Peux-tu te présenter ?
Je suis compositeur et ingénieur du son, installé à Nantes depuis plus de 20 ans. Bien que de formation classique, mon parcours musical m’a conduit à m’intéresser très tôt à la musique électronique. Plutôt qu’à opposer ces deux univers musicaux qui à l’époque étaient assez clivés, j’ai rapidement perçu les possibilités d’enrichissements réciproques qu’ils offraient comme autant d’opportunités de développer un nouveau champ de création. Mon premier projet qui date maintenant d’une vingtaine d’années, s’intitulait « la Pensée Errante » et associait déjà étroitement ces deux univers ainsi d’ailleurs que l’image. Depuis, j’ai monté de nombreux projets musicaux dont Io’n et Da Sweep.
Quel a été ton parcours artistique ?
Après 10 années d’étude du violoncelle et de formation musicale en école de musique, je décide en 2000 de me diriger vers une carrière de compositeur. En parallèle je suis un cursus dédié aux métiers du son. Je compose pour le théâtre en particulier pour la Cie Blick Théâtre, pour la danse et l’image (courts-métrages et documentaires) et monte mes propres projets. Je réalise également des albums pour d’autres artistes.
Quel a été ton parcours discographique ?
Mon premier album est sorti en 2001 sous le nom de « La Pensée Errant »e puis en 2008 l’album de « Paris-Passay » de I’ON et en 2015 « Da Sweep ».
Comment définirais-tu ta musique ?
Pour moi, la musique peut être assimilée aux arts plastiques. Le compositeur peut sculpter les sons au même titre qu’un plasticien. Je recherche des textures autant que des mélodies.
J’ai souhaité utiliser des synthétiseurs analogiques afin d’obtenir des timbres instrumentaux et des niveaux d’expressivité aussi riches que celle des instruments acoustiques. J’aime aussi partir d’improvisation afin d’en extraire les meilleurs moments.
Appartiens-tu à une scène musicale en particulier ?
On peut retrouver dans ma musique des inspirations du courant musical néo-classique.
Mon travail est aussi très empreint de musique ambient, Drone, electronica dans un format proche d’une B.O de film.
Pourquoi ce genre musical sachant que tu as commencé avec le violoncelle ?
Il est clair que je me suis vite rendu compte à l’époque que je n’allais pas me lancer dans une carrière de concertiste et très vite l’envie de composer et d’expérimenter avec mon instrument est apparue. Pour cela il fallait que je puisse enregistrer mes différentes couches de violoncelle ce qui m’a amené à la musique assistée par ordinateur puis à la musique électronique.
Quelles sont tes influences ?
Dans les artistes qui m’influencent actuellement, je citerais : Jóhann Jóhannsson, Nils Frahm, Ben Frost, Rival Consoles, Philip Glass, A winged Victory For the Sullen.
Tu sors un nouvel album « Omega Point » : peux-tu le présenter ?
« Le point Oméga représente le point ultime du développement de la complexité de la conscience vers lequel se dirige l’univers ». Chaque titre de l’album porte des noms d’étoiles.
L’idée de cet album est de proposer un voyage dans l’infiniment grand et l’infiniment petit de se laisser transporter dans des espaces inconnus.
Tu l’as fait où et avec qui ?
La première mouture de l’album a été réalisée seule dans mon studio. Puis j’ai fait appel à Grégoire Vaillant qui me connaît depuis longtemps pour m’aider à terminer et avoir un regard extérieur sur mes morceaux. Il m’a aussