Not Your Animal : un premier album sous haute influence « indie »

mardi 7 juin 2022, par Franco Onweb

Cela fait quelques années que David Rosane promène sa guitare sur la scène parisienne. Il y a trois ans, il a formé un nouveau groupe : Not Your Animal ! Un groupe formé avec des musiciens expérimentés de la scène parisienne. Je l’avais rencontré il y a trois ans pour la sortie du premier maxi du groupe et j’avais été sous le charme : il y avait à Paris un groupe de rock indie capable de rivaliser avec les meilleurs groupes américains.

Quand j’ai reçu le premier album du groupe, j’ai été sous le charme et j’ai donc décroché mon téléphone pour poser quelques questions à un David Rosane, toujours aussi créatif.

Vous deviez sortir un deuxième maxi après le premier et voilà un album. Que s’est-il passé ?

Le Covid ! Cela nous a bloqué et comme avec mon métier de journaliste scientifique, j’ai toujours un pied dans la science, mes textes canalisent inconsciemment ou consciemment tout ce que je lis et ce n’est généralement pas très joyeux. On ne disait pas qu’une épidémie pouvait nous ravager, mais plutôt quand, et quand le truc est arrivé, ça m’a sonné… J’étais abasourdi pendant quelques mois et puis je me suis dit que j’allais écrire des chansons d’espoir. Heureusement que je suis dans un appartement avec beaucoup de soleil et comme il y avait un beau printemps ça a été plus facile. Comme ça des chansons ont pris forme et le nouveau disque est apparu. J’ai remis au goût du jour des chansons comme LIZARDS, qui parle de mon expérience chamanique dans la forêt amazonienne. C’est une chanson qui parle du temps d’avant la création du monde, où le monde était un rêve.

Not Your Animal, David Rosane tout à gauche
Crédit : Anne Lisbet Tollånes

Il vient de là cet album ? Du Covid ?

Mon problème est que je suis hyper créatif et que j’ai plein de chansons… Dès que on a été déconfiné j’ai commencé à enregistrer.

Tout le monde est resté dans le groupe ?

Bien sûr, on a le même ingé son, le même mec au mastering en Suède aussi. Anne Lisbet, ma compagne était déjà intervenue sur le dernier disque … On a rien changé. Pour ce disque, on a demandé à sa fille de l’accompagner, elle est chanteuse lyrique à la philharmonie de Paris. Une voix sublime.

Vous comptez intégrer un nouveau membre dans le groupe ?

On essaye de rester le plus léger possible pour tourner, j’aimerai bien qu’Anne Lisbet nous accompagne pour les chœurs.

Tu le décrirais comment ce disque ?

Vu de l’intérieur ? Impossible à dire (rires). Noir, peut-être…

Pour moi vous avez un côté REM.

Pour moi c’est un compliment ! Tu sais quand tu composes tu es la tête dedans et tu n’as pas de recul mais là ça me va bien. On a tous écouté beaucoup de musiques pendant plus de quarante ans pour moi et aussi pour certains autres membres du groupe. Donc ça a dû nous marquer, et comme on aime bien changer d’un style à un autre pour ne pas s’emmerder, on peut avoir cette impression sur certains morceaux. Avec ça tu as les arrangements de notre bassiste qui est un vrai musicologue : il connaît très bien la théorie musicale. Il fait des recherches pour augmenter l’effet de la chanson. Mais bon, on est quand même moins noir qu’eux ! Ou plus, je ne sais pas. Il faudrait que je demande à Michael Stipe haha. Je le crush grave !

Mais REM est la représentation d’une Amérique alternative que tu aimes bien en tant qu’artiste américain.

Oui, je peux faire penser à ça. Un de mes vieux amis me l’a encore dit hier : « tu fais de la musique alternative américaine ». Il n’y a pas de public en France pour ça (rires).

Pourtant ton disque est profondément américain et c’est aussi un disque de musiciens qui jouent.

J’adore le rock américain indépendant des nineties, la musique des losers. Je crois que je suis tombé dans le coma en 1999 et je viens de me réveiller. La chanteuse de Garbage explique que c’est une musique qui a été mainstream pendant 10 ans et après le 11 septembre toute cette musique a disparu. Après, ce n’était plus que de la happymusic qui occupait les ondes. l’horreur ! Pour moi cette scène américaine des années 90 est la meilleure qui ait existé.

Tu pourrais aller jouer aux USA ?

Peut-être, mais je n’ai pas les moyens financiers de le faire, ni le temps d’ailleurs mais j’adorais le faire. Maintenant je n’ai même plus les Zookeepers, mon groupe américain, ni la petite cabane en rondins familiale qui a été vendue, donc je reste en France.

Tu m’as fait aussi penser aux Byrds ?

Ouais, on a quelques morceaux un peu pop qui peuvent faire penser à ça. En fait sur chaque chanson je me suis amusé à dérouler un de mes héros au chant. Par exemple sur « No Good bye », j’essaye de faire une émulation de Bob Mould. Sur « Carry on » j’essaye de faire un peu le côté désabusé de Pavement et « My Family » les Red Hot Chili Peppers. A chaque fois ce sont des hommages.

Crédit : Fred Maincon

Ton disque est un peu une sorte de disque parfait pour les Collèges Radios ?

Je suis passé à côté de tout ça : je n’étais pas au bon endroit. Mais je restehabité des années 90, comme notre ingé son Etienne Sartou qui est un grand fan de l’indie rock américain.

Tu n’as pas l’impression d’être une sorte de « dernier des Mohicans » ?

Non, je fais partie d’une bande qui y croient. On est dans une niche mais je suis ravi que les gens aiment et écoutent. Je sais bien qu’aux USA ça fonctionnait mieux mais c’est comme ça, mais ici on est les seuls à le faire.

On peut le trouver comment ?

Plateforme et Bandcamp, pour un cd c’est uniquement par courrier à mon adresse mail. On n’a pas de distribution, on fait ça à l’ancienne.

C’est quoi vos projets ?

Trouver un tourneur et jouer.

On peut s’attendre à un nouvel album solo de David Rosane ?

J’ai plein de chansons et j’aimerais beaucoup les enregistrer avec Anne Lisbeth. Ce sont des chansons toutes douces, juste avec un violon, une guitare et une voix.

Le mot de la fin ?

J’aime faire de la musique et je suis chanceux d’en faire.

https://www.facebook.com/NotYourAnimal