Soligny on le connaissait pour son amour de Bowie, la chanson d’Etienne Daho « Duel au soleil » et pour ses articles, toujours passionnants, dans Rock And Folk. On savait qu’il était Havrais et qu’il savait écrire mais là on est bluffé… Dans ce premier roman, bien trop court, il évoque le souvenir de son meilleur ami décédé du sida à la fin des années 80. Le souvenir de cet ami, qui endosse ici le rôle du narrateur, nous permet de nous replonger dans cette atmosphère si particulière des années 80. Ce qui est raconté ici c’est la fin de l’insouciance, la fin d’une époque bénie et le début d’un carnage qui continue encore aujourd’hui à faire des siennes : le Sida !
Mais c’est surtout un roman sur l’amitié ou comment une passion adolescente, ici la musique, peut rapprocher et souder une bande de gamins qui n’oublieront rien, grandiront ensemble et saurons ce serrer les coudes si il faut. Le tout est remarquablement bien écrit avec un luxe de précisions et de références (Coney Island … Lou Reed) qui font de cet habitué des bonnes pages de la presse musicale un nouveau talent de la littérature.
On savait Jérôme Soligny, homme de goûts en matière de musique on le découvre en orfèvre de l’écriture. Vivement la suite !