Jesus of Cool « Vanishing & Lust » ou le retour gagnant d’un groupe aussi discret qu’indispensable

mercredi 24 janvier 2024, par Franco Onweb

Et voilà le retour des toulousains de Jesus Of Cool, un des groupes du merveilleux label Pop Sisters. Quatre ans après la sortie du premier album, le groupe formé autour du duo Gilles Sahut et Don Joe, revient avec, encore une fois, une merveille de disque, « Vanishing & Lust ». Un album plein de mélodies, de chansons et d’arrangements incroyables. Un disque qui n’a rien à envier à ses homologues Anglo saxons comme Smog et qui mérite vraiment votre attention !

J’ai posé quelques questions à Gilles Sahut pour en savoir un peu plus sur ce groupe aussi discret qu’indispensable !

Vous sortez un nouvel album « Vanishing & Lust », vous l’avez fait quand, où et avec qui ?

Comme le dit Don Joe, guitariste du groupe et boss du label Pop Sisters, on est adepte du « slow business ». Disons qu’on a pris notre temps. On a enregistré la batterie en pleine pandémie alors qu’il y avait des restrictions de circulation. Nous sommes partis trois jours au vert dans le Lot et Garonne chez Pit Petit, le batteur des Gun Egg Fryer où on a bien mangé et bu du bon vin. Par la suite, on a utilisé le home studio de Don Joe pour la basse, les guitares, les claviers et les voix. Je voulais une voix féminine sur certains morceaux pour tenter de donner un côté éthéré à certaines chansons. Et c’est Françoise Sutra, la chanteuse de Katápola, nouveau groupe du label, qui apporte une touche gracile et naïve à l’album.

Jesus of Cool
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Pourquoi ce titre d’album ? Est-ce en rapport avec les textes, la musique ?

On peut y voir un message d’espoir pour tous les quinquagénaires et au-delà : le désir est toujours là malgré la disparition des jeunes années. Je plaisante mais il y a un peu de cela ainsi qu’un clin d’œil à Lust for Life d’Iggy Pop, pour moi son meilleur album solo. Cette idée du désir et de la disparition se retrouve dans les textes. J’aime bien mettre en scène des personnages tiraillés par des désirs contradictoires ou par le souvenir des choses et des êtres perdus qui hante leur esprit. Certains textes évoquent de manière ironique un désir et une masculinité désemparés et des rapports amoureux embrouillés (Mrs Double Bind, Anna is a talkative girl, Malaysian fever…). D’autres expriment le désarroi du temps qui passe et joue avec l’idée d’une dernière chance salvatrice, voire rédemptrice (Shall we, She used to remember, Kissing, Still away…).

Sur cet album deux choses frappent : les mélodies et les guitares. C’étaient votre but à la base ces deux éléments ?

Ce sont deux éléments que l’on retrouvait aussi dans le premier album. On recherche toujours la mélodie et on assume totalement ce côté pop. Pour les guitares, on n’a pas voulu de rythmiques avec un gros son. Sur la plupart des titres, on a plutôt cherché à créer une ambiance particulière en mélangeant une rythmique acoustique et des sons plus aigus qui viennent lacérer le morceau ou parfois, des passages plus mélodiques et aériens.

Quelles étaient vos influences en enregistrant le disque ?

Au départ, on s’est dit que l’on avait le choix : soit faire un album très dépouillé, minimaliste, plutôt folk rock dans la lignée des Violent Femmes, soit intégrer des arrangements un peu plus élaborés. On a choisi la seconde option en intégrant à certains moments des sons nouveaux (samples, violons, cuivres, orgue…). L’idée, c’était de sortir de la claustrophobie ambiante et d’essayer de créer une ambiance cinématographique. La pochette de l’album renvoie aussi à cet univers.

Votre disque a un son très américain : il y a des ambiances proches du blues façon Nick Cave et surtout des mélodies proches des Byrds et des artistes américains de la côte ouest des années 60 : ce sont des influences majeures ?

Pour ce qui est des compos, les influences sont aussi anglaises, époque sixties bien sûr (Beatles, Kinks…) mais aussi plus récentes (The Only Ones, Libertines, The Last Shadow Puppets, Pulp…). Mais comme tu le dis, on a aussi beaucoup écouté les groupes américains des sixties mais également du folk et du blues déjanté et torturé (Gun club, Nick Cave…). Tout ça se mélange plus ou moins consciemment et, forcément, ça a des effets sur ce que l’on produit.

Quels sont vos projets pour le groupe ?

Le troisième album est en cours d’écriture. Sans doute une sortie pour l’année prochaine.

Comment se procurer le disque ?

Sur le site du label ou via notre Bandcamp.

Le mot de la fin !

Et bien peut-être essayer de faire partager mon enthousiasme pour des artistes que j’écoute beaucoup en ce moment : Smog et Bill Calahan, The Felice Brothers et en France, Nick Wheeldon.

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https://popsistersrecords.com/