Mephisto Design où le parcours d’un enfant de la Pop Culture dans le graphisme, le design et la peinture.

jeudi 17 octobre 2024, par Franco Onweb

Et si on décidait de faire de sa vie un moment d’esthétisme perpétuel ? Laurent Menuet, l’homme derrière Mephisto Design a choisi. Depuis son enfance à La Rochelle, il n’a jamais cessé de créer, que ce soient des peintures, des photos, des logos et pleins d’autres chouettes trucs. Cet enfant du rock est surtout un pionnier dans le numérique puisque son parcours a largement suivi les évolutions de celui-ci, tout en gardant une vision esthétique de son travail. C’est ce qui le rend vraiment passionnant : cette authenticité qui n’a jamais sombré dans la facilité.

Voilà le parcours de Mephisto Design, et donc d’un esthète, où il sera question de Pop Culture, de musique, de graphisme, de peinture et des évolutions de l’internet !

Peux-tu te présenter ?

Je suis Laurent Menuet. En tant que graphiste, peintre ou designer, on me connaît plus sous le nom de Méphisto, d’où ma signature Mephisto Design. Je suis de la Rochelle où je suis né en 1969, ce qui a pu jouer pour la suite. Je me suis intéressé aux sports de glisse à et la musique qui en découlait, surtout dans les années 80 et 90. J’ai un parcours qui a suivi le hasard des choses en partant de la peinture et du Design pour finir dans les arts numériques.

Laurent Menuet alias Mephisto Design
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Quel a été ton parcours pour devenir un designer et un DA ?

Je me cherchais beaucoup quand j’étais au lycée. L’enseignement général ne me proposais pas de pistes alléchantes. J’ai essayé de rentrer aux Beaux-Arts après le bac mais ça ne l’a pas fait ! Je n’avais pas le niveau, même si je ne dessinais pas trop mal… Je suis parti en fac de lettres pendant deux ans, ça ne me correspondait pas. Un jour, j’ai vu une filière cinéma à l’université du Futuroscope où l’on avait du matériel intéressant avec les premiers Macintosh. On pouvait développer des choses intéressantes par rapport à l’image. En parallèle j’ai commencé la peinture à la bombe, le graffiti… Je voyais apparaître les prémices de ce que l’on pouvait appeler « la communication » et la publicité.

Comment as-tu forgé ta culture ? Sachant que pour faire ce que tu fais, il faut une solide base culturelle

Ma culture vient beaucoup des magazines, comme « Chromes et Flammes » dont j’ai failli être le dernier rédacteur en chef. Il a fait faillite juste avant (rires) mais j’ai eu une double page dans le dernier numéro papier. Il y a eu toute la presse musicale, le magazine Actuel…. Il y a eu plus de magazines que de livres parce qu’il n’y avait ce côté accessible et ponctuel et on pouvait les trouver facilement On découvrait des styles et des idées intéressantes avec le côté « contre-culture ».

Pour moi tu es plutôt dans la Pop Culture que dans la « contre-culture ».

Effectivement, ce sont des rencontres avec des gens venant plutôt de la « contre-culture » qui m’ont ouvert la voie vers la Pop-Culture. Avec le skate et le graff, et cette appréhension du milieu urbain, on était dans une démarche de « contre-culture » en créant de la « Pop-Culture ». En fait, je ne suis pas trop doué pour les choses dogmatiques. J’aime quand ça change, ça rend les choses plus vivantes. On peut dire pop parce que maintenant c’est populaire.

Sunday Homme
Crédit : Mephisto Design

Tu es dans la pop culture en donnant du sens et de l’esthétisme à des choses populaires !

Complètement, j’ai envie de rendre pop une culture qui ne l’est pas ou plus nécessairement dans l’imaginaire collectif. J’aime mettre en exergue une sensation de confort visuel qu’inspirent des éléments iconiques qui touchent tout le monde car ancrés malgré tout en nous tous. Ce serait ça ma démarche : rendre pop des choses qui doivent l’être mais qui ne le sont plus forcément. J’aime ressortir des choses du tiroir et les rendre pop par le biais de mes images où des textes que j’écris sur les réseaux sociaux. La pop culture, c’est du partage.

Tu as eu 20 ans en 1989, c’était l’alternatif en France. Est-ce que cela a marqué ton travail ?

Complètement, en 1989, j’étais en fac à Bordeaux, j’habitais à côté du Jimmy, un bar concert mythique de l’époque, où j’allais voir tous les concerts de Psychobilly et autres soirées punks. Je trainais dans les boutiques de disques et les frippes. C’est là que j’ai eu ma première vespa… C’était vraiment alternatif à l’époque ! C’était la première fois que j’avais autant de liberté et ça a explosé dans tous les sens.

Pour faire tout ce que tu fais, il faut un minimum de savoir-faire auquel tu amènes ta culture. C’est ça la pop culture !

J’ai beaucoup appris en autodidacte ! La première fois que j’ai travaillé dans une agence de pub, on m’a mis la première version de Photoshop entre les mains et j’ai découvert le potentiel de ce truc-là. J’ai fait mon premier site web en 1994, il n’y avait pas d’école pour ça. Je partais avec une culture classique, des outils modernes et des envies alternatives. C’est ce mélange qui a fait que j’ai passé des nuits blanches à faire des tentatives et des essais. Peu à peu, j’ai trouvé mon style mais ça je continue à l’affiner au gré du temps, des expériences et des rencontres. Ce sera sans fin (rires)….

Providing Soul
Crédit : Mephisto Design

Pourtant tu as commencé ta carrière chez EURO RSCG, cela a dû être terrible pour toi ?

Un peu mais, ça a été aussi une belle révélation : je me suis rendu compte que les seuls qui faisaient des trucs chouettes, c’étaient ceux qui n’étaient pas de l’agence (rires), les Freelances… Dans une agence comme ça, tu fais des photocopies, des montages de présentation… On était loin des outils actuels pour les présentations clients. Nous, en interne de la boite, on servait de « petites mains » aux DA indépendants et moi, ça m’emmerdais pas mal.

Tu te mets en indépendant avec toute ta culture, notamment le rock ?

Oui, je suis vite retombé dans la scène Vespa. C’était entre les Mods et les Rockers, c’était les Mockers (rires), un croisement entre les deux. Je ne veux pas et je ne souhaite pas choisir entre les deux, ni surtout avec tout le reste. Ce qui me fatiguait c’était souvent le côté un peu trop puriste voire mono maniaque, le manque d’ouverture.

Mais ces gens ne font pas beaucoup avancer les choses. Toi tu es un passeur, si je vois ton travail. Tu veux faire participer le plus grand monde à la culture.

Exactement, mon but est d’ouvrir ces cultures au plus grand nombre parce qu’il est évident que cela présente un intérêt général. Dans les années 90, quand j’arrivais dans les festivals de graffiti j’arrivais en Teddy, sur ma vespa, avec les Creepers aux pieds et je peignais avec des mecs de Saint Denis donc il y avait un gros mélange. J’ai toujours aimé ça. Avec l’âge, je fréquente des gens plus âgés et je vois que quand je passe des disques ou que je montre mes images, de plus en plus adhérent. Ils entendent des choses, ils voient des images qu’ils ne verraient pas forcément dans les mass-médias et apprécient le ton, le style et le rythme qui s’en dégagent. Ca les rend curieux.

Le Mans goes mod
Crédit : Mephisto Design

Tu as fait beaucoup de graffs ?

J’ai commencé en 1986 après avoir vu le film « Beat Street » sur la culture hip-hop new-yorkaise et ces graffeurs qui tapaient d’immenses murs. Moi, ça me faisait rêver. J’ai commencé avec des bombes à maquettes que j’ai « emprunté » (rires) à la quincaillerie de Saujon (Charente-Maritime) où je passais mes vacances chez ma grand-mère. J’ai tagué deux ou trois trucs sur la porte du stade de rugby. Ça a déclenché un vrai scandale et j’ai compris que ça suscitait des choses qui me dépassaient. Je voulais juste faire mes dessins en plus grand.

Tu as conservé ce côté alternatif ?

