François Thomazeau : Rencontre autour du modernisme et de la pop culture

vendredi 25 juin 2021, par Franco Onweb

A la fin des années cinquante, une nouvelle forme de jazz est apparue. Emmené, notamment par Miles Davies, ce jazz était plus lent et cassait tous les codes de cette musique. Rapidement les premiers disques arrivèrent en Europe, notamment en Angleterre, où une poignée de jeunes gens se définirent par rapport à cette musique : ils s’habillaient très élégamment en imitant les photos de ces jazzmen et se mirent à danser sur cette musique. Leur opposition au jazz « traditionnel » et leur amour de ce jazz moderne, leur permit de créer un mouvement : le modernisme et ils furent appelés les Mods !

Au même moment, une poignée d’artistes se mirent à innover dans le domaine de l’art en le redéfinissant en mettant en avant des aspects populaires de la société de consommation. Le Pop Art et la Pop Culture venait de naître. Ces deux mouvements ont eu des répercussions primordiales sur nos sociétés et continuent aujourd’hui encore d’avoir un rôle primordial.

François Thomazeau est écrivain, journaliste et romancier mais surtout il s’intéresse à ces deux cultures depuis plus de 40 ans. Il en a tiré deux livres passionnants : « Mods la révolte par l’élégance » et « Univers Pop - petite histoire de la culture jetable ». Lui-même se définissant comme un moderniste, je lui ai posé quelques questions pour mieux comprendre ces deux cultures très liées et leur importance dans nos sociétés modernes. 

Présentez-vous ?

Je suis journaliste et écrivain. Je vis de ma plume. J’habite à Marseille, où j’ai grandi avec des passages à Londres, Paris et Lille. J’ai beaucoup travaillé, comme journaliste, sur le sport mais aussi sur la criminalité. J’ai aussi travaillé sur la gastronomie et un peu tardivement, même si c’est une part importante de ma vie, je me suis mis à travailler sur la musique, qui est ma grande passion, notamment sur la musique des années 60 et la musique noire. Je me définirais, dans ma philosophie personnelle, comme un Mod, un moderniste … Je ne me suis rendu compte que dans tout mon parcours que je me suis intéressé à l’élégance, à un style de vêtements, à un style de musique… Donc je pourrais être proche des fameux Mods, ce mouvement qui est apparu après la guerre, notamment au Royaume-Uni.

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Comment est venue cette passion des Mods et de la Pop Culture ?

Elle est venue du fait que ma mère était prof d’anglais et j’ai passé toutes mes vacances, quand j’étais gamin, en Angleterre. J’étais dépaysé et fasciné par ce pays étrange avec tous ces mœurs. Quand j’étais là-bas, enfant, les garçons avaient les cheveux longs, il y avait une musique différente. J’étais vraiment attiré par ce pays, sa manière d’être, la musique que j’entendais quand j’étais en vacance et la manière dont s’habillaient les gens s’est insufflée en moi. J’ai pris un vrai goût pour leur manière d’être. Très vite, j’ai eu une passion pour The Who. J’ai essayé de comprendre qui étaient ces gens, d’où ils venaient et pourquoi ça me plaisait. C’est en m’intéressant à la culture, qui avait abouti à la création de The Who, que je me suis rendu à l’évidence que j’étais un Mod.

Comment peut-on définir le modernisme ?

C’est un mouvement ancien, que je fais débuter, dans mon livre « Mods, la révolte par l’élégance », aux Zazous. C’est un mouvement qui a ses fondations dans les années 30. Il est mal nommé aujourd’hui parce que c’est un mouvement ancien. Il repose surtout sur une conception de l’élégance. Il y a la fameuse maxime « vivre avec style dans des conditions difficiles », moi ma devise c’est « un peu de classe dans le désespoir » (rires). Ça définit assez bien le mouvement Mod. C’est une recherche de la dignité et de l’élégance, même si le monde dans lequel on vit est difficile. C’est une attitude de respect de soi, du respect des autres et de la beauté. Aimer la bonne musique dans une forme de classe. Pour moi c’est ça, un peu dandy mais avec un respect de soi même et des autres. C’est pour ça que je suis un peu embêté par la définition classique et par les uniformes. On me dit : « les Mods c’est les parkas, les scooters Lambrettas avec des rétroviseurs… ». Pour moi le modernisme c’est un mouvement novateur qui s’intéresse aux choses nouvelles. C’est un mouvement individualiste donc les uniformes ne coïncident pas avec ce mouvement.

Vous avez appelé votre livre « la révolte par l’élégance ». Les Mods venaient de la « working class » et de la classe moyenne. Pour eux c’était un moyen de revanche sur la société avec leurs vêtements, leurs disques et leurs classes. C’est un mouvement social ?

Il y a un aspect social indéniable. Ils ne venaient pas forcément de la « working class » absolue. C’est un mouvement qui coïncide avec l’émergence d’une classe moyenne et aussi du secteur tertiaire. Les rockeurs travaillaient à l’usine avec leurs grosses chevelures « bananes » et leurs grosses motos. Les Mods, qui étaient leurs ennemis sur les plages du sud de l’Angleterre, travaillent dans les bureaux. Ils avaient des boulots un peu nuls, comme coursiers par exemple, mais cela correspond à l’émergence d’un travail de bureau. Si on prend les Who, on a d’authentique prolétaires comme Roger Daltrey (Chanteur des Who Ndlr), John Entwisltle (le bassiste Ndlr) ou encore Keith Moon (batteur des Who Ndlr) alors que Pete Towshend (guitariste et leader des Who Ndlr) vient d’un milieu plus Middle-Class. Dans cette middle class il y avait aussi ce besoin de dire au patron que l’on est plus beau, mieux habillé et que même si on gagne moins que lui on a autant, et même plus, de classe que lui.

C’est important les classes sociales dans ce mouvement ?

En Angleterre les classes sociales sont plus marquées que chez nous. Il y a peu de porosité entre elles. Il y a à travers la musique et les fringues, une tentative des prolos d’être « classes » et dandys. On peut être aussi intéressant que les bourgeois et les aristocrates. Le meilleur exemple c’est le polo Fred Perry qui va devenir un symbole. Il est élégant et il vient d’un sport qui était réservé à une élite. Ce n’est pas un hasard si il a été choisi. Fred Perry était lui-même un prolo, un fils de syndicaliste de Manchester qui est devenu un des deux meilleurs joueurs de tennis de son époque. Il avait fait cette ascension dans le monde de la haute société du tennis et son polo était le symbole de cette réussite. Dans les années 60 l’élite de l’Angleterre c’étaient ces jeunes qui étaient bien habillés et qui aimaient la musique noire.

Quels sont les éléments du modernisme en France ?

L’élégance fait partie des choses que la France porte en elle ! Le mouvement Zazou, qui est apparu en France dans les années 30, même si ce n’est pas uniquement en France, peut être considéré comme la base du modernisme. On oublie trop souvent qu’en Angleterre, aux USA et au Canada, il y avait des jeunes gens d’origine Jamaïcaine qui portaient des costumes croisés assez classes, comme Cab Calloway et qui écoutaient du swing. Il y a eu ensuite les Sapeurs qui étaient des gens de la communauté noire super bien habillés et qui dansaient toute la nuit. Il y a même eu des émeutes au Canada dans les années 30, comme les émeutes de Brighton dans les années 60 en Angleterre. Ce mouvement des « Zootsuiters » est devenu en France les Zazous. C’étaient des jeunes gens de la bourgeoisie parisienne ou de sa banlieue qui portaient ces costumes, comme le portait Charles Trenet quand il a commencé. Il y avait des chansons sur les Zazous et leurs uniformes : costumes croisés, pantalon trop court, chaussettes rouges et des chaussures à deux tons. Il y a donc beaucoup de similitudes entre les Zazous et les Mods. Pour bien comprendre ce qu’étaient les Zazous il faut lire « Vercoquin et le plancton » de Boris Vian qui fréquentait les amateurs de jazz dans l’ouest parisien où il habitait. Il y avait une grande élégance chez ces gens. On est face aux précurseurs de ce que va devenir le modernisme. Après, des couturiers comme Pierre Cardin ont eu une grande influence sur la mode et le mouvement Mod.

