Thierry Gotti : « Hope » ou l’album d’un musicien

lundi 2 mai 2022, par Franco Onweb

Guitariste des remarquables Jones, ancien membre des mythiques Bad Losers, Thierry Gotti, aussi connu sous le nom de Mister T Jones, vient de sortir un splendide album « Hope ». A la lecture des noms de groupes auxquels Thierry participe, on pourrait penser que ce disque est un album de « classic rock » pleins de guitares et de batteries. Pas du tout ! Comme tout bon, vrai amateur de musique, il apprécie toutes les musiques et comme beaucoup il a su apprécier la musique électro dans les années 90 et c’est devenu l’influence principale de son nouvel opus et c’est une grande réussite.

Thierry Gotti est un artiste et ça se sent sur ces titres. Il s’agit ici non pas de l’album d’un rocker, pas de l’album d’un Dj électro mais juste un disque de musiciens qui aime juste la musique et par les temps actuels c’est déjà beaucoup !

On connaît ton travail dans le rock, peux-tu nous présenter ton travail dans la musique électro ?

Après la période des BAD LOSERS ( groupe Rock Glam milieu 80) je me suis acheté un peu de matériel, mon but étant de faire de la musique institutionnelle et la vendre. Synthés, sampler et mon vieil Atari 1040ST pour piloter le tout. Nous sommes fin 80 et l’électronique commence à prendre le pas évolutif sur la génération électrique de nos groupes fétiches des années 60-70.Une nouvelle forme de musique est née. Je suis venu à cette musique grâce aussi à des amis qui m’ont emmené dans les premières Rave parties( Mozinor à Montreuil, ou les fameux Warehouse du Bourget). J’ai tenté l’expérience de cette musique réalisable sur mon matériel et collectivement avec le matériel de mes amis, nous avons fait 2 titres qui ont séduit les labels qui sortaient leurs premières productions dans le style Trance et Trance GOA tout début 90.

Thierry Gotti
Crédit : Sam Pagel

Comment est né ton intérêt pour cette musique ?

J’ai eu la chance de par mon âge de connaître 2 mouvements majeurs dans l’évolution musicale de la fin du XX -ème siècle ; déjà le Punk Rock quand j’étais encore tout jeune (rires) et la révolution Rave comme on en parlait début 90. J’aime composer de la musique que ce soit avec une guitare ou bien avec mon ordinateur à chercher des sons et composer des mélodies avec. J’ai toujours aimé la musique au début de leur mouvement, je n’écoute plus tellement de Punk et j’écoute plutôt les productions Ambiant ou Downtempo en électronique, c’est à dire des rythmes beaucoup plus calmes que dans la techno plus « traditionnelle ».

Comment un musicien de rock, comme toi, qui a joué avec de grands artistes de rock a pu s’identifier à cette musique ?

Je n’appellerais pas à m’identifier, je préfère dire expérience pour rappeler le groupe de Jimi Hendrix (rires). Ce qui m’ intéresse dans la musique est assez paradoxal car j’aime à la fois le Rock’n’roll classique mais aussi tout ce qui est avant-garde ou de nouveautés musicale du moment qu’il y ait une âme derrière tout ça, un mouvement nouveau, de nouveaux territoires à découvrir c’est ce qui m’a attiré vers ces nouveaux paysages sonores.

Quelles sont tes influences en musique électro ?

Comme toute musique il y a les pionniers, mes références sont Robert Leiner, Eat Static, Future Sound of London, pour les plus connus. J’écoute beaucoup d’ambiant ou musique à tendance psychédélique comme pour l’album que je viens de sortir chez Twisted Soul records.

As-tu fait des concerts avant ce disque ?

Oui avec mon groupe des 90s (MOOG et SPECTRAL), j’ai pas mal voyagé et grâce à une musique instrumentale, qui dépasse largement les frontières de la langue. Cette musique, c’est la convergence des amateurs de danse, de musique et la volonté de vivre autre chose que ce qu’on nous impose dans la société, et en musique habituellement, quelque part c’est une forme de rébellion que l’on trouvait aussi dans le Rock fin 60.

Arrives-tu à mener une double « carrière » rock et électro ?

Oui tout à fait ! Et je l’assume ! Pour moi jouer du Rock’n’roll à la guitare dans un groupe est mon entretien physique, je m’accorde, j’attends le départ lancé par le batteur et ça joue sans réfléchir les titres maintes fois répétés. Avec l’électronique je suis seul devant une page blanche. Je cherche des sons, j’assemble , je compose et je développe des titres un par un , sur des périodes assez longues de construction, réflexion et production. Cette musique pour moi est aussi vitale que le Rock. Elle permet mon développement psychique, me pousse à la réflexion et forcément me tiens informé des nouvelles possibilité technologique proposées par les développeurs d’applications musicales, un monde assez actuel en fait !