Oui, mais aujourd’hui je veux juste faire et me faire plaisir. Mon côté alternatif sera plus dans la pédagogie que j’utilise pour parler des cultures qui me sont chères et de mes créations lorsque je peins ou que j’expose. Et puis pour être alternatif sur la Côte d’Azur il suffit d’éviter les logos du luxe, les Mickey et Brigitte Bardot en mode pseudo street art (rires).

Je voudrais que l’on évoque l’Intelligence Artificielle. C’est un sujet qui crée beaucoup de polémiques en ce moment…

Il y a eu effectivement beaucoup de débats à ce sujet (rires). J’ai un avis particulier parce que quand j’ai commencé l’image numérique beaucoup de mes potes continuaient la peinture à l’huile (moi aussi d’ailleurs). Le sujet c’est que l’IA va chercher ses sources dans des choses qu’elle connaît mais nous on fait pareil ! On va chercher nos sources dans des livres, des documentaires, des affiches, des expositions… L’IA fait pareil ! C’est un outil et seulement un outil…qui ne me dérange pas ! Je m’en fous un peu à vrai dire, notamment du fait que le résultat crève les yeux. Je m’en sers parfois, uniquement dans le cadre de mon travail quotidien.

Psychedelic Golden Mod
Crédit : Mephisto Design

Mais tu as mis une après-midi pour apprendre l’IA, alors que ta culture ça fait 30 ans que tu la travailles !

Bien sûr mais l’IA va mettre plus de trente ans à faire ce qu’un humain peut faire, ou pas. En même temps si tu n’as pas une culture ou un vécu personnel, tu ne peux pas programmer une IA. Il y a aussi une partie technique où tu dois avoir un bon niveau de codage en plus de bonnes références culturelles à appliquer. Le résultat des IA est séduisant mais juste comme le chant des sirènes. C’est un outil et rien de plus ! Ça fait partie du paysage et moi ça ne m’a pas séduit. Je ne la vois pas devenir un concurrent des artistes.

Tu as créé quand Mephisto Design ?

En 1995, 1996… ça vient de mon nom de graffeur ! Comme Méphisto avait été pris par la marque de chaussures sur internet, j’ai pris Méphisto Design !

Aujourd’hui tu fais beaucoup de choses : graphiste, DA, photographe, webmaster… tu es une sorte de couteau suisse ?

(Rires) Un peu, disons qu’au fil du temps, j’ai acquis des compétences qui me permettent de pouvoir répondre à des problématiques de communication multiples. Il n’y a que la pratique de la musique qui est un manque pour moi.

Laurent Menuet
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Ton travail est très marqué sixties, Pop Culture. On sent que tu aimes « le Prisonnier » et tout ce qui en découle. Ça vient d’où ?

De l’esthétisme ! J’adore le style de ces époques, comme le mobilier ou l’architecture des années cinquante / soixante… J’aime aussi les films ou les feuilletons comme « Chapeaux melon et bottes de cuir », les « Thunderbird », « Danger Diabolik » … Quand je vois tout ça, j’ai l’impression d’être dans le fantasme d’un monde idéal avec cet esthétique moderne. C’est quelque chose dont j’essaye de retranscrire l’iconisme en toutes choses qu’on y voit.

C’est par cet esthétisme que tu es proche de toute la bande sixties du sud comme le Chiffre Orga-Nization ou Cyril Cucumber ?

Je les ai rencontrés par Myspace à l’époque. J’avais « customisé » ma page autour de cet esthétisme. Cela faisait peu de temps que nous étions à Saint Raphaël avec ma femme et on se faisait chier : on ne connaissait personne ! Grâce à cette page, j’ai eu des connexions avec des gens qui organisaient des soirées et là j’ai rencontré des DJs et des musiciens comme les Cryptones, Pénélope, les Playboys ou les Stéréoscopes Jerk Explosion. Dès que le Week end arrivait on partait à Nice au Volume, à Sanary à La Vague ou à Marseille à « l’Intermédiaire », où il y avait des soirées géniales. On ne s’est jamais lâchés parce qu’à Saint Raphaël, il ne se passe rien.

C’est aussi par ton graphisme que tu es rentré dans cette scène ?

