Daniel Paboeuf : un saxophoniste libre !

mercredi 1er novembre 2017, par Franco Onweb

Si un musicien peut symboliser à lui tout seul l’esprit de liberté dans la musique c’est bien Daniel Paboeuf ! Depuis la fin des années 70, seul ou avec son complice Philippe Delacroix-Herpin, il a participé a tellement d’aventures qu’il fallait qu’il me les raconte : Marquis de Sade, Anchees Doo Too Cool, Sax Pustuls, Ubik, Mory Kante …. Un parcours artistique sans faute, qui témoigne juste d’un éclectisme et d’un talent sans pareil.

Alors qu’il vient de participer à la reformation événement de Marquis de Sade le 16 Septembre dernier et avant son concert en première partie de Républik le 28 Novembre à Paris au « Petit Bain » j’ai discuté avec ce musicien aussi talentueux que précieux 

De quelle façon rentre la musique dans la vie de Daniel Paboeuf ?

À la base je viens de Rennes, la musique est venue par hasard : mon frère avait été désigné comme étant le musicien de la famille, et comme ce frère était moi étions très proches, je l’ai suivi. Je l’ai regretté pendant deux ou trois ans parce que dans les années 70, l’enseignement dans les conservatoires était très scolaire, très institutionnel… Au bout de quelques années il y a eu un club musique qui s’est ouvert au lycée, à l’initiative de Pierre Fablet (g rand agitateur Rennais Ndlr ) qui m’a ouvert sur d’autres champs, et puis au conservatoire j’ai changé de prof. celui qui est arrivé est devenu, ce que l’on pourrait appeler un maître et m’a encouragé à faire un maximum d’expériences musicales hors conservatoire, que ce soit du jazz ou du rock sans aucune barrière esthétique !

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(Daniel Paboeuf sur scène le 16 septembre 2017 à la Liberté à rennes, concert de reformation de Marquis de Sade - Droit réservé) 

Quels ont été tes premiers amours musicaux ?

Oh, ça a dû commencer avec les Rubettes et ce genre de choses. Je suis passé ensuite aux Rolling Stones. Mais mes premiers amours adolescentes, ça a été d’un côté le rock progressif avec King Crimson, l’école de Canterbury avec Soft Machine et puis aussi le rock avec David Bowie, Roxy Music…

Comment en es-tu venu à te mettre au saxophone ?

C’est un hasard total : je voulais faire du violon et bien entendu, j’étais trop vieux pour commencer. On m’a présenté une liste d’instruments et quand j’ai montré le nom du saxophone, je ne savais même pas ce que c’était : je croyais que c’était une clarinette (rires), c’est donc un total hasard !

Tu avais quel âge ?

12 ans, ce qui est le bon âge pour commencer à jouer d’un instrument. Tu peux commencer vers dix, douze ans…

De fil en aiguille, tu en viens à te frotter à la scène rennaise. De quelle façon ça s’est produit l’électrochoc ?

J’ai commencé à jouer avec des chanteurs bretons, plutôt dans le folk, et puis j’ai croisé Philippe (Delacroix-Herpin, son complice pendant de longues années Ndlr ) au conservatoire. Il y avait aussi toute une bande d’étudiants où il y avait Étienne (Daho Ndlr ), Frank (Darcel Ndlr) , mais aussi Jean-Louis Brosard (cofondateur des Transmusicales de Rennes Ndlr ), Béatrice Macé et Hervé Bordier (fondateur des Transmusicales Ndlr) qui organisait des concerts avec Gong ou Magma… Ensuite, je suis allé au fameux concert des Damned et de Marquis de Sade à la salle des Lys. Je ne sais plus trop comment s’est faite la connexion, je pense que c’est par Hervé ou Jean-Louis, mais en tout cas, j’ai intégré le groupe (Marquis de Sade Ndlr)  !

https://www.youtube.com/watch?v=O-UPegjSFqA

C’est un concert qui a été marqué par l’extravagance de Damned. Cela t’avait choqué en ce qui te concerne ?

Non, on avait déjà été prévenu de la scène punk. Ensuite tout le folklore : le pogo, les gens qui se crachent dessus, ça restait assez bon enfant… Ça renvoyait toutes les dérives du rock progressif assez loin ! Moi, ça me faisait plutôt marrer (rires) !