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Et quels artistes Français ?

Jacques Dutronc bien évidemment. C’est un vrai Mod, même s’il ne s’est jamais réclamé de ce mouvement. Il a commencé sa carrière à la même époque et il en a tous les aspects : l’humour décalé, l’élégance naturelle, son style de musique… D’ailleurs dans les rassemblements Mods actuels il y a souvent Jacques Dutronc dans la bande son. Des anciens, comme Marc Zermatti, prétendent qu’il y avait des Mods à Paris avec la Bande du Drugstore dès la fin des années 50. C’est un peu discutable mais il y avait certainement en France à cette époque des jeunes bien habillés qui aimaient danser toute la nuit sur du jazz. Ils étaient assez proches de ce qu’étaient les Mods par la suite.

Gainsbourg aussi était un Mods ?

Il a un parcours différent puisqu’il est plutôt « Chanson Française Saint-Germain-des-Près ». Il y a des similitudes entre ce mouvement et les Mods, comme je l’ai souligné avec Boris Vian. En fait le nom Mod vient de l’opposition entre le jazz traditionnel et le jazz moderne, d’où le nom Mod, qui vient de moderniste. En France il y a eu aussi cette querelle entre les amateurs de ces deux jazz, il y a eu une vraie séparation entre les deux. Gainsbourg était capable de sentir l’air du temps. Il a été fasciné par le « Swimging London » et le jazz moderne. Il avait en plus une certaine élégance qui faisait qu’il était dans son époque. Ce qu’il a écrit en 1965, 1966, notamment pour France Galle sont vraiment dans l’esprit Mod. Après il y a un autre côté intéressant, notamment dans le nord de l’Angleterre mais aussi en France et aux USA, ceux qui sont allés écouter le jazz et la musique noire étaient souvent d’origine juive. Je ne sais pas pourquoi, peut-être se sentaient-ils exclus et donc ils mettaient en place une élégance outrée… Je suis incapable de dire pourquoi mais on m’a souvent fait la remarque. Je ne dirai pas que Gainsbourg était un Mod, contrairement à Bowie qui lui a été un Mod revendiqué, mais à l’apogée du mouvement en 1965, 1966 on ne pouvait pas être indifférent à cette culture et Gainsbourg qui était vraiment à l’écoute de tous de ce qui faisait en Angleterre à l’époque a forcément dû être influencée par ça.

Le mouvement Mod, après avoir connu un gros déclin, est réapparu en 1979 en Angleterre sous l’impulsion de Paul Weller et de son groupe The Jam, qui sera le seul à s’en sortir avec talent.

Il y a eu de bonnes choses dans ce mouvement en 1979. C’était une époque, où après l’explosion punk, il y a eu un mouvement tous les six mois. Il fallait créer quelque chose régulièrement pour vendre des journaux, des disques et des vêtements. Concrètement, cela n’a pas donné grand-chose de musicalement intéressant mais cela a permis de recréer une vogue vestimentaire ou autres scooters. Cela a permis de relancer une certaine philosophie esthétique qui va déboucher sur différentes choses comme l’Acid Jazz. Il y a eu regain d’intérêt pour la musique noire et le jazz. On a vu le changement et l’évolution sur la musique de Paul Weller quand il a quitté les Jam pour fonder le Style Council. Le punk était un retour aux sources au rock des origines avec tout le côté violent et rebelle, alors que le revival Mod a permis de relancer la musique noire. Il faut quand même dire qu’en Angleterre il y a eu la Northern Soul, qui a suivi le premier mouvement Mod et qui n’a jamais disparu. Il a fait le relais avec le revival Mod.

Quel a été le déclic ?

Une grande partie des gens qui se convertissent au Modernisme dans la deuxième vague, l’ont fait en admirant le portfolio de l’album « Quadrophenia » des Who. Les photos étaient tellement belles que cela a donné le ton de la manière dont les gens voulaient s’habiller. Elles ont relancé autant le mouvement que Paul Weller avec les Jam. Il y a eu quelques groupes comme Secret Affair, les Lambrettas… Il y eu quand même quelques groupes qui ont fait des trucs bien comme les Chords qui ont eu quelques bons singles, les Lambretta ont un ou deux bons morceaux mais globalement, musicalement, ce n’était pas terrible. Par contre cette scène a donné quelques groupes néo-psychédéliques plutôt bons, comme The Prisoners et tout ce que fera leur leader, Graham Day, par la suite qui sont intéressants. C’est surtout un renouveau de la culture club et de la danse qui découlent assez directement de ce mouvement. La plupart du public va se désintéresser très rapidement de la musique qui est faite par les groupes de cette époque pour se retourner aux fondamentaux comme la Soul de Chicago. Cela va donner le mouvement Acid Jazz avec des gens comme Gilles Peterson qui vont relancer une manière d’aller en club et de danser qui est totalement moderniste. Encore une fois ce mouvement ne doit absolument pas se figer dans le passé et ce « revival » a permis un redémarrage.

Vous avez fait vous-même de la musique en tant que bassiste au début des années 80 ?

J’avais un groupe qui s’appelait Special Service à Marseille. Nous avons fait un 45t, 4 titres qui a été réédité chez « Mémoire Neuve ». Il suffit juste de l’écouter pour comprendre que notre influence principale c’était les Jam, même si on écoutait aussi d’autres choses comme de la power pop. Mais bon les Jam étaient notre groupe. On avait un morceau qui s’appelait « et on te dit », qui était un de nos tubes, qui était très influencé par « In The City » des Jam. On s’habillait comme des Mods. Il y avait beaucoup de liens. Mes deux bassistes de références c’étaient John Entwisle des Who et Bruce Foxton des Jam. Après j’ai fait des trucs en musique qui étaient moins directement influencés par ça.

Vous étiez donc des Mods ?

Je me suis qualifié de Mod très tardivement dans ma vie parce que je ne voulais pas m’apparenter au mouvement, je savais qu’il existait et tout ce que j’aimais, quand j’étais plus jeune, venait des mods. A 14 ans j’étais abonné à « Black and Blue » une revue qui me permettait de tout connaitre sur la musique noire. Je regardais « le Prisonnier » ou « Chapeau Melon et Bottes de Cuir »… J’aimais le Pop Art aussi… J’étais à fond dans cette esthétique et donc il a bien fallu que je reconnaisse comme Mod. Avec le temps cela m’a permis d’avoir une double culture : je travaille beaucoup avec des entreprises anglaises je suis traducteur d’anglais. Le mouvement Mod a façonné ma culture et ma personnalité.

Il en où aujourd’hui le mouvement Mod ?

Quand on a sorti le livre, l’éditeur était inquiet. Il se demandait qui cela pouvait intéresser comme il y a peu de Mods en France. Le livre a plutôt bien marché. On a constaté qu’il a intéressé des gens et on peut en conclure qu’il y a des Mods un peu partout. Comme c’est un mouvement un peu individualiste, il n’y a pas de hordes de scooters dans nos villes mais cela intéresse des gens. L’exemple le plus simple c’est le polo Fred Perry, que beaucoup portent, avec les Jeans 501 et les baskets Adidas aux pieds, c’est directement inspiré du mouvement. Musicalement des groupes de la Brit Pop comme Oasis se réclament de ça. Paul Weller fait une carrière brillante et montre qu’il est un vrai moderniste en ne restant pas figé dans le passé. C’est un mouvement qui est ancré dans l’inconscient collectif !

