Tu viens des USA ?
Mona Soyoc : Je suis née aux USA, mes parents ont immigré d’Argentine et après leur passage obligé à New York, dans le Bronx , mon père a trouvé du travail dans le Connecticut. C’est là que je suis née. Puis ensuite nous sommes allés vivre en Angleterre. Bref, c’est en Angleterre que j’ai eu vraiment mon immersion musicale. Enfant, j’étais nourri de musique, à la maison la platine crachait avec tout ce qui sortait à l’époque ; de plus on regardait l’émission « Top of The Pops ». J’ai découvert très jeune beaucoup de groupes de l’époque, bien-sûr les Beatles et les Rolling Stones etc. Ma mère avait croisé Jagger et Richards devant le magasin Harrods et avait demandé un autographe ! Un copain de mon frère était le voisin de Lennon. Un jour nous sommes allés chercher Julian, chez lui, pour aller voir ’Yellow Submarine’ au cinéma. Je me souviens que dans la salle, notre petite bande de gamins s’est mise à chanter « We all live in a Yellow Submarine ». Julian criait : c’est mon papa ! »That’s my daddy ! » . C’est un souvenir, étonnant, quand j’y repense ! Je suis allée au cinéma voir « Yellow Submarine » avec Julian Lennon !
Tu n’as pas du tout la culture américaine de base comme Bob Dylan ?
M : Non, pas comme Bob Dylan, en effet ! Mais du coup, j’ai un peu de plusieurs cultures : Anglaise, Argentine et Américaine, et peut-être aussi un peu de la culture Belge, parce que j’y ai vécu, allez une fois ? (Rires) Bref, on absorbe et on est influencés par la culture des endroits où l’on vit et d’où l’on vient : on s’adapte . Mais Dylan je l’ai découvert plus tard, avec aussi cette inspiration de la « Beat Generation ». C’était au moment de la guerre du Vietnam, qui a duré plus de 10 ans ! Cela inquiétait directement toute ma famille, car mon grand frère risquait d’y être appelé. C’était les fameuses loteries ; le tirage au sort, tu pouvais être ou ne pas être appelé. Heureusement il n’a jamais été appelé ! Il a échappé belle ! On a eu beaucoup de chance ! C’est terrible à dire, mais je ne crois pas qu’il serait revenu entier du Vietnam ! Comme toutes les guerres ; c’est atroce ! Les appelés étaient si jeunes ; de la chair à canon ! Je me souviens justement de toute l’influence de Lennon à ce moment-là, son influence sur les médias quand il a fait son bed sitting avec Yoko « Make Love Not War ». Ce genre de personnes et d’actions nous manquent cruellement, encore je trouve.
Ça ne s’est pas senti dans ta musique ?
M : Tu parles de la culture américaine ? Musicalement oui ! Et j’aime ce pays qui m’a vu naître avec toutes ses contradictions et grandeurs et sa culture musicale !
Comment es-tu arrivée à Nancy en étant américaine du Connecticut ?
M : Nous étions déjà en France depuis un moment. Toute mon enfance, nous avons beaucoup déménagé. Mon père était assez aventureux ou peut-être disons, instable ? Au début, il changeait souvent de travail, puis parfois, il a pu être licencié. Bref, un beau jour nous nous sommes retrouvés à Nancy ! Ce qui n’a pas plut à toute la famille. Nancy n’a pas été facile au départ. Au départ, je ressentais un certain malaise, vécu un manque de chaleur parfois, en comparaison avec d’autres endroits où nous avions vécu. C’est une région qui a gardé des traces des 2 guerres, qui a été envahie plusieurs fois par les allemands ; ça donne une mentalité à part. Je me souviens la première fois que je suis allé visiter la famille de Spatsz, il y avait encore des impacts de balles dans les murs de certaines maisons du village, il y avait encore des traces de la guerre, je parle ici des débuts des années 80 !
Comment commence Kas Product ?
M : Avec ma rencontre avec Spatsz évidemment. Je voulais faire de la musique depuis un moment et je chantais et composais des morceaux à la guitare. A l’époque, je partais tous les weekend avec un orchestre pour animer des bals dans les villages aux alentours. Je chantais aussi dans un groupe de jazz. Mais j’avais déjà bien l’intention de faire ma musique ; Spatsz m’est apparu comme le complice idéal ; inspirant, fascinant, et surtout partant pour l’aventure. Un ami saxophoniste m’avait proposé d’aller chez lui faire un « jam » dans sa cave. Il avait des synthétiseurs ! Personne n’en avait. Le son d’un synthétiseur rendait pâle le son des guitares ou basses. Les fréquences envoyées étaient énormes. Spatsz sortait vraiment du lot. De plus, il avait les cheveux mi-longs, lisses et noirs, il s’épilait les sourcils, il était souvent habillé tout en cuir… Super beau ! Comment résister ?!
C’était un groupe hyper novateur, hyper avant-gardiste : tu t’en rendais compte à l’époque ?
M : Je ne me rendais pas trop compte, non. Mais on avait l’intention Spatsz et moi, de créer quelque chose de novateur. On était animé par une énergie avec un sentiment rempli d’intensité et d’urgence. Nous étions dans l’idée de « NO FUTURE possible this way » ! On ressentait qu’il fallait agir vite ! Le son, la musique devenaient le moyen pour exprimer cette impatience, cette grogne et ce questionnement, tout ça reflété par la déferlante de nos rythmiques rapides et endiablés. Les textes parlaient de notre révolte et de note indignation face au conditionnement (Mind), aux idoles fabriqués pour les masses (Never Come Back), au traitement indigne de la folie, de la schizophrénie (Count Down), l’impunité de l’agression sexuelle (Break Loose). Bref on était assez lucide à l’époque et on osait regarder la noirceur en face . D’ailleurs tout était noir ! On teignait tous nos habits et les cheveux en noir. Nous vivions aussi avec 1984 de George Orwell dans la tête. Je me souviens que Spatsz disait « je n’ai rien à léguer à la postérité ». Je ne connaissais pas ce mot, mais lui qui il avait perdu son père à 17 ans, comprenait tout son sens. Mais aujourd’hui, j’ai envie de dire « eh bien Spatsz tu vois, ce n’est pas vrai ! » ; car aujourd’hui KaS Product a laissé un héritage, une influence, une inspiration auquel nous n’avions jamais pensé ; KaS Product est devenu une référence. Mais ça, on ne pouvait pas le savoir à l’époque.
C’étaient quoi vos influences au début ?
M : On avait la chance d’avoir un superbe disquaire « Punk Records » qui existe toujours à Nancy d’ailleurs, Et donc, et au lieu d’aller traîner au café ou je ne sais quoi, on allait au magasin de Francis Kremer qui nous présentait toujours des nouveautés ; la plupart du temps à tirage limité. Il avait des perles rares et nous faisait volontiers écouter plein de choses qui venaient des US ; de la côte Est, de New York, de la côte ouest, de la Californie, de l’Australie , de la Grande Bretagne, de l’Allemagne ; des groupes comme The Dead Kennedys, Devo, Crash course in Science, Crime and the City Solution, Télévision, les Ramones, The Fleshtones, The Cramps ou The Talking Heads, The Saints, Wire, Cabaret Voltaire, A Certain Ratio et bien sûr Suicide .
Vous écoutiez aussi des groupes comme Throbbing Gristle ou DAF ?
M : Oui, on écoutait aussi ces groupes, en effet, assez dark surtout T.G. Il y avait des amis qui étaient fans ,obsédés par eux, par Genesis P-Orridge . Mais les influences de Kas Product viennent plutôt des machines, des boîtes à rythmes, des sons de basses vrombissant des synthés, du son cinglant de ma guitare de supermarché. Au début on répétait à plusieurs dans un garage, mais l’héroïne sévissait sur Nancy ; plein des gens étaient accros ; le groupe initial s’est désagrégé : on a fini très vite à deux. C’est là que nous avons commencé à répéter dans une chambre !
Kas Product, c’est quatre albums et beaucoup de tournées, dont beaucoup à l’étranger. C’est un groupe qui a fonctionné ?
M : Nous avons fonctionné et survécu ! Nous avons beaucoup tourné en France et un peu partout en Europe, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Danemark, Suède etc. Puis à la réformation en 2012, on a de nouveau été invités à jouer dans tous ces pays mais aussi dans d’autres, dont l’Amérique du Sud et les US pour la première fois. Notre premier concert était auto-organisé, dans le hall des Beaux-Arts à Nancy. Les gens semblaient avoir peur, c’était curieux, ils osaient à peine rentrer. Il n’y avait pas beaucoup de concerts, ni ce genre musique en province ! On donnait le 1er 45t en entrant. Entre chaque morceau, je passai des bandes avec des « petites histoires sonores » comme on les appelait ; des scènes audio avec des voix qui se disputaient, criant des onomatopées, des bruits bizarres, une porte qui grinçait, des coups de pistolet, tout ça, pendant que Spatsz changeait ses réglages de synthés, car tout se faisait à la main.
P : A l’époque il n’y avait pas la technologie pour stocker ces sons.
M : Oui ! Nous étions en mode « Do It Yourself « ; démerde-toi toi-même. Nous avions auto-produit nos 2 premiers 45t enregistrés sur un revox, collé les pochettes sorties de l’imprimerie et distribué certains cartons de disques, à Paris notamment, chez New Rose, magasin de disques et label du défunt Patrick Mathé. Puis un jour notre musique est arrivée jusqu’aux oreilles de Francis Fottorino qui était représentant chez les disquaires du label RCA. Il était de passage à Rennes dans le célèbre club Paradisio. C’est là qu’il a entendu « Take me tonight » et « Mind ». Plus tard nous l’avons rencontré à Paris et il nous a signé chez RCA où il avait été nommé DA. Il a créé le Label LIGHT qui a produit des groupes comme Orchestre Rouge avec Théo Hakola, Les Nus et même Klaus Nomi.