Oui, j’avais besoin d’exprimer graphiquement des goûts personnels. Je pouvais enfin partager des choses avec des gens instantanément sur les réseaux. Ça me permet de découvrir et de faire connaître des choses à des gens qui n’ont pas eu l’opportunité de découvrir cette culture. C’est rendre « Pop » des choses un peu en marge mais agréables. Essayer de jouer un rôle de « passeur ».

lollipop - dollart
Crédit : Mephisto Design

La musique est une partie importante de ta vie : tes goûts ont beaucoup évolué en passant du psycho à la scène sixties ?

Oui, ça a évolué sans cesse, mais j’ai toujours écouté de tout tant que ça reste varié et bon, convivial, festif et dansant. Mon premier disque à 14 ans, c’était dans une boutique de La Rochelle. Je ne connaissais rien et uniquement sur la pochette, j’ai choisi « Atom Heart Mother » des Pink Floyd. J’ai adoré la photo des vaches. C’est ma première base musicale : variée et psychédélique. Je suis parti de là. Ensuite j’ai eu une époque plus revendicatrice très liée au skateboard avec les classiques du punk français et US. Puis j’ai découvert le « Psychobilly » qui me plaisait parce que contrairement à pleins de genres de l’époque, ce n’était pas politisé, une sorte d’halloween joyeux. J’ai adoré les concerts ! Bon, le psycho ça tournait un peu en rond et là je suis parti vers la fusion, le jazz et l’Acid Jazz. Là encore les révélations s’enchainaient. J’ai découvert des productions superbes et très travaillées en dérivant aussi sur la Bossa ou la Big Beat (grand écart toujours), les Beastie Boys, Lalo Schiffrin et Quincy Jones. En fait, je m’intéressais beaucoup aux instruments dans un groupe. J’adorais la contrebasse et l’orgue. Puis, j’ai redécouvert une scène sixties à côté de laquelle j’étais passé. C’est d’une richesse incroyable avec la Soul ou la Nothern Soul, le Garage, le psychédélisme français. Ce sont des titres qui marchent avec tout le monde, c’est flamboyant.

Si je suis ta culture, tu es pour moi dans un côté « Working Class Hero » qui rappelle les premiers skinheads, ceux de 1969, fan de Soul. Tu es passé chez les Skinheads sans passer par les Mods ?

Disons que je les ai tous côtoyés sans m’y laisser aller. Ce qui me dérange un peu chez les Mods c’est le côté un chouya snob du truc, comme dans nombre de socio-styles d’ailleurs. Il manque souvent le côté ouvert, convivial et festif, sans toise. J’aime faire des ponts entre tous et plus encore entre ces genres pointus et les néophytes total. Moi, quand je bouge je m’habille parfois en costume avec le « Porc Pie » et les gens lambda aiment bien. Ca manque le style perso actuellement. Il faut réveiller la curiosité, parfois par l’élégance.

Tu as dû aimer le revival Ska ?

J’adore cette musique fait bouger les gens.

Tu as travaillé pour qui avec Mephisto Design ?

A Poitiers, j’ai beaucoup travaillé pour des institutions comme le département ou la région, beaucoup de PME/PMI dans tous les secteurs. En arrivant ici, j’ai travaillé pour des boites d’écrans plats en tant que directeur artistique. Je faisais les sites, les logos… Ensuite j’ai beaucoup travaillé pour des boites de Hifi, pour des photographes qui avaient besoin d’un « Book », un peu pour des labels de musique en faisant des images de synthèses, notamment pour des compilations FUN RADIO

Tu as été un pionnier à chaque fois ?

Ça je ne sais pas trop… J’ai eu pas mal d’articles dans la presse numérique au début (Création Numérique, Computer Arts.)… Je voulais faire des affiches en image de synthèse comme je faisais des toiles ! J’ai fait chauffer Photoshop et j’ai participé à des concours. Je suis allé à Paris. J’ai eu ma, petite, réputation dans ce milieu. J’ai aussi fait des expositions en compagnie de Moebius ou Gigger par exemple mais je me considérais plus comme un fan de ces artistes que comme un pionnier du numérique (rires).

Grind Serie
Crédit : Mephisto Design

Tu es assez puriste dans ton travail pourtant tu utilises beaucoup le numérique ! Tu étais dans un paradoxe total ?

