Peux-tu te présenter ?
Bonjour. Oui bien sûr ! Je suis originaire de Nantes et arrivée à Paris, en octobre 1999, pour intégrer un groupe de communication à Issy-Les-Moulineaux. Autant dire que le changement de vie a été assez radical !
J’ai créé ma structure « VB en Backstage » en 2014 et je suis attachée de presse indépendante spécialisée dans la promo web.
Quel est ton parcours ?
J’ai travaillé pendant près de 20 ans en agences de communication globale, pour des annonceurs divers et variés (La Poste, Nokia France, Kodak, Chantelle, L’Oréal, Bacardi Martini France, Bavaria, Danone, The Coca-Cola Company…) avant de créer ma propre structure.
Quel est ton travail au quotidien ?
Mon activité consiste principalement à soutenir les sorties d’albums (EP et LP) d’artistes indés émergents auprès des médias digitaux nationaux (indés ou non).
Ma sensibilité m’amène à défendre principalement des projets à l’esthétique plutôt pop, rock, blues parfois teintés d’une touche d’électro.
Selon les projets et les besoins, je travaille soit en solo ou en binôme avec un attaché de presse médias tradis.
Quels sont les artistes avec lesquels tu as travaillé ?
Dirty Deep (heavy blues), Crocodiles Band (pop psyché), Booze Brothers (rock celtique), Gliz (rock), Tasty Freaks (funk rock) , Alexandr (post brit pop), Seyes (pop electro), Jewly (rock blues), Hermetic Deligh t (rock indé)…
Nous avons été confinés depuis le 17 mars 2020, comment as-tu fait et comment l’as-tu vécu ?
Exerçant habituellement mon activité à mon domicile, le confinement n’a pas eu d’impact sur cet aspect au quotidien.
Ce qui a changé, ce sont plus les échanges avec les labels, artistes et autres collaborateurs. En effet, ne pouvant plus nous réunir, nous échangions principalement par téléphone, mail, messenger, Whatsapp et en visio, bien sûr. Nous nous sommes adaptés aux moyens dont nous disposions.
Et compte tenu du contexte actuel plutôt morose, quand cela s’y prête, j’essayais de faire preuve d’humour. Le rire est salvateur, essentiel !
Toutefois, pour moi qui aime particulièrement les contacts humains, j’avoue que le fait d’être confinée était assez pesant.
Quelles ont été les conséquences sur ton travail ?
J’ai connu un surcroît de travail important car il a fallu statuer sur les projets en cours et à venir (ce qui a donné lieu à de nombreux échanges) puis communiquer sur les annulations/reports de dates tout en continuant à assurer la promotion des projets maintenus.
Par ailleurs, comme bon nombre d’acteurs indés du secteur de la musique et de la culture en général, cette crise sanitaire a bien évidemment un impact sur mes revenus et donc, la pérennité de mon activité en indé.
Pour les projets dont j’assure actuellement toujours la promo, nous essayons d’être créatifs et de nous adapter aux formats « confinés » proposés par les médias.
Comment envisages-tu les choses ?
J’aimerais que la situation (particulièrement inédite et grave) que nous vivons actuellement nous amène (le gouvernement compris) à reconsidérer la façon dont nous vivions et en cela, remettre l’humain au cœur de nos préoccupations tout comme l’économie locale et l’environnement.
Malheureusement, je crains que la majorité des citoyens français reprenne le cours de sa vie et ses mauvaises habitudes une fois le danger passé.
Il faudrait que le gouvernement apporte également son soutien aux acteurs qui en ont réellement besoin et non, comme cela se profile actuellement, uniquement aux grosses entreprises (Renault, Air France,…).
Et du point de vue des artistes, quelles sont les mesures envisagées pour pallier aux annulations des dates qui constituent leur principale source de revenus (notamment les indés) ?
Quelles sont, selon toi les conséquences pour ton secteur ?
Comme évoqué plus haut, l’impact sur le secteur de la culture va être considérable. Un grand nombre d’acteurs vont disparaitre, lissant ainsi l’offre « divertissement ».
Le pouvoir d’achat des français va également accuser une baisse certaine, les amenant à prioriser leurs dépenses (charges, biens de 1ère nécessité,…).
Quelles sont les conséquences pour ton travail personnel dans l’avenir ?
Naviguant à vue (tout comme le gouvernement, d’ailleurs), il m’est difficile de me projeter. Toutefois, comme évoqué plus haut, je ne suis pas forcément très optimiste à l’heure actuelle.
Comment vois-tu justement la suite ?
Pour être franche, aujourd’hui, je n’en sais rien.
Quelles sont les solutions que tu envisagerais pour relancer ton secteur ?
En soutenant les acteurs indépendants et locaux. L’état doit s’impliquer concrètement pour les écouter, les aider et les accompagner afin qu’ils puissent se redresser de cette nouvelle crise (après les gilets jaunes et les grèves liées à la réforme des retraites). Sinon, seuls les acteurs majeurs survivront.
Penses-tu que cela va permettre une nouvelle approche artistique et commerciale du monde du spectacle vivant ?
J’aimerais… vraiment… car comme dans tous les secteurs, la diversité est primordiale.
Le mot de la fin ?
Faisons preuve d’humanité, de solidarité et d’espoir (quand même !) !
FB @Virginie Bellavoir
IG @vbenbackstage