Il y a un côté très arty chez KaS Product ?
M : Oui, Arty ? Nous étions aussi très intéressées par l’esthétique, le design Bauhaus, les mouvements DADA, les surréalistes et bien-sûr l’art optique de Maurits Escher. Si tu regardes derrière la fleur ; l’Anthurium sur la pochette du 1er album, en fond, il y a un cadre à la Escher » , un cadre en trompe-œil. En effet, il y avait ce style d’influence allemande , un peu comme chez Marquis de Sade.
Tu as quel regard sur ce groupe aujourd’hui ?
M : Sur KaS Product ? Ou Marquis de Sade ? Pour KaS Product je dirais que nous étions passionnés, tout tournait autour de la musique et de nos créations. KaS Product c’était l’alchimie de 2 jeunes personnes qui avaient faim de créer des nouveaux mondes sonores et émotionnelles pour triompher de la morosité et dépasser les limites ambiantes. On avait besoin d’exprimer nos rêves …et nos cauchemars. Avec Spatsz, nous clamions l’indépendance artistique et notre volonté de casser des codes.
Pour ce qui est des Marquis de Sade, le groupe était vraiment magique et la musique était originale, différente et Philippe Pascal était si habité en concert. Ils ont marqué aussi leur époque.
Vous avez commencé une carrière internationale avec Kas Product. Il y a eu notamment un concert à Londres qui a été remarqué par la presse ?
M : Oui, on avait envoyé nos disques en Angleterre et un journaliste anglais est venu à Paris pour nous interviewer avec son photographe ; Paul Slattery : dont ses fameuses photos en noir et blanc de Spatsz et moi dans un vieux escalier , ont par la suite servi pour la pochette de l’album « Black et Noir » et ont été exposés à la cité de la musique. Plusieurs concerts nous ont été proposés à Londres, dont un avec Orchestre Rouge. Et bref la presse musicale s’est enflammée pour KaS Product ; New Musical Express, Sounds, Melody Maker. Nous avions des propositions pour signer avec EMI à Londres, mais RCA Angleterre a décidé de sortir le disque ; ils avaient encore une option dessus. Malheureusement comme ils venaient de signer Eurythmics, ils n’avaient pas grand-chose à faire avec un petit groupe de Frenchies comme nous ! En plus Eurythmics était aussi un duo.
Ils vous connaissaient ?
M : Oui, ils étaient venus à un des concerts de Londres. Ils aimaient bien ce qu’on faisait. Dave Stewart plus tard, quand il est venu avec Annie Lennox enregistrer un album à Paris, me confia qu’ils s’étaient inspirés de Kas Product…Il y a eu une de nos pochettes notamment, un maxi 45t 3 titres avec Loony-bin. C’est si flagrant, qu’un journaliste américain nous a appelé pour dire qu’Eurythmics avaient totalement copié notre pochette pour leur album « Be yourself tonite ».
En 1988, tu vas te produire en solo aux Transmusicales de Rennes ?
P : Je me rappelle tu jouais de la guitare, il y avait une fille et Spatsz.
M : Oui c’était un concert avec la superbe guitariste Delphine Ciampi-Ellis, et il y avait Spatsz aux claviers, un batteur et une contrebasse . C’était sous mon nom, oui ; Mona Soyoc… C’était tout un nouveau répertoire, avec un mélange de titres composés seule à la guitare et d’autres avec Spatsz !
Qu’est ce qui s’est passé après Kas Product ?
M : Une errance (rires). Après 8 mois à Berlin, je suis allé vivre à Brixton. Une amie de Nancy, installée là-bas, m’a aidé à avoir accès à un appartement, un squat. J’aimais beaucoup Brixton ; c’est le quartier Jamaïcain. Maintenant même avec la gentrification, c’est toujours super sympa, j’y suis retournée. Ce n’était pas si bien fréquenté et c’était la grande époque des squats, quand j’y étais. Mais bref, j’avais la clé d’un chez moi pour la première fois ; un bel appartement avec bain & jardin. Finalement, avec Spatsz, on a souvent vécu à droite et à gauche et à plusieurs.
La musique ne te manquait pas ?
M : Oui et non. Le milieu de la musique peut paraître parfois un peu étriqué. Je continuais à jouer. En fait, j’avais envie d’autres choses et puis il y avait eu des coups durs, des déceptions, bref, une accumulation de choses . Sur notre dernière tournée, une personne, non seulement, avait été si désagréable avec nous, mais en plus, s’était tirée avec une bonne partie de l’argent qui nous revenait. Tu imagines ? Bref, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’étais épuisée, déprimée. Rien n’avait de sens. Je voulais disparaître. J’avais besoin d’un break ! Je ne sais pas comment on faisait en vrai, car à l’époque on trimballait la sono, les lights, le matos ; il fallait tout installer, tout gérer, pfff ! D’ailleurs Harry , l’ingénieur du son qui tournait avec nous, m’a clairement dit quand on s’est revus après la mort de Spatsz, que pour lui, c’est vraiment cette histoire qui a provoqué la fin de KaS Product.