Tu sors un nouvel album « Hope ». Peux-tu nous le présenter ?

Cet album, c’est 3 ans de ma vie, dont la période de confinement. J’ai produit ces titres dans des moments favorables d’inspiration. On ne fait pas de la musique électronique de la même façon qu’on fait du Rock. Il faut être inspiré, avoir des idées à réaliser, et avoir l’envie de partir d’une « page blanche » pour arriver à un titre fini quelques semaines plus tard.

HOPE c’est 9 titres composés chez moi et finalisé au mixage et mastering chez, et avec, mon ami Holeg Spies qui à un vrai studio de production, où il compose ses musiques B.O. De thrillers US.

Ce disque est assez varié au niveau de la vitesse, et certains titres comportent forcément des interventions de guitares. Le thème allant du psychédélisme à des motifs plutôt axés film ou illustration sonore.

Pourquoi ce titre ?

HOPE est le vrai message d’espoir en ces périodes difficiles rencontrées et maintenant à venir !

C’est aussi parti d’un collage de l’artiste Street Art Raf_Urban que j’ai vu au hasard de mes ballades dans ma ville (Paris, Ndlr) Une série de visages peints avec le logo HOPE sur les yeux. C’est devenu mon logo et je partage ce message pour cet album.

Thierry Gotti dans son «  Home studio  »
Droits réservés

Y a-t-il des invités sur l’album ?

Il y a le titre DOVER que j’ai composé et repris sur l’équipement de Holeg Spies . C’est le seul« invité » sur cet album, mais on a fait le mixage et mastering ensemble dans son studio

Tu l’as fait comment ce disque ?

Chez moi dans mon petit studio que j’ai appelé logiquement le « Hope Studio ». Je compose essentiellement depuis mon ordinateur comprenant des synthétiseurs « virtuels » de qualité, mais aussi en ajoutant des sons de synthétiseurs hardware externes que j’ai chez moi et des ajouts de guitares électriques

Il sort chez qui et comment peut-on se le procurer ?

Je sors ce disque en licence chez Twisted Soul Records, le label de Thierry Baron qui a sorti le disque de Bad Losers d’ailleurs. Un distribution sérieuse, rapide et efficace permet la vente de mon album CD : Disques DOM-FORLANE où l’on peut acheter le disque ainsi qu’à la FNAC !

Disques DOM-FORLANE : https://tinyurl.com/m7pn3dbm
FNAC : https://tinyurl.com/2sdarwtx

Un player extrait de tout mon album est en écoute sur ma page Facebook : https://tinyurl.com/PlayHope

Que écoutais tu quand tu composais le disque ?

Ennio Morricone, Amorphous Androgynous, François de Roubaix, Eno, Roxy Music (les 2 premiers albums) du Dub Ambiant, du Rock’n’roll toujours.

Peut-on espérer des concerts ?

Un release party avec les amis Holeg Spies, Gabriel Masurel (Blue Planet Corporation) aura lieu le Samedi 21 MAI aux NAUTES (Quai des Célestins à Paris) dès 21h00 où je présenterai mon album et un mix autour du thème HOPE, j’attends la confirmation de Raf_Urban pour la « décoration du lieu » et collaborer au thème HOPE bien sûr.

Quelle sera la suite ?

Un maxi EP avec des remixes de 2 titres de mon album par des personnalités de cette musique et jouer cet album au ZNA (Portugal) qui est plus grand festival dans le style dit « Oldschool » c’est à dire les artistes pionniers 90s de cette musique dont je fais parti.

Que veux-tu dire pour la fin ?

Je ne cherche à aucun moment à justifier un passage du Rock à l’Électro, c’est pour moi une démarche totalement naturelle. L’électro comporte bien plus de styles différents désormais que l’on pourra le rencontrer dans d’autres styles, dont la musique Rock. Elle est rentrée dans les mœurs et pas mal d’amis habitués au Rock depuis toujours aiment mon album qui est sur le thème de l’espoir et rassemble autant des personnes issues du Rock pour le côté musical de mes titres, les guitares, que des personnes nées ou ayant traversé les 90s sur les Dancefloor du monde entier.

J’ai beaucoup de personnes qui me suivent et m’écoutent depuis la Grèce, Serbie, Croatie, Israël, Inde, USA ou Inde. Cette musique relie le monde et brise les frontières entre les gens, c’est un message d’Espoir.