ?
Ph : Tout part de cette fameuse cassette. Je ne sais plus comment Sergei et moi sommes entrés en contact mais, rapidement, nous avons sympathisé et, au fil des discussions, Sergei me parle de cette cassette reçue à l’automne 1978.
Je suis musicien mais je suis aussi chercheur et il ne faut JAMAIS dire à un chercheur ce genre de choses si l’on ne veut pas être harcelé (rire) ! Je finis par convaincre Sergei (qui ne m’avait pas parlé de cette cassette innocemment) de me la faire entendre. Forcément, le premier album s’éclairait d’un jour nouveau.
J’ai suivi le travail de Sergei (avec Frakture et l’excellent So Blind To See, produit par Dave Allen, son album solo Native – un petit bijou que je recommande !). D’ailleurs, je dois à Sergei de m’avoir permis d’entrer en contact avec Dave Allen : un témoignage précieux lorsque j’écrivais mon bouquin sur The Cure.
Bref, à force de discussions et avec l’idée de faire un « évènement » autour du livre à Rennes même, est né le projet SADE SONGS : jouer, en complément d’une conférence musicale (où je ferai entendre des extraits de la cassette), les cinq morceaux qu’elle contient, mais sans reproduire : plutôt en leur donnant une autre lecture.
Restait à trouver le lieu — ce qui fut fait par Stéphane — et penser à un spectacle un peu plus fourni en invitant Complot à venir jouer leur album Dickinson. Ils ont accepté et voilà…
Comment s’est faite la connexion entre vous tous ?
Ph : Comme Sergei travaille avec Stéphane Cantero, la connexion s’est faite naturellement.
Qui fait partie du projet ?
Ph : Stéphane Cantero aux machines, Sergei à la basse (et au chant sur un titre) et moi (Philippe) à la guitare et aux textes. Je ne dis pas chant car l’idée est plutôt de « dire » la poésie de Philippe que de tenter de refaire son chant.
Pourquoi un tel projet ?
Ph : C’est notre tribute à nous. À la fois à Philippe et à Frank puisque, sur la cassette, il n’y a pas de chant et donc pas de textes.
Il va y avoir une nouvelle proposition autour des morceaux de Marquis de Sade avec une interprétation électronique. Pouvez-vous dire pourquoi ?
Ph : On ne voulait surtout pas reproduire.
Stéphane, tu es un musicien de musique électronique, principalement. Que représente Marquis de Sade pour toi ?
Stéphane Cantero : Je n’ai jamais réfléchi à cette question. Spontanément, je ne me serais pas forcément considéré comme un musicien électro, mais tu as raison : c’est le cas.
Je viens de l’orgue, l’électrique, avec ses deux claviers et son pédalier. Ma famille m’avait offert un Kawaï de salon à l’âge de 11 ans, en 1980, cadeau de communion. À cet âge-là, j’étais en pleine période rock ‘n’roll (Chuck Berry surtout), mais c’était le son d’orgue Hammond ou Vox des Doors, de Procol Harum ou de la version « Pénitencier » de Johnny Hallyday qui m’attirait. Et lorsque, enfant, je suivais mes parents dans les bals (ils adorent danser), j’étais fasciné par les touches blanches et noires et les tirettes harmoniques.
À 13 ans, je tombe dans ma période reggae : Bob Marley et ses Wailers bien sûr, mais aussi les Anglais (Steel Pulse, Aswad, Black Uhuru, Misty in Roots) chez qui l’orgue occupe une grande place.
Ce n’est qu’en 1986, au lycée Job Loth à Pontivy, que j’ai découvert la scène post-punk — que j’appelle plutôt Cold Wave — avec retard donc. Je m’en rappelle très bien : c’était pendant une manif à Vannes contre la loi Devaquet. En attendant le car qui devait nous ramener au lycée, je discutais musique avec Philippe. Nous étions dans la même classe de première S. C’est la première fois que j’entendais parler du punk mais aussi de Joy Division, de Complot Bronswick. Philippe avait une putain de bonne discothèque.
Il avait des disques de Dead Can Dance, Diamanda Galás, Virgin Prunes… Grâce à lui, j’ai pu m’y mettre en douceur. Je lui filais des K7 chrome vierges (ah tiens, encore une histoire de K7) et il m’enregistrait des disques plus accessibles : The Smiths, The Chameleons, Violent Femmes, New Order.
C’étaient des 90 minutes, donc il restait toujours un peu de place en fin de face ; il en profitait pour ajouter des pépites : Complot Bronswick, Mecano, Flue, End Of Data… Je crois bien qu’il avait tout ce que sortait Divine Madrigal à l’époque. Mais aussi Tuxedomoon, Minimal Compact, Einstürzende Neubauten.