Tu vas ensuite participer à l’enregistrement du premier 45 t de Marquis de Sade (Air Tight Cell et pour l’autre face Henry Ndlr ). Tu te sentais comment au sein du groupe ? Finalement pas trop à l’étroit avec leur musique, toi qui avais connu de grands espaces de liberté ?

Non, j’écoutais les Stooges, Pere Ubu ou Roxy Music et puis en jazz j’écoutais beaucoup de choses Free, expérimentales, et c’est pour ça qu’ils m’ont proposé de jouer dans le groupe je pense : je leur ouvrais des horizons !

Pourtant, Philippe Herpin et toi, vous n’avez jamais été membres à part entière du groupe ?

J’ai été membre du groupe à part entière au tout début, à l’époque du premier 45 t et quand Herve Bordier est devenu manager, il y a eu un conflit entre Hervé et le groupe. J’étais d’accord avec Hervé et j’ai choisi de quitter le groupe ! J’avais plein d’autres projets en parallèle. Je suis revenu quand le groupe m’a invité à jouer sur le premier album («  Dantzig Twist » Ndlr ). Pendant l’enregistrement le groupe a été invité à faire la première partie de Téléphone à Saint-Brieuc. Ça s’est très bien passé et suite à ça, ils m’ont proposé de revenir avec le statut d’invités permanent ! Et ça m’arrangeait bien (rires)

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(Daniel Paboeuf et Philippe Delacoix-Herpin - Photo Guy Delacroix-Herpin)

À l’époque, tu joues avec Herpin dans Anches Doo Too Cool ?

C’était juste un peu après. J’ai d’abord fini mes études au conservatoire et à l’école normale de musique à Paris. Et puis avec Philippe (Herpin Ndlr ) et souvent Pierre (Fablet Ndlr ), on montait des groupes éphémères pour un seul concert, dont le plus célèbre reste « Les Fils dénudés de la Dynamo ». On s’amusait vraiment bien ! (rires)

Tu pars en tournée avec Marquis de Sade pour le premier album et la scène rennaise explose ! Tu te sens comment là-dedans ? Parce qu’il se susurre tout de même qu’Herpin et toi étiez les fédérateurs de cette scène.

C’est un peu vrai (rires) ! On était dans l’état d’esprit de créer des ponts, des liens entre tous… Philippe (Herpin Ndlr ) presque pour des raisons philosophiques et même politiques (rires), et quant à moi pour des raisons esthétiques !

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(Daniel Paboeuf - Transmusicales de Rennes 1981 - Droit réservé)  

Tu peux préciser ton propos ?

Dans mon adolescence, ce qui m’avait marqué c’est que je ne voulais pas être figé dans un genre ! Pour moi, me réaliser artistiquement c’était de ne pas faire une carrière classique, mais surtout et avant tout de déborder du cadre…

À l’époque, avec Philippe Herpin, vous allez à Paris pour jouer avec des musiciens africains. Vous faites énormément de choses en fin de compte ?

Oui, on jouait avec des musiciens éthiopiens, africains… On était invités en duo dans des festivals de jazz, mais aussi de rock ! On est arrivé à ça et c’était vraiment intéressant 

Ce qui vous animait à l’époque, c’était cette conception de la liberté ?

Complètement, on avait plein de projets avec tout le monde… On n’arrêtait pas ?

Et ensuite, c’est le deuxième album de Marquis de Sade  Rue de Siam » Ndlr ).

Oui, Philippe est rentré dans le groupe avec le même statut que moi : invité permanent !

Le groupe était vraiment impressionnant à l’époque : avec la formation à quatre et vous deux sur chaque côté de la scène. Est-ce que tu avais conscience de l’importance du groupe ?

J’avais conscience d’un certain impact… Maintenant, avec cette reformation et ce concert (le 16 septembre dernier à Rennes Ndlr) , je ne pensais pas que cela avait eu autant d’importance ! Se reformer et faire 3 000 personnes, c’était impressionnant !

Justement, comment t’es-tu senti pour cette reformation ?