Complètement, ça s’est fait au hasard du moment avec la diffusion naissante sur internet. Si je voulais diffuser des idées ou des images, il fallait passer par le numérique mais ça s’est fait de manière naturelle. Si je veux diffuser ma peinture, soit je fais une expo tous les six mois avec trois pelés, un tondu et un cocktail, soit je passe par le numérique. C’est, encore une fois, une évidence et un paradoxe.

Mais tes influences restent la rue ?

Oui, mais quand tu t’intéresses au graphisme, la rue est primordiale : il faut y déambuler, regarder les affiches, les packagings, les enseignes de magasins, les vieilles enseignes sur les autoroutes…

Tu as montré la rue sous son côté élégant ?

Heureusement (rires).

Mais la rue est quand même liée à de la violence, les citées, le rap….

Ce n’est pas la rue dont je rêve… mais je l’intègre.

Brutal World
Crédit : Mephisto Design

Tu es donc capable d’associer du populaire, au sens noble du terme, à de l’élégance et de l’esthétisme ?

J’accepte cette définition : c’est mon but !

Mais ton travail peut plaire à tout le monde. Pourquoi il n’a pas eu plus d’écho ?

C’est le hasard du « right place, right time » et en fait je n’ai jamais trop travaillé sur cet aspect de communication. Je n’ai pas une âme de commercial : je ne sais pas me vendre !

Mais tu n’as jamais fait d’expos ?

J’en ai fait plein mais je n’ai jamais eu beaucoup de retours (rires) seuls quelques diplômes, certificats et autres médailles. En fait, il n’y a jamais eu grand-chose après coup sinon une proposition pour une autre expo.

Tu fais des Djs Sets ?

Oui, j’ai des potes qui ont des bars et du matériel qui m’ont proposé de sortir mes vinyles ! A chaque fois, ça a été très cool ! J’avais peur de la situation mais j’ai adoré la curiosité enjouée des différents publics.

En plein mix
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Tu n’as jamais fait des Djs sets au milieu de tes toiles ?

Non, on ne l’a jamais proposé ! Pourquoi pas si c’est un lieu adapté à la musique ou du moins à cette musique ? Mon but est vraiment de faire découvrir des univers et donc j’essaye de passer des titres qui étonnent les gens.

Tu mets quoi sur ton passeport comme profession ?

Je suis Web Designer, ça passe partout sans vouloir dire grand-chose (rires). Je ne suis pas un artiste convaincu donc je ne me définis pas comme ça ! J’aime bien artisan. Artisan ça sonne juste.

Que penses tu de ton parcours depuis tes débuts à la Rochelle ?

Je me dis que je me suis bien amusé et que je suis content d’avoir découvert autant de gens et de choses. Je suis heureux d’avoir vadrouillé avec des découvertes de proximités. Il y a plein de richesses dans les gens qui nous entourent et quand on prend le temps de s’y intéresser on a une vie vachement intéressante.

En tant que pionnier de certains mouvements : tu vis ça comment ?

Je le vis comme une chance offerte par le hasard et je le transmets autant que faire se peut à mes enfants ou à leurs amis toujours à l’affût d’une anecdote de concert ou d’une session skateboard avec leurs idoles, à mes proches aussi. Ils kiffent, on voit que ces choses leur manquent. J’essaye de transmettre tout ça. C’est très important pour moi. C’est ce qui manque aux générations actuelles : la transmission !

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Est-ce que ce n’est pas l’esthétisme qui manque à cette génération ?

Peut-être, moi j’ai eu la chance d’avoir des modèles à la télé ou dans des magazines. Aujourd’hui ils n’ont plus de modèles englués qu’ils sont dans l’uniformité des réseaux sociaux : tout y est uniforme… Par exemple les filles sur les réseaux se ressemblent toutes : même figure, même expression, même coiffure, mêmes fringues… Quand tu passes devant la cour d’un lycée, ils sont tous pareils. Ils n’ont pas d’individualité. On dirait des clones.

Il va falloir transmettre ton travail ?

C’est parti mon kiki (rires) !

Le mot de la fin !

Houlala (rires), c’est pas mal non Houlala ? Y a un côté Perter Sellers.

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