Je lui ai rendu la politesse depuis. Je crois que c’est moi qui lui ai fait découvrir The Wolfgang Press et This Mortal Coil, puis les deux derniers Talk Talk, Black Light de Calexico, You Guys Kill Me de The Third Eye Foundation et, plus récemment, la Société des Timides à la Parade des Oiseaux.
Lui avait la compil Divine From Nowhere to Eternity. Moi, j’allais découvrir en 1987 chez un disquaire à Lorient la compil de chez 4AD Lonely Is an Eyesore. Une baffe.
Tous ces groupes que je cite sont restés parmi mes favoris. C’est un immense bonheur et honneur pour moi de partager une scène avec les Complot. J’espère que Philippe sera là au concert. Son fils — mon filleul — y sera, c’est sûr. Mes filles aussi. Nous pouvons être fiers : nous avons réussi leur éducation (rires).
Je vais te faire un aveu : je suis passé à côté de Marquis de Sade. J’avais jeté une oreille à la fin des années 80 sur les morceaux de Philippe Pascal, mais le côté pop new wave de Marc Seberg m’avait induit en erreur. Et puis la référence à Television ou Talking Heads chez Marquis de Sade ne me parlait pas forcément.
Longtemps, je n’ai eu d’oreilles que pour la scène anglaise et européenne.
C’est tout récemment, avec le disque Marquis, que j’ai découvert Marquis de Sade, grâce au morceau chanté par Dirk Polak. J’écoute tout ce que fait Dirk : pour moi c’est la voix la plus bouleversante qui existe.
Et puis ma rencontre avec Sergei. Je découvre Dantzig Twist et Rue de Siam. Deux grands albums. Comment ai-je pu passer à côté ? Maintenant, ils occupent une place dans ma discothèque, pas loin des albums Divine Madrigal.
C’est mon truc : je range mes disques par label. Je mets les Factory avec les Factory, les Sarah Records avec les Sarah Records, les Warp avec les Warp…
C’est comme ça que tu découvres que, peu à peu, la cohérence disparaît. Il n’y a plus qu’Impersonal Freedom, Room 40 ou Ici d’Ailleurs qui méritent le label « label ».
Bref. Je reviens à 1987 : une date fondamentale pour moi. Je rencontre la femme de ma vie et je monte mon premier groupe (avec Philippe d’ailleurs). Mais c’était compliqué de trimballer un orgue en bois de plusieurs dizaines de kilos pour les répétitions ou les concerts.
Alors, au bout d’un moment, j’ai acheté un petit synthé Yamaha en revendant mon orgue et en vidant mes poches.
En 1996, avec mon premier salaire, je m’achète un synthé avec séquenceur. Je bricolais mes morceaux chez moi avec un radio-K7. J’ai attendu d’avoir 40 ans pour me lancer vraiment.
C’est Stef des X-Makeena, rencontré grâce à son beau-père qui était mon collègue mais néanmoins ami, qui m’a conseillé Ableton Live. Depuis, je suis accro. Seize ans de pratique d’Ableton Live, des synthés, samplers et BAR Arturia.
Oui, tu as raison. Je suis un musicien électro.
Était ce naturel ou un défi de partir sur une base électro pour cet univers musical ?
St : Les deux, assez naturel, parce que les titres de Marquis de Sade que Sergeï et Philippe m’ont demandé d’arranger s’inscrivent bien dans le mouvement Cold Wave, qui présente toute une scène électro avec Anne Clark, D.A.F., Trisomie 21, Kas Product, Throbbing Gristle, Ptôse… Donc c’est jouable. Mais c’est aussi un défi parce que nous avons voulu aller un peu plus loin. J’ai fait des propositions un peu jungle, drum and bass. Ce défi, je l’ai déjà avec Sergeï pour notre duo A VOX. Quand il m’a proposé de jouer avec lui, nous avions convenu de faire du post-punk avec des beats et prods électro, avec des sonorités venues du krautrock.
Ce qu’on va faire avec Sade Songs est assez proche. D’ailleurs, nous jouerons un titre de A VOX, « Shuldik », une demande faite par Philippe Pascal à Sergeï Papail, qu’il voulait comme une suite à Conrad Veidt. Samy Birnbach — c’est-à-dire Minimal Compact / DJ Morpheus — participe sur le disque à venir. Il y récite en hébreu El Maleh Rah’amim. C’est un moment qui me bouleverse totalement. En plus, le disque est produit par Philippe Maujard, Ubik ! J’ai du mal à mesurer ma chance.
Stéphane, comment as-tu appréhendé ce travail ?
St : Devant mon ordi et mes contrôleurs MIDI, je n’ai aucune appréhension. C’est une joie. Toujours une joie. La composition, c’est vraiment une passion. En plus, j’ai un vrai côté branleur : quand je fais de la musique, c’est d’abord pour moi, c’est de l’onanisme. Je n’ai donc aucune pression. C’est du dilettantisme assumé, même du bricolisme.