C’était… déstabilisant, émotionnellement ! Je parle du concert et des semaines qui ont précédé. Les répétions, les gens qui étaient pour, ceux qui étaient contre, les réseaux sociaux qui s’agitaient… et puis Philippe Herpin n’était pas invité, Anzia (guitariste sur Dantzig Twist Ndlr) non plus n’était pas invité. Ce qui a généré des polémiques à n’en plus finir… Ça n’a pas été simple émotionnellement. Mais le soir du concert, je me suis senti bien et puis les répétitions se sont très bien passées. Autant il y a 35 ans on n’était pas ami, ce n’était pas un groupe de potes Marquis de Sade, autant là on était détendus, on se marrait, c’était sympa quoi ! (rires) Et ça c’est vraiment bien passé 

En 1981, le groupe se sépare et toi tu embrayes sur les Sax Pustuls avec Philippe Herpin ?

En fait, j’embraye sur plusieurs projets, dont les Sax Pustuls ! C’est arrivé par hasard : CBS avait fait une compilation des groupes rennais voyant qu’il se passait quelque chose (Rock in Rennes Ndlr ). Nous, on a presque créé le groupe pour l’occasion et comme on sortait un peu du lot CBS nous a signés en contrat et on est parti enregistrer un album à Hérouville (studio d’enregistrement mythique Ndlr)

Et là, c’est le drame. Tu quittes le groupe quelques semaines avant la sortie de l’album !

Oui, j’étais jeune à l’époque (rires), bon comment dire ? C’était un groupe compliqué, il y avait Anches Doo Too Cool avec Philippe et moi, mais aussi la petite amie de Philippe à l’époque Nicole Calloc’h. Je pense que j’ai dû me sentir étouffé là-dedans ! Leur relation n’était pas simple et quand il y a des relations affectives qui sont fortes dans un groupe, c’est compliqué ! Je suis sorti de l’enregistrement épuisé et à la seule pensé de revivre ça à la sortie, ça m’a fait peur : j’ai tout envoyé balader ! Il y avait aussi le fait que Philippe prenait beaucoup de place avec ses très bons côtés, tout en étant parfois difficile à vivre. Tout ça a provoqué un mélange détonnant, et je suis donc parti. Ça a été très dur à vivre pour Philippe. J’aurais dû avoir des discussions avec lui bien avant ça sur le ressenti que j’avais. Mais à 22 ou 25 ans, on a moins de recul !

Il y a des choses qui t’ont marqué musicalement à l’époque ?

Pas beaucoup : j’étais tellement dans mes projets, que j’avais peu de temps pour écouter… Joy Division a été important, mais sinon le groupe qui m’a marqué, c’était Tuxedomoon (groupe de Los Angeles exilé à Bruxelles Ndlr ), j’adorais leur côté « arty ». J’ai fait des trucs par la suite avec Blaine Reninger (leader de Tuxedomoon Ndlr ).

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(Ubik en concert à Poitier en 1982, de gauche à droite Xavier Géromini, Philippe Maujard et Daniel Paboeuf - Droit réservé) 

Tu enchaînes ensuite les projets : les Nus, Ubik…

Les Nus, c’étaient des participations sur des concerts, je les rejoignais parfois ! Ubik, par contre, je me suis beaucoup impliqué dans le groupe : on est parti enregistrer l’album « Surf » en Angleterre. Ça a été un moment très fort. En parallèle, je crée Tohu Bohu, mon premier vrai projet personnel où j’étais à la fois « frontman » et leader !

Ubik n’est-il pas le groupe ignoré et oublié de la scène rennaise ?

Si, c’était vraiment un grand groupe ! Avec Philippe Maujard, Xavier Geromini et Marc Pouliquen, on a vraiment vécu une histoire incroyable ! Sur scène, que dire, sinon que c’était vraiment très fort. Ça reste un très grand souvenir !

C’était un peu « arty » ?

Oui, mais quand je réécoute je trouve que cela n’a pas vieilli ! Il n’y a eu qu’un seul album d’Ubik, et c’est vraiment dommage !

Quand tu fondes Tohu Bohu, il y a beaucoup de monde dedans : Pierre Fablet, Jello (ex-Starshooter ), François Daniel (Bassiste d’Octobre Ndlr ). Comment se monte le groupe ?

À la base il y a Pierre, moi et un batteur. On a fait quelques concerts comme ça à Rennes et les environs. Après, j’ai fait appel à Jello que je connaissais déjà et aussi Christian Le Chevretel, un multi-instrumentiste qui va surtout jouer de la trompette. On a beaucoup joué pendant deux ans et puis on a enregistré un maxi qui, selon moi, arrive un peu trop tard.

Il n’y a pas eu d’album ?

