Il était beau cet été 1969, pour beaucoup c’était encore l’été de l’amour, celui de la paix, de la joie …. Et puis il y a eu le 9 Août 1969, les corps mutilés de Sharon Tate et de quatre de ses amis, le mot « Pig » (cochon Ndlr) écrit avec son sang sur les murs de la maison. Le 9 août au soir un couple de riche retraités, Reno et Rosemary La Bianca fût aussi assassiné. La terreur gagna Los Angeles, les portes se fermèrent et les premières mesures de sécurités apparurent ! La paranoïa s’empara de LA et quand à l’automne 1969 la police annonça l’arrestation des meurtriers, il y eu un soulagement général mais rien ne fût plus comme avant.
(le trio féminin meutrier de Sharon Tates à leur procés, en médaillon Charles Manson - Droit réservé)
Le trio meurtrier était membre d’une communauté à la limite de la secte « la Family » dirigée d’une main de fer par un homme dont le nom allait devenir le symbole du mal : Charles Manson ! Ils avaient tué sur ses ordres. Le but initial de Manson étant de provoquer, officiellement, une guerre interraciale entre les communautés noires et blanches.
Manson était un ancien délinquant qui avait fait plusieurs séjours en prison et dont la folie lui avait fai croire qu’il était le fils de dieu (Man – Son : fils de l’homme). Artiste médiocre, chanteur minable il avait réussis à mettre sous sa coupe une quarantaine d’adeptes qui lui obéissaient docilement allant jusqu’ dealer de la drogue, se prostituer pour lui et donc aussi tuer !
Ce crime, par sa violence et sa (fausse) gratuité fascina un grand nombre d’artistes comme Daniel Darc ou Marylin Manson, qui en plus du nom alla même enregistrait un album dans la villa de 10050 Cielo Drive, et donc maintenant Simon Liberati !
Attention, on parle ici de littérature et non de faits divers, c’est ce qui rend ce livre aussi troublant que passionnant. Libérati ne s’est pas essayé à raconter encore une fois cette histoire épouvantable mais il s’est concentré sur les deux jours du crime, le 8 et le 9 Août. Il a essayé d’imaginer l’état d’esprit du commando et quels avaient pu être le programme de ces journées.
Dans un style plutôt serré avec moult détails sur le meurtre, qui rend le récit parfois insoutenable, il décrit l’horreur. Lui-même avoue qu’enfant il avait été autant fasciné que dégoutté par le fait que les meurtrières chantaient joyeusement en se rendant au tribunal, qu’elles étaient jeunes, jolies et ressemblaient plus à des Hippies, symbole de paix que à des bourreaux de l’horreur.
Une démarche originale qui a aucun moment n’essaye de comprendre ou d’excuser les actes du commando de l’horreur. D’ailleurs le personnage de Manson est pratiquement absent du livre, il se concentre sur la personnalité du trio meurtrier, essayant sans les excuser de comprendre ce qui a pu motiver un tel geste.
Un livre important qui marque la rentrée littéraire.
Aujourd’hui Manson a 81 ans et il est toujours en prison, ainsi que les survivants de sa terrible « famille ».
(Charles Manson en 2014 - droit réservé) Simon Liberati California Girls
Edition Grasset
20 euros