Ce qui m’a tout de suite séduit, c’est aussi l’idée d’une conférence. J’adore les livres sur la musique. Celui de Philippe Gonin est passionnant. Juste avant, j’ai lu Kakikouka, de Ubik à l’Étoile Noire, le livre de Philippe Maujard. Les deux me permettent de vivre un peu cette période à la fois fascinante et flippante. Tu l’auras compris : j’étais trop jeune et trop loin pour la vivre. Cependant, l’appréhension, je l’ai là, à l’approche du concert.
Si quand je compose chez moi c’est de l’onanisme, là, se présenter sur scène devant un public devient de l’exhibition obscène punie par la loi. Pas question de rester sur le même mode. Je plaisante à peine. Là, il ne faut plus rigoler : il ne faut pas décevoir Philippe et Sergei, il ne faut pas mettre mal à l’aise les copains jardiniers modernes et le public, et il ne faut surtout pas gêner les Complot. Une sacrée pression. Je ne voudrais pas être sifflé par un public qui s’estimerait floué, même si le concert est gratuit (rires).
Sergei, tu as fait partie de Marquis de Sade en 1978, au moment où le groupe cherchait son identité musicale, notamment le son. Qu’est-ce que cela te fait de rejouer Marquis de Sade avec un son plus « actuel » ?
Sergei Papail : Difficile de répondre précisément à cette question. Nous n’avons pas encore rôdé l’expérience. Mais ce que je puis dire, c’est qu’il m’a été relativement facile de poser mes lignes de basse Marquis de Sade sur une musique essentiellement électronique.
C’était d’ailleurs le préalable de Sade Songs. Et cette facilité n’est pas étonnante car elle prouve que le concept de MDS est resté résolument moderne. Il est vrai que j’ai demandé à Stéphane Cantero de tenir compte de certains critères de mon jeu, car Philippe Gonin m’avait demandé de ne rien modifier des parties que je jouais à l’époque. Et je trouve que le résultat final est très excitant. Ces deux postulats — électronique et fidélité de jeu — ont été d’une évidence immédiate. Il aurait été insensé de faire un set copié-collé de titres de MDS. Quel intérêt ?
Sergei, est-ce que pour toi cette manière de rejouer Marquis de Sade est une façon de réactualiser le groupe ?
Sergeï Papail : Non. Comme je l’ai dit précédemment, MDS est resté, malgré le temps passé, un groupe résolument moderne et qui a toujours une résonance novatrice. D’où cette adaptation électronique, à remettre dans un cadre d’illustration du livre de Philippe Gonin.
Et puis, non seulement je déteste les revivals, mais en plus, refaire un concert de MDS… à quel titre ?
Hormis le fait qu’il s’agit de mettre en lumière mon travail de l’époque, qui a contribué — pour une partie importante — à la conception de l’album Dantzig Twist, je ne suis pas le porte-parole officiel de MDS. Il fallait donc une nouvelle forme de réappropriation, dans une thématique très ciblée.
Comment s’est passée la répartition du travail musical entre vous trois ?
St : Comme le disent les gendarmes : « Le terrain commande. » Philippe est universitaire et moi je suis magistrat. Cette période de l’année est toujours très chargée pour lui et pour moi. Nous n’avons pas eu le temps de répéter ensemble. Nous aurons deux jours pour le faire. Nous avons surtout travaillé tous les trois chacun de notre côté. Merci WhatsApp et merci Smash.com : la technologie permet de travailler à distance. Philippe a retenu les morceaux de la K7. Sergei a retrouvé ses lignes de basse et les a rappelées à ses doigts. Moi, j’ai ouvert mes projets Ableton et tenté d’interpréter leurs attentes, avec forcément mes petites manies. Jusqu’ici, ça a bien fonctionné. On se met d’accord assez vite. Mais c’est mercredi qu’on saura si la formule est la bonne.
Y aura-t-il d’autres dates que Rennes ?
Ph : On espère bien ! Un Brittany Tour pour commencer, puis la province ! (Paris, Dijon, Lyon…)
Peut-on espérer un disque ou des musiques de ce que vous allez faire à Rennes ?
Ph : Pourquoi pas.
Quels sont vos projets musicaux et autres ?
Ph : Je donne régulièrement des conférences musicales où je joue un peu du répertoire des groupes que j’évoque. Je vais, dès après le 10 décembre, me mettre au travail de composition d’une musique originale pour illustrer Le Voyage dans la Lune de Méliès, qui doit être créée mi-janvier à Auxonne (à une vingtaine de kilomètres de Dijon). En avril, je rejoue avec un groupe d’étudiants la musique composée par Isaac Hayes pour le film Shaft (celui de 1971 !) et quelques ouvrages prévus… Et, si possible ! un Sade Songs Tour !
En concert le 10 décembre 2025 à Rennes au Jardin Moderne
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