Non, on était presque au bout quand on a enregistré le maxi !

Pourquoi, selon toi, s’est-il passé tant de choses à rennes à cette époque ?

Pour plusieurs raisons, la première c’est parce qu’il y a beaucoup d’étudiants à rennes et que c’est un terrain favorable. Il y a toujours eu des MJC et des concerts en fac. Ensuite, il y a eu des gens autour des musiciens, comme Hervé Bordier ou Jean-Louis Brossard, qui ont organisé des concerts et qui, naturellement, se sont occupés des musiciens. D’autant qu’ils se sont également investis dans le management. Ça a beaucoup aidé les groupes !

Mais comment ces groupes parvenaient-ils à dégager une telle personnalité ?

Il y a eu des groupes à rennes comme Marquis de Sade qui ont eu une réputation nationale et cela a créé un appel d’air. Par exemple Dominique Sonic n’est pas de rennes, il est de Saint-Brieuc, il est venu s’installer à rennes parce que c’est là que ça se passait, pareil pour Daniel Chenevez de Niagara qui venait de Vannes…. Et ça continue, il y a des gens qui s’installent à rennes parce que c’est là que ça se passe !

De ton point de vue, tu penses qu’avec Herpin, vous avez eu un vrai rôle à jouer ?

Oui, un vrai rôle dans le transgenre !

On revient à ton parcours : tu vas jouer avec Étienne Daho et tu vas te lancer dans la production avec Niagara ?

Avec Étienne, j’ai joué sur « Le grand sommeil » et j’ai fait la première tournée. Pour Niagara, j’ai produit leurs deux premiers 45 t : « Tchiki Boum » et « L’amour à la plage ».

À cette époque tu as presque un côté « grand frère » de la scène rennaise ?

Oui, bien sûr, j’étais un peu le parrain, le grand frère… J’avais le savoir musical, auréolé de l’expérience du studio ! À cette époque, j’ai fait aussi d’autres productions et j’ai été tenté de m’y consacrer. Le studio me passionnait et me passionne toujours. J’ai joué un peu ce rôle-là !

C’est toi aussi qui vas jouer sur « Yeke Yeke » de Mory Kante ?

Oui, c’est mon plus gros tube, un vrai tube international… À l’époque, vers le milieu des années 80, je multipliais les collaborations et on a relancé Anches Doo Too Cool. En fait, après des années de fâcheries, surtout de ma part, j’ai retrouvé Philippe Herpin au festival Elixir où j’étais avec Ubik ! Là on s’est parlé, il y a une photo où l’on est assis dans l’herbe à discuter. On a décidé d’arrêter les fâcheries et de rejouer ensemble. On va faire deux autres albums.

À l’époque, on ne pourrait pas mieux te définir, tu es finalement un électron libre ?

Oui, mais je tiens à dire qu’avec Philippe, on a parcouru la Bretagne dans tous les sens : on a joué partout !

Et ensuite ?

J’ai fait un groupe en 1988 « Le Train Fantôme » toujours avec Pierre Fablet Christian le Chevretel. C’était un peu la suite de Tohu Bohu, on a fait un album chez Fnac Musique. Et puis à partir de 1992, 1993 j’ai eu une sorte de dégoût, de fatigue du business, du milieu de la musique, des tournées, du statut d’intermittent… de tout ça ! Je suis revenu vivre en Bretagne et je me suis lancé dans l’enseignement. Je suis devenu prof dans des écoles de musique et j’ai commencé à collaborer avec les Casses Pipes, en vérité d’assez loin, mais aussi avec mon frère. Ensemble, on va créer une structure pour nos projets musicaux : « Il Monstro » ! J’étais pas trop pour, mais franchement, c’était une excellente idée parce que cela nous a beaucoup servi : produire nos disques, nos spectacles…

De quelle façon as-tu donc collaboré avec les Casses Pipes ?

