Peux-tu te présenter ?
Franck Zeisel, 52 ans, organisateur des concerts Life is a Minestrone depuis 2017.
Quand et comment est née Life is a Minestrone ?
A l’origine, Life is a Minestrone, c’était des compilations sur Bandcamp d’artistes inconnus. La première est sortie en 2014 et assez rapidement, il y a eu pas mal de retours positifs (mention dans les Inrocks, article dans Libé) et j’ai commencé ponctuellement à faire jouer à Paris certains des musiciens qui y figuraient (essentiellement au regretté Pop In).
Les 30 volumes parus entre 2014 et 2019 sont toujours en écoute ici : https://lifeisaminestrone.bandcamp....
Pourquoi ce nom ?
Lorsque j’ai voulu créer un blog en 2009 j’ai cherché un nom qui sonnait et j’ai pensé à celui d’une chanson de 10cc, groupe que j’adore. Le nom est resté pour tout ce qui a suivi.
Comment est venue l’idée ?
Les concerts tels qu’ils existent aujourd’hui sont vraiment arrivés par accident. Une de mes plus belles découvertes Life is a Minestrone, la texane Lomelda faisait une tournée européenne en première partie de Pinegrove et avait un day off qui lui permettait de faire un passage en France. J’ai profité de l’occasion pour lui proposer un concert mais je n’avais aucune idée de lieu pour le faire. Six mois auparavant je m’étais occupé de la sonorisation pour un concert privé de John Cunningham organisé dans le cadre du crowdfunding de son dernier album et j’avais flashé sur le lieu. J’ai donc recontacté son propriétaire David (aujourd’hui devenu mon alter ego dans l’association) et il a tout de suite dit banco.
Un mois plus tard, nous avons eu l’opportunité d’y faire rejouer John Cunningham en groupe et les concerts Life is a Minestrone étaient lancés.
Vous organisez des concerts en appartement, pourquoi ?
Même si les concerts se sont développés de façon fortuite, ils correspondent bien à un certain air du temps. A l’heure où il est de plus en plus difficile de trouver des lieux où se produire (c’est encore plus vrai pour les musiques les plus intimistes comme la folk), c’est une alternative qui se développe pas mal. Il suffit de voir les affiches de tournée des musiciens qui circulent aujourd’hui. Il n’est plus rare d’y trouver une ou deux dates (voire plus) hors salles/bars.
Combien de concerts avez-vous organisés ?
Comme tout ça a débuté par hasard (et à l’époque on ne savait pas s’il allait même y en avoir un deuxième), on n’a pas eu le réflexe de les numéroter mais on doit tourner autour de soixante, soixante-dix.
Comment cela se passe t’il concrètement (organisation, lieu, promotion…) ?
Pour ce qui est des musiciens, je les contacte généralement directement. Parfois, je reçois des infos/recommandations par des amis, par des tourneurs (même si c’est plus rare). Ensuite il faut trouver des lieux. On a actuellement une dizaine de maisons/appartements potentiels en région parisienne. La promotion se fait majoritairement sur Facebook et par l’intermédiaire de notre mailing list donc le meilleur moyen pour être tenu au courant des prochains concerts c’est de suivre notre page Facebook et surtout de s’inscrire à notre mailing list en nous envoyant un message.
Quels sont les artistes les plus importants qui sont passés ?
Pour ceux qui ne nous connaissent pas encore vous auriez donc pu voir The Apartments, Elysian Fields, Louis Philippe, Tahiti 80, Alasdair MacLean (The Clientele), Pete Astor, Darren Hayman, John Cunningham, Josephine Foster, Catchers, Stuart Moxham, Pritchard & Lo, JP Nataf, Autour de Lucie, Maxwell Farrington et le SuperHomard, etc…
Avez-vous un genre musical de prédilection ?
Notre goût (et notre cadre) nous amène à programmer principalement de la musique pop/folk en formation réduite mais parfois nous recevons des groupes au complet si les conditions le permettent.
Peut-on imaginer un concert de Life is a Minestrone dans une salle « classique » ?
Ça n’a jamais été d’actualité. On perdrait alors ce qui fait vraiment notre singularité.
Quel serait l’artiste que vous adoriez avoir pour un concert en appartement ?
Nous avons déjà eu l’occasion de faire jouer beaucoup de nos musiciens favoris mais il y a forcément toujours des concerts rêvés. Si je ne devais citer qu’un groupe qui serait parfait ce serait Kings of Convenience.
Les projets de Life is a Minestrone ?
J’ai déménagé de Paris pour m’installer sur la Côte d’Azur l’an dernier donc l’idée c’est de continuer à proposer des concerts réguliers et exceptionnels en région Parisienne tout en développant une activité dans le Sud. C’est un gros chantier mais c’est ce qui rend aussi le projet excitant. Nous avons créé une vraie relation de confiance avec beaucoup de musiciens et j’espère bien pouvoir les faire venir dans la région. J’ai déjà quelques contacts locaux intéressants et une possible tournée au printemps pour un de nos musiciens préférés est dans les tuyaux mais pour ne pas tenter le diable, je préfère ne pas en dire davantage pour le moment.
De façon plus concrète, en janvier, nous avons deux concerts avec l’excellent songwriter écossais Daniel McGeever. Son premier album « Cross The Water » sorti en 2018 est déjà un petit classique et le deuxième « Spirals » est sorti il y a quelques semaines.
Et en mars, nous changeons un peu de registre en accueillant pour deux concerts le virtuose gallois Gerard Cousins, spécialiste des transcriptions à la guitare classique de Philip Glass et ça devrait être assez exceptionnel.
Pour avoir toutes les informations sur les concerts et pour réserver le plus simple c’est d’aller sur la page FB de Life is a Minestrone.
Le mot de la fin ?
De notre côté l’objectif est de trouver toujours plus de nouveaux lieux, pas seulement en région Parisienne ou en PACA. C’est vraiment un terreau inexploité et essentiel aujourd’hui. La plupart des gens qui reçoivent nos concerts ne l’avaient jamais fait avant et maintenant ils en organisent même sans nous. On peut rapidement y prendre goût. Le plaisir d’accueillir ses amis pour un moment unique, passer du temps avec les musiciens, ça n’a pas de prix.
Donc n’hésitez pas à nous contacter. Nous n’avons pas toujours besoin de grandes surfaces et parfois les circonstances nous ont même amenés à recevoir de beaux noms dans des petits endroits.