Il y a eu deux réédition de Kas Product dont une chez New Rose en 1995.Votre nom continuait à exister. Ça ne te manquait pas ?
M : Oui on a fait une réédition avec New Rose. Mais non. Ça ne me manquait pas. Je me suis coupé de tout. J’ai pu développer plein d ’autres centres d’intérêt, prendre du temps pour moi. J’étais passée à autre chose.
P : C’est classique : c’est ce que j’ai fait quand j’ai décidé de tout arrêter. C’est normal quand tu sors d’un truc où tu as des frustrations, tu veux changer de voie et profiter de la vie.
En 2000, on te retrouve : tu fais l’album de Zend Avesta ?
M : Arnaud Rebotini m’a proposé de chanter sur son album solo. Il m’a envoyé 2 titres, j’ai aimé et du coup j’ai accepté de co-composer et poser ma voix dessus pour son album. Puis il m’a proposé de chanter et de partir en tournée avec lui et 5 ou 6 autres musiciens. Ce n’était pas toujours confortable d’être la seule femme avec tous ces gars dans un bus ! (Rires) Mais c’était vraiment cool de jouer avec Arnaud et des musiciens de jazz comme Pierrick Pedron au Sax et d’autres musiciens du classique.
Tu voulais reprendre la musique ?
M : Je travaillais à ce moment-là, avec un musicien qui venait de la musique contemporaine. Il samplait plein de sons qu’il jouait avec une telle rapidité ; il était virtuose au piano, un séquencer vivant ! Il s’appelait Frédéric Lagnau. Malheureusement il est décédé d’un cancer, c’est triste et dommage, parce que c’était super, vraiment avant-gardiste ce projet. Puis je me souviens qu’aucune maison de disques ne voulait nous signer, c’était trop … différent et spécial ?! Je n’ai pas eu le courage, ni le soutien pour l’aboutir. Mais je réécoute avec plaisir, il y a des titres magiques qui n’ont pas vieillis !
Ensuite il y a le festival « Les femmes s’en mêlent » en 2006 où tu es en solo.
M : Oui, en 2006. Pour ce festival l’organisateur aurait peut-être voulu Kas Product, mais je n’étais pas encore prête pour refaire Kas Product . J’ai donc composé et monté tout un répertoire en 6 mois. J’étais seule sur scène avec un ordinateur et ma guitare. Ça a été filmé mais il n’y a pas eu de disque, simplement quelques concerts pour le festival.
Tes influences avaient évolué ?
M : Je dirai que le style était différent. Guitare et ordinateur, moins électronique, pas de synthés. Mais mes influences musicales sont souvent enrichies grâce à mes amis. C’est eux qui me font découvrir d’autres musiques, c’est eux qui me nourrissent d’inspirations et d’influences finalement ! J’adore passer des soirées à parler et à écouter des disques. Ces soirées sont précieuses, mais se font rares !
Tes influences sont New York et l’Europe de l’est ?
M : C’est un peu plus que cela mes influences mais, oui, beaucoup de groupes de New-Yorkais et aussi Bertolt Brecht, ce genre de musique des cabaret et des films noirs allemands des années 30/40, si c’est ça que tu veux dire.
PC : Marquis de Sade était dans la même lignée. Mona a une voix incroyable, notamment de jazz avec un ton assez haut. Cela ouvre des perspectives avec un côté cold, post punk ou électro … Elle a une voix qui permet d’accéder à un univers vraiment original.
Tu développes donc plus un univers que de la musique, ce qui est assez rare !
M : Merci, je prends cela comme un compliment. Il est vrai que j’aime bien me fondre dans des climats qui me sont proposés comme par exemple avec Olivier Mellano ; dont l’univers musical est très riche, il m’inspire ! Parfois je peux m’asseoir pour écrire une chanson avec ma guitare ; mais surtout, j’adore collaborer, improviser, être emportée par un riff, un son, une note ; rebondir sur ce que l’autre fait. J’aime bien partir en balade avec l’autre dans un paysage sonore, que l’on développe ensemble, sans structure établie. Mais je peux aussi et j’aime m’adapter à une proposition musicale déjà écrite et juste poser ma mélodie dessus comme avec Robotini.
Pour moi, tu fais du jazz moderne, électro ?
M : Quelqu’un m’a dit que j’allais toujours chercher une note qui n’existait pas dans l’accord (rires). Dans le jazz, on se permet ce genre de chose. J’ai beaucoup écouté différents musiciens et chanteuses de jazz ; des classiques comme Charlie Parker, Dollar Brand, Billie Holiday, Ella Fitzgerald etc. Je ne sais pas si je fais du jazz électro ? ! J’adore le jazz, oui, mais dès qu’il y a un synthé ça me fait frissonner aussi !
En 2009, tu as fait deux morceaux avec un groupe de Nancy : Variety Lab !
M : Oui, c’est anecdotique. On m’a proposé de reprendre « Money » inspiré de la version des Flying Lizard. C’était un one shot, just for the fun !
Pourquoi il n’y a jamais eu d’album solo de Mona Soyoc avant maintenant ?
M : Ce n’est pas le tout de faire un album solo, il faut aussi trouver les gens avec qui le faire ! Il faut aussi savoir et pouvoir bien s’entourer. Et là je crois que j’ai trouvé ! Après la fin de KaS Product, j’ai même vendu ma guitare, un modèle unique que nous avions conçu ensemble avec le luthier James Trussart. Je pensais que la musique, c’était fini. Je n’allais plus remonter sur scène. Puis en 2011, un beau jour, aux Etats-unis je reçois un coup de fil de Spatsz. Il me proposait un concert pour le festival Totem, dans le Cabaret Sauvage dans des anciennes brasseries à Nancy, organisé par Otomo de Manuel. J’ai dit oui ! Let’s do it !
Ça devait être bizarre ?
M : Un peu bizarre. J’avais décidé d’arrêter et me revoilà. Mais j’étais heureuse de retrouver le public ! J’ai repris mes marques assez vite ! Au vue du public, nombreux et surtout enthousiaste, à l’issue de ce concert, on s’est dit qu’on pouvait ressortir les albums et repartir en tournée. Et voilà, c’est ce qui s’est passé ! Un nouveau volet de notre histoire avec KaS Product s’est ouvert grâce à ce concert.
Vous avez écrit de nouveaux morceaux ?
Sur scène nous avons joué notre répertoire discographique plus un ou deux nouveaux morceaux. Mais avec Spatsz au long des années, nous avons toujours continués à collaborer par-ci, par -là. On avait aussi retrouvé des vieilles K7. « Tiens écoute ce titre-là, que j’ai retrouvé. Qu’est-ce que tu en penses ? Il est bien non ? On le refait ? ». En vérité, avant son décès, nous étions en enregistrement de maquettes pour le nouvel album avec Spatz. On avait déjà presque tous les titres prêts. Mais après son enterrement, une personne, très mal attentionnée, a fait effraction dans sa maison et a volé tous les disques durs et les ordinateurs. Du coup, ça a été très compliqué et douloureux de refaire surface, de reprendre les rênes pour pouvoir rendre un dernier hommage à Spatz et au groupe ! Mais ça y est, c’est en route…
Vous avez beaucoup tourné ?
Beaucoup ?! Enfin, dans beaucoup de pays ; en Europe ; France, Belgique, Hollande, les pays nordiques, mais aussi dernièrement en Amérique du sud, et les États-Unis… On a fait des festivals … On a joué dans des squats, dans une prison, sur le dos d’un camion, dans une salle de vente. On tournait à 2 à la fin ! On pouvait aussi bien partir en avion avec le sac sur le dos. Spatsz était drôle , il avait trouvé un sac rembourré pour transporter ses 2 claviers. Et ce sac, m’a-t-il dit, était un sac conçu à la base pour transporter un fusil mitrailleur ! Je ne sais pas si il plaisantait ou si c’était vrai, mais je trouve ça hilarant. Enfin, nous n’avons jamais été inquiétés à la douane ! (rires)
Vous aviez le même matériel ?
M : Non, on avait modernisé tout ça. Il le fallait. Spatsz jouait déjà depuis longtemps avec les synthés virtuelles. Même l’ampli guitare était virtuel. On a tout mis sur ordinateur, dans le sac à dos et le sac à mitraillette ! Et puis je m’étais acheté une guitare stick, qui est beaucoup plus petite et légère, pour la tournée en Amérique du Sud !
Mais le son avait évolué.
M : Oui, le son avait évolué, mais on tenait à garder toujours, quand même, l’esprit des albums pour la scène. Spatsz était doué pour faire un son qui arrache et ce fut un travail colossal de tout refaire c’est sure. En 1986, nous avions par exemple un batteur qui jouait avec beaucoup de pads électroniques avec plein de sons métalliques entre autres : Plume, qui faisait partie du groupe parisien « Diesel ». Ça allégeait le travail de Spatsz . Plus besoin de programmations de rythmes ! A cette époque-là, on jouait pleins de morceaux inédits, qui n’étaient et ne sont toujours pas enregistrés. Un ami m’a un jour apporté un film d’un concert ; j’ai reconnu certains titres que j’avais complètement oublié.
Vous auriez pu enregistrer à votre reformation ?
M : On aurait pu, mais on était sur l’idée de d’abord faire des concerts et tourner. Et c’était devenu aussi notre gagne-pain. Et puis ce n’était pas encore le moment. Mais on a commencé à enregistrer quelques titres tout de même.
Tu joues de plus en plus de guitare ?
M : Je joue un peu plus de la guitare et comme beaucoup de gens qui ont appris seul, je faisais des complexes . Mais maintenant quand je regarde les anciennes vidéos de Kas Product, je trouve que j’assure plutôt pas mal (rires). En tout cas, il ne faut pas réduire Kas Product à de l’électro tout simple ; il y a aussi de la guitare !
Tu as plusieurs projets, le premier est avec Olivier Mellano ?
M : Oui, Nous avons notre premier album qui s’appelle ALIVE dont je suis très fière qui est sorti le 20 mai 2022. Je suivais l’actualité d’Olivier et le connaissais de loin, de réputation… L’idée à la base était qu’il vienne jouer avec Kas Product sur le nouveau un projet. Il a un emploi assez chargé ; il a plein de projets différents. Bref, il n’était jamais libre. Donc cela ne s’est pas fait avec KaS Product. Mais après la mort de Spatsz, j’ai insisté, je l’ai recontacté pour jouer avec lui. Finalement un jour il m’a dit qu’il avait une journée de libre et m’a proposé d’aller directement en studio.
Directement ?
M : Oui, directement en studio ! C’est d’ailleurs un vieux rêve que j’avais : rentrer en studio et enregistrer un album dans la foulée ! Mais je n’aurais jamais imaginé pondre 18 titres en une journée (rires) ! C’était au-delà de ce que j’avais imaginé. Mais le fait d’être en situation, où tu sais que tout sera gravé et mémorisé, te mets dans une certaine exigence. Nous n’avions jamais joué ensemble, nous nous connaissions à peine ; nous nous étions vus, peut-être 4 fois au total, soit à un concert, soit à déjeuner. Il a mis en place ses pédales et ses amplis. Nico Sacco du studio Caverne m’a mis un beau micro et configuré un son avec une belle réverb, super agréable : j’étais prête ! Pendant qu’Olivier mettait au point son son, en égrenant sa guitare, je regardais vite dans mon carnet de notes, je piochais idées, des mots, je griffonnais des phrases vite fait. Et dès qu’il envoyait un accord, je répondais avec la voix et on a enchaîné comme ça toute la journée avec juste une petite pause à midi. Un réel plaisir ! Olivier fait des boucles et peut superposer ses guitares en direct, faire des couches d’accords avec des effets symphoniques de violons ou synthés et du coup crée des climats magiques, très vite ! Un guitariste qui sonne comme 10 guitaristes avec un orchestre ! C’était une finalement une véritable performance, cette journée , avec des morceaux qui pouvaient durer quatre minutes, six minutes. Le soir quand on s’est quitté, il m’a dit : « je t’envoie tout ça ». Nous étions encore comme flottants, baignant encore dans l’énergie de ce bel échange. Cinq mois plus tard, nous nous sommes assis ensemble dans le bureau de IDO à Rennes pour enfin tout écouter. Et là je dois dire que j’ai été agréablement surprise. Lui aussi d’ailleurs !
Est-ce que dans ton travail avec Olivier Mellano, la guitare n’a pas remplacé les synthés ?
M : On peut dire ça, bien sûr ; les guitares d’Olivier sont riches, et la manière qu’il a d’utiliser ses pédales et samplers donnent naissance à des horizons fantasques .
PC : le sampler, tout comme le synthé est juste un outil de création.
On a l’impression que tu suis le même truc : une ambiance !
M : Les ambiances véhiculent des sentiments et des émotions qui sont, je crois, le langage de l’âme . Et c’est à cela, que j’ai envie de m’adresser, à la vulnérabilité, à la beauté, aux révélations, à l’élévation . Bref, l’ambiance prime et offre un terrain jeu qui permet une plus grande liberté créatrice ! Tout peut être dit avec …une certaine ambiance !
Tu ne joues pas de guitare sur ce projet ?
M : Non, mais on a dit que sur le prochain album, je pourrais en jouer. Mais Olivier m’a demandé de jouer la basse sur scène. Je joue 3 titres.
Est-ce que parfois, tu n’es pas tentée de faire du « spoken word » ?
M : Il y avait à l’époque Anne Clark et aujourd’hui, Kae Tempest que j’aime beaucoup. Peut-être que je pourrais faire du spoken word, mais en vérité j’aime chanter et convoyer les sentiments avec la mélodie. Cette album a été créé comme si on marchait tous les 2 sur un fil. Ces morceaux sont nés en un seul jet, et après leur naissance, nous les avons revisité, peaufiné. Et quand on les joue live, c’est comme s’ils ne sont pas complètement figés, ils continuent d’évoluer. C’est curieux d’ailleurs, comme s’ils avaient leur propre vie ? Ils sont ALIVE !
Ce n’est pas que du rock : vous avez pensé à travailler sur le jeu de scène ?
M : On a fait une résidence et avec le batteur, Uriel Barthélemy, les choses ont pris une tournure beaucoup plus dense et affirmée. La mise en scène, la mise en lumière, la mise en son, tout ça, oui. On va sans doute faire pas mal de dates peut-être un peu dispersées, en Allemagne aussi, ils semblent sensibles au projet.
Avec ce projet vous pouvez aller sur pleins de scènes et pas forcément dans le cadre d’un concert de rock ?