En 1997, alors que je prépare mon diplôme d’état pour être professeur dans de meilleures conditions financières, ils me proposent de partir en tournée. J’ai accepté et en trois mois, je redeviens intermittent. Je suis reparti dans un cycle de collaborations avec notamment le groupe Bed. J’ai monté un duo avec un clarinettiste : Michel Aumont, dans une musique un peu jazz, un peu improvisé, un peu celtique et j’ai repris goût à la création. J’avais vraiment dans l’idée de remonter un projet personnel, mais je vais mettre du temps parce qu’en 2004, Dominique A me propose de partir en tournée sur le disque « Tout sera comme avant ». Je suis parti en tournée et cela s’est passé très bien. À l’issue de cette tournée, il nous a proposé de faire le disque suivant avec lui, ce qu’on a fait ! On est reparti dans un cycle de tournée qui a duré deux ans… À l’issue de la tournée, on a fait un album live et on est reparti sur les routes pour le défendre (rires). Jusqu’en 2007, je vais tourner avec lui et franchement, c’est un excellent souvenir : c’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect, à la fois humain et artistique !

Et en 2007, tu changes ton fusil d’épaule ?

Suite à l’arrêt des tournées avec Dominique, j’ai créé mon projet Daniel Paboeuf Unity, DPU !

Cela n’a pas été frustrant de ne jouer qu’avec Dominique A durant ces nombreuses années ?

Non, Dominique est quelqu’un qui laisse beaucoup de place à ses musiciens, mais c’est vrai que jouer avec quelqu’un comme lui qui est très occupé, cela te laisse très peu d’espace entre les enregistrements, les tournées, la promotion et les voyages !

Tu continuais à jouer avec d’autres gens durant cette période ?

En fait, depuis 1998 je suis devenu comédien pour une compagnie de théâtre (la compagnie Viscomica Ndlr ) avec laquelle je fais un peu de musique aussi. Quand je suis revenu à rennes en 2004, je suis aussi devenu artiste associé d’un collectif Rennais « les ateliers du vent » avec qui j’ai beaucoup travaillé en tant que comédien et musicien. J’étais occupé en plus de Dominique A.

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(Daniel Paboeuf aux Ateliers du Vent - Photo Laurent Guizard)

Tu as conservé des liens avec tes anciens partenaires de la scène rennaise ?

Avec Philippe Herpin de loin en loin maintenant qu’il est à la Réunion, mais on s’est vu à chaque fois qu’il est revenu en métropole. Avec Frank (Darcel Ndlr ) j’ai beaucoup de liens : on s’est vu quand il était au Portugal par exemple, avec Étienne très peu, mais plus avec Philippe Pascal : on a participé ensemble à un album de Pierre Fablet où il chantait et franchement, cela m’avait impressionné 

Au bout du compte, tu as été d’un nombre incalculable d’expériences.

Oui, j’ai joué partout où je le pouvais, mais il faut dire que j’ai été aidé par le fait de savoir lire la musique. Ce qui m’a emmené sur des territoires où je n’aurais pas pu aller sans ça !

Tu crées donc le Daniel Paboeuf Unity où il y a parfois de l’électronique ! Quel est ton rapport à l’électronique ?

Pour moi ce sont des outils ! J’ai commencé à en écouter dans le milieu des années 90, je revendique le mélange d’organique et d’électronique.

DPU, c’est ton projet principal ?

Oui, on enregistre le troisième album le mois prochain ; on est quatre, il y a une fille au laptop, un clavier et un batteur qui peut aussi se mettre aux claviers.

Mais tu fais aussi des concerts sous le nom de Daniel Paboeuf ?

Oui, par exemple c’est ce que je ferais en première partie de Republik le 28 novembre à Paris, au Petit Bain. Il y a un morceau de DPU, mais sinon ce sont des créations originales !

Ça te fait quel effet de partager la scène avec Frank Darcel ?

Je suis ravi : on est assez proche ! J’ai beaucoup de respect pour lui. C’est quelqu’un qui a toujours plein de projets ; il produit des disques, il écrit des livres, il produit les disques des autres… C’est un hyperactif et moi, je me sens très proche de ça !

Quel est ton regard sur ton passé ?

C’est un mélange de chance, de hasard, de destin, mais il n’y a pas que de la chance parce que la chance il faut la saisir et si je n’avais pas suivi mon frère qui était parti faire de la musique, je n’aurais jamais fait tout ça !

Quel disque confierais-tu à tes enfants pour leur faire aimer la musique ?

Les Suites de Bach pour Violoncelle !

En concert solo le 3 novembre au Mekano à Rezé et le 28 novembre avec Republik à Paris au Petit Bain 

https://dpudanielpaboeufunity.bandcamp.com/

Pour commander les disque de DPU écrire à daniel.paboeuf@gmail.com