C’est votre amour des Mods qui vous a poussé à vous intéresser à la Pop Culture ?

Les deux vont de pair : le mot pop est apparu en même temps que les Mods. Le mot est apparu au milieu des années cinquante en Angleterre, avec notamment le Pop Art. Au même moment, les Mods apparaissent et ce sont deux esthétiques assez proches. Weller qui est un Mod convaincu est un grand amateur de Pop Art. Les deux vont ensemble. Musicalement ce qu’on appelle la pop, malgré ce qu’on en dit est un style musical assez codé, qui rejoint par pleins d’aspect que faisait les groupes Mods dans les années 60, comme les Who, les Kinks ou les Small Faces ou ce qu’on fait les Jam par la suite. C’est de la chanson de trois minutes avec des mélodies, ça parle de sujets actuels qui sont dans l’air du temps, faire des choses qui ont l’air superficielles de trois minutes mais quand ils sont réussis c’est exceptionnel. C’est une forme minimaliste qui arrive à croquer l’air du temps.

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Dans votre livre « Univers pop » vous dites que c’est presque jetable mais la culture pop, c’est une culture populaire qui a du sens ?

Le sens de la culture pop est induit : elle n’est pas revendicative. Il n’y a pas de messages « rentre-dedans » ou politique. La pop n’a jamais prétendu changer le monde mais si on examine bien, elle a plus changé la société que certains slogans de Mai 68. Le Coca-Cola, les Beatles ou certains vêtements ont plus changé notre mode de vie que certains slogans politiques. La pop joue un rôle de transformation politique naturellement. C’est une culture en action. Audiart disait qu’"un con qui marche va plus loin qu’un intellectuel assis" et bien la pop c’est le con qui marche ! Ça a l’air simple, avec peu d’ambition et souvent peu intello mais au final le produit de tout ça donne des choses beaucoup plus durables que des œuvres qui se croyaient beaucoup plus importantes et profondes mais qui n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. La pop c’est de la fausse légèreté ! Tout est dans l’œuvre de Warhol et du Pop Art. Il peint une boite de tomates, tout le monde se demandait s’il se fichait du monde parce qu’une boite de tomates n’est pas un objet artistique. Pourtant ce qu’a fait Warhol c’est de montrer que l’art peut se cacher dans des outils du quotidien qui n’ont pas forcément d’intérêt. La pop a fait entrer l’art partout et c’est là où elle est révolutionnaire : l’art n’est pas forcément dans les musées et c’est là la grande victoire de la pop.

C’est pour ça que le grand pop ce sont les Beatles ?

Bien sûr ! Ils ont créé un modèle, qu’ils n’ont pas inventé, mais qu’on peut appliquer partout ailleurs. Ils se sont inspirés des grands compositeurs de jazz ou de Broadway, comme Cole Porter. Ils ont réussi à imposer la chanson de qualité, qui existait avant, à la planète entière. Il suffit juste de voir comment est organisée une chanson des Beatles. C’est totalement fabriqué pour être vendu ! C’est ça la pop : de l’art fabriqué pour être vendu. Leurs morceaux sont à chaque fois pareils : couplet, refrain avec un pont, il y a une intro au début qui attire l’attention, des chœurs placés aux bons moments, les dernières technologies du moment… C’est extrêmement bien fabriqué, tellement que ça touche au génie. Dans ce domaine, on n’a guère fait mieux. Ils ont créé le « Template » de la chanson pop !

François Thomazeau : « Mods la révolte par l’élégance » et « Univers Pop – Petite histoire de la culture jetable » - Le Castor Astral Édition

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