Peux-tu te présenter ?
Je suis une femme née sous le signe du poisson en 1974. Je vis et travaille sur Lille depuis 2011.
Quel a été ton parcours ?
J’ai connu une enfance d’expatriée (Grèce, Égypte, Indonésie et Comores principalement) avant d’arriver à Paris à l’âge de 16 ans. De formation universitaire en Histoire de l’Art et Anthropologie Sociale, j’ai démarré la photographie en 2008 en autodidacte.
Quelle est ton activité artistique ?
La photographie et son traitement.
Quelles ont été les étapes importantes pour ta carrière ?
J’utiliserais plus le terme de rencontres que celui d’étapes. Entre les personnes qui ont posé pour moi et celles qui ont su me parler de mes photos, de leurs forces et de leurs faiblesses, je pense que je dois beaucoup. J’ai de la chance.
Sinon, au niveau purement carriériste, les concours dont je suis sortie finaliste ou lauréate ont participé à la mise en place d’une professionnalisation que je n’aurais pas envisagée seule. Il faut aussi ajouter les couvertures pour l’édition qui ont connu un certain succès populaire (A Découvert de Harlan Coben, Spirales de Tatiana De Rosnay…).
Quelles sont tes influences ?
Vivienne Westwood, Frédéric Dard et Dalida.
D’où vient ton inspiration ?
J’aborde la photo de manière pulsionnelle donc je suis principalement inspirée par l’instant, que je décide de figer ou de laisser filer.
Comment préfères-tu travailler : sur des mises en scènes ou, au contraire, en te servant de décors naturels ?
J’aime imaginer des mises en scènes, choisir tel décor (naturel ou artificiel) pour tel modèle. Mais j’improvise beaucoup aussi. Je pense que je n’ai qu’un seul « dogme » : je ne travaille qu’avec la lumière naturelle, je fuis les éclairages de type studio.
Tu travailles avec quel matériel ?
J’ai un Canon 5D MarkIII, j’utilise aussi beaucoup l’Iphone et occasionnellement un Polaroïd ou un Instax. J’ai aussi un trépied, une télécommande, et parfois, un super assistant aux reflets or ou argent.
Que penses-tu des réseaux sociaux ?
Vaste question ! Je pense qu’on entretient tous aujourd’hui des relations d’attraction/répulsion avec ces trucs-là. C’est à la fois un passage obligatoire et une immense mascarade.
Quels sont tes projets ?
Mon principal projet concernant la photographie, c’est aujourd’hui de faire sortir mes images de l’écran, afin d’en faire les composantes d’objets photographiques. Je ne veux plus forcément me limiter à de simples tirages, je cherche de nouvelles formes d’incarnation de mes images et de nouvelles manières de faire résonner. Pour ces questions, j’ai la chance d’être soutenue, poussée et parfois provoquée.
Sinon, je souhaite continuer à photographier des personnalités fortes dans leur élément naturel. Je croise régulièrement des spécimens de cette espèce puisque je collabore depuis 2017 avec Barnabé Mons (voir interview Buzzonweb 27 janvier 2020), véritable couteau suisse vivant de l’art underground. Ensemble, nous avançons sur des projets très diversifiés : des expositions d’art souvent insolite (art brut, peinture psychédélique, arts populaires…), des soirées inoubliables sur le thème de la conquête spatiale ou le catch, et aussi la musique puisque je vais produire le prochain album du groupe rock garage Sheetah et les Weissmuller. Les chansons sont en cours d’écriture et toute l’équipe est super motivée.
Cette collaboration avec Barnabé Mons qui a commencé par une séance photo est très stimulante, vivante et fun. On se marre bien, ce qui est une condition pour s’assurer qu’on travaille dans la bonne direction.
Toutes les photos Elodie Fougere