M : En effet, c’est marrant que tu dise ça car nous y avons pensé. Jouer dans des lieux un peu différents, des lieux de performance. Comme Olivier joue dans beaucoup de lieux atypiques : gallérie d’art, ou théâtre, ou lieu éphémère, on pourrait aller rencontrer un autre public aussi.
On a l’impression que le rock est quelque chose qui t’ennuie profondément !
M : Quand même pas ; mais c’est vrai que tant qu’à faire je préfère rechercher des horizons moins classiques et des choses plus pointus. J’aime bien l’idée de me surprendre moi-même !
On va attaquer sur ton nouveau projet sur lequel tu travailles avec Pierre ?
M : Oui ce nouveau projet ?! L’album solo de Mona Soyoc ! Mais je ne suis pas seule ! Je suis bien entourée ! Ce projet est né de façon assez spontanée. C’est plein de morceaux que j’ai composé, seule ou avec d’autres au fil des années. Certains sont récents, d’autres ont quarante ans.
P : A la base ce sont des chansons, en guitare voix qui sont retravaillées.
Il y a Daniel Paboeuf, donc il y a du sax ?
P : Oui, mais il joue du sax d’une manière différente. Il est branché sur des pédales qui lui permettent de lancer des « nappes » et de créer des ambiances. Daniel vient du jazz mais pas que. Avec Mona, il joue d’une manière moins académique.
Ça va ressembler à quoi ?
P : Rock sound mid-tempo
M : Deep mystical ballads to rock your soul !
C’est la continuité de ce que tu as fait ?
M : C’est différent mais c’est aussi la réalisation d’un rêve : être entouré de musiciens de talent, qui plus est ! Au départ, c’était un évènement pour le festival, les bars en trans à Rennes en 2020. Philippe Tournedouet du bistrot de la cité, suggéré de répéter avec Daniel Paboeuf ! Et du coup, par un concours de circonstances, Pierre nous a rejoint, le groupe s’est formé.
P : Je n’étais pas prévu à la base, je suis venu un jour où ils répétaient et inconsciemment j’ai posé ma basse dessus. J’étais venu passer une audition pour Kas Product et je me suis retrouvé bassiste de ce projet. Ça a permis d’ouvrir un univers, c’est un heureux accident. Mona a la faculté de pouvoir lancer sa voix après deux accords de guitare et aussitôt il se passe quelque chose.
C’est un donc disque très préparé en amont ?
P : Pas tant que ça
M : On a maquetté 14 morceaux en un mois et répétant deux ou trois jours par semaine. On a joué ensemble, sans besoin de trop se parler .Chacun a trouvé sa place. Une fluidité musicale s’est révélé presque instantanément . Ça a donné un super climat, je trouve ! L’alchimie a pris ; le groupe est né.
P : Il n’y a rien de très écrit.
Pierre tu devais jouer avec Kas Product ?
P : Il y a deux projets : Mona Soyoc, avec ses propres chansons, et un projet de refaire Kas Product. Ce sont deux projets très différents. Quand j’ai appris que j’allais être auditionné pour Kas, j’étais dans mes petits souliers. Mona impressionne beaucoup. Dès qu’elle commence à chanter, il ne reste finalement qu’une seule option : Sauter dans le train, suivre le mouvement, et se laisser porter. Elle possède une force et une grâce telles, que tout devient subitement plus facile.
Ce n’est pas difficile d’adapter Kas Product ?
M : Il ne me restait que ça : l’adaptation ! Surtout après le vol de tous nos fichiers, nos enregistrements ! En vérité, avant le décès de Spatsz, nous étions en enregistrement de maquettes pour un nouvel album. Mais après son enterrement, une personne très mal intentionnée, a fait effraction dans sa maison et volé tous les disques dures et les ordinateurs. Du coup ça a été très compliqué et douloureux de refaire surface, de reprendre les rennes. Donc oui ! Il a fallu s’adapter pour pouvoir rendre un dernier hommage à Spatsz et au groupe ! Mais ça y est, c’est en route ! Il a fallu tout refaire, et avec l’aide précieuse de Thomas Bouetel, tout a été reprogrammé. Au début on ne savait pas trop comment faire. Mais avec la rencontre de Pierre Corneau ; son son et son jeu de basse, tout s’est éclairé. Je suis super contente de l’énergie qui se dégage de ce nouveau KaS Product, ça va envoyer grave !
C’est naturel pour Pierre de jouer avec toi : vous venez des mêmes univers, de la même époque …. Vous vous comprenez très bien !
M : C’est vrai ! C’est la même génération, nous avons pas mal de choses en commun ! Pierre et moi avons les même références musicales ! Cela facilite notre travail commun, on se comprends quand il s’agit su son et de réinterpréter KaS Product .
Et tu fais tout ça à Rennes !
M : J’aime Rennes et elle me le rends bien. C’est est une ville qui a toujours soutenu et aimé Kas Product. Dès le début, quand Hervé Bordier, manageur des Marquis de Sade et membre fondateur des trans-musicales, nous a invité en concert et en tournée, une grande histoire d’amour est née entre KaS Product et les rennais. Olivier Mellano aussi est de Rennes ! C’est une ville et des gens qui aiment la musique. Quelqu’un m’a dit qu’il y a plus de 365 concerts par an ! Pas mal pour une ville de province, non ? C’est aussi grâce à l’équipe rennaise avec laquelle je travaille ; IDO Productions que je suis encore là aujourd’hui !
Ça va s’organiser comment tous ces projets ?
M : Déjà il y a une compilation de Kas Product qui sort fin aout 2022, avec quelques morceaux inédits, et un livret contenant des textes des personnalité de la presse musicale et des photos rares . C’est un hommage à Spatsz, au groupe. Pour la scène, la nouvelle formule de Kas Product, sera donc avec Pierre Corneau à la vrombissante basse et avec Thomas Bouetel qui a reprogrammé tous les claviers et rythmes du set live. Et nous commençons tout juste aussi à enregistrer un nouveau titre de Kas Product avec Franck Thareau. Nous espérons pouvoir sortir un morceau pour commencer fin d’année début 2023 !
P : L’idée n’est pas forcément de sortir un album mais plutôt titres par titre, faire un peu comme les anglais. Les enregistrements seront plus ou moins du live en studio. Il se passe toujours quelque chose quand les gens jouent ensemble.
Tu n’as peur que les deux projets ensemble fassent un peu de confusion. Dans l’esprit des gens, Mona Soyoc est la chanteuse de Kas product.
M : Oui c’est vrai, je suis connue avec une identité bien marquée : la chanteuse du groupe Kas Product. Mais tous ces nouveaux projets ont aussi leur propre identité bien marquée.
P : Quand on parle de Kas Product, on parle de morceaux qui ont été retravaillés par Thomas avec tout son talent et ce sont des morceaux qui ont été joués uniquement sur scène. Même s’ ils ne sont pas sortis, ils ne viennent pas de nulle part : ça reste du Kas Product !
Tu sais quel public va venir vous voir ?
M : C’est étonnant parce que auparavant déjà, le public était très mélangé. Il y a des gens de notre âge mais aussi des gamins. Le plus jeune fan à qui j’ai signé un autographe sur un vieil album de Try Out, avait 7 ans. Elle était venu avec son papa ! Le plus vieux…. 75 ans ! ? Bref, la musique et le public est sans age ?!
Ça va être un gros changement. Le public risque de ne pas toujours reconnaître Kas Product.
P : Non, tu reconnais les morceaux
M : Ce n’est pas la même chose mais c’est pareil ! C’est différent mais semblable. L’énergie est là ! Et qui sait ? Peut-être les gens diront ; c’est encore mieux maintenant !? Je suis confiante. Ça va être énorme ! C’est un hommage à Spatsz et au groupe et du coup nous ne pouvons qu’augmenter ce qui a été fait !
Ton projet solo va être sous quelle influence ?
M : Ce sont des balades mystiques, un peu obscures, de rédemption pour guérir et cicatriser l’Âme et le cœur, ça parle aussi d’amour.
P : C’est moins rock, plus ballades…
Ça sortira quand le deuxième projet ?
M : Milieu ou fin d’année prochaine. On va l’enregistrer début de l’année 2023, un enregistrement plutôt live pour capter l’ambiance !
P : Aujourd’hui tu peux enregistrer partout donc on va essayer de le faire à la « maison ».
M : On a vraiment trouvé une identité et couleur sonore que j’aime beaucoup. Je suis ravie des morceaux et du travail que l’on effectue ensemble.
Ce sont deux projets plus organiques que Kas Product ?
P : Organique ? Oui on peut le dire ! Je crois même que je suis entré dans un vortex, tellement tout roule, tout est fluide, que ce soit dans Kas Product, ou Mona Soyoc’s band.
Est-ce que tes textes ont évolué ?
M : Oui, forcément, ils ont évolué : car j’ai évolué , en tous cas je pense que je suis moins con qu’avant ! (Rires) Plus sage, plus en paix, plus libre, plus spirituelle ! Plus mature, plus créative ! Mais c’est sure sur certaines choses, j’ai encore du travail ! Je crois que la vie devrait s’appeler le développement perpétuelle Et toi ? Comment ça va dans ton développement perpétuel ?
Que voulez-vous dire pour la fin ?
M : J’ai hâte de retrouver le public ! J’ai un grand plaisir à faire tous ces projets ! Je suis très heureuse de travailler avec toutes hommes et femmes. Je me sens très chanceuse et je suis aussi moi-même finalement, un projet en développement perpétuel.
Quel disque donneriez-vous à un enfant pour l’amener vers la musique ?
M : Try Out de Kas Product ! Mais aussi quelques comptines que j’ai écrit justement pour les enfants… !
P : Tutu de Miles Davis ! Un album extrêmement moderne et ouvert, qui est facile d’écoute !
M : Bon choix Pierre !
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