Peux-tu te présenter et nous décrire ton parcours ?
Je suis Fabien Sauleman, l’un des fondateurs du projet « Poulehouse ». J’ai eu un parcours varié qui va du salariat à l’entrepreneuriat, de l’assurance au marketing, du monde du livre aux technologies mobiles et maintenant ce projet autour de l’élevage. Le point commun a toujours été de travailler dans l’innovation de rupture. Je lance aujourd’hui un projet dans le domaine de l’élevage et en particulier de l’œuf où j’introduis une innovation dans la production de l’œuf éthique « Poulehouse » !
Peux-tu nous présenter ce nouveau projet ?
Le projet Poulehouse vise à proposer le premier "oeuf qui ne tue pas la poule" ! En effet, quel que soit le mode d’élevage, même bio, toutes les poules pondeuses sont systématiquement tuées après 18 mois alors qu’elles pourraient vivre jusqu’à 10 ans. Alors nous avons décidé de produire un œuf en garantissant au consommateur qu’aucune poule ne sera tuée.
Comment as-tu eu l’idée de ce projet ?
Après avoir sauvé des poules de réforme à l’été 2016, j’ai eu l’idée de voir combien pourrait coûter de ne pas tuer les poules et de réintroduire le coût dans le prix de l’œuf. On est arrivé à un œuf à 1€ ! J’ai voulu vérifier si des consommateurs pourraient payer ce prix et après cette mini-étude de marché, j’ai décidé de créer « Poulehouse » avec mes 2 associés : Sébastien et Elodie. Pour financer en partie le projet nous avons démarré un crowdfunding fin février !
https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/poulehouse-l-oeuf-qui-ne-tue-pas-la-poule
(Les trois associés du projet PouleHouse de gauche à droite Sébastie, Elodie et Fabien - Droit Réservé)
Peux-tu nous décrire le circuit « Poulehouse » ?
Nous travaillons avec des éleveurs bio (code zéro sur l’œuf), nous leur achetons les œufs à un bon prix (supérieur au marché) puis nous leur demandons de récupérer leurs poules après la période de ponte au lieu de les envoyer à l’abattoir. Nous construirons bientôt un refuge pour les accueillir
As-tu l’ambition de faire évoluer les mentalités avec ce projet ?
Oui nous pensons qu’aujourd’hui le « consom’acteur » peut faire changer les choses. Chacun par sa consommation participe à l’émergence d’un nouveau mode de production. Nous faisons aussi un travail d’information car les conditions de vie des poules pondeuses sont très mal connues du grand public.
Quel est exactement l’importance de l’œuf dans notre alimentation ?
C’est un produit universel : 98% des Français en consomment en moyenne 220 par an. Il est consommé en coquille à 60% mais aussi transformé sous bien d’autres forme : gâteaux, pâtes, crêpes etc....
https://www.youtube.com/watch?v=t7xpPSjotgg
Avez-vous trouvé des partenaires pour lancer le projet concrètement ?
Oui, notre premier éleveur est installé en Normandie et nous commençons à travailler avec des distributeurs.
As-tu converti des gens autours de toi ?
Oui quand j’explique ce qui se passe dans l’élevage des poules pondeuses, j’ai souvent un retour très positif sur le projet et certains ne veulent plus acheter d’autre œufs que ceux de « Poulehouse ».
Quels moyens met tu en œuvre pour mettre en place ce projet ?
Une campagne de crowdfunding va nous permettre de financer les premiers bâtiments du refuge et nous avons recours à des financement plus classiques pour le reste du projet. Nous allons acheter des terres et une ferme probablement en Auvergne.
Penses-tu que ce genre de projet va faire « école » et permettra la création d’autres projets de ce style ?
J’espère que d’autres projets vont apparaître pour changer les pratiques dans l’élevage. Les consommateurs veulent des produits respectueux de la souffrance des animaux. Il y a beaucoup à faire pour sortir des logiques productivistes.
(Droit réservé)
Le mot de la fin !
Nous sommes fiers de faire cette innovation en France, pays d’élevage et de gastronomie. Nous voulons ouvrir une nouvelle page dans la production d’oeufs et sauver un maximum de poules ! Nous marchons sur des œufs mais nous pensons que sans prise de bec nous pouvons permettre à notre projet de prendre son envol rapidement (et non pas quand les poules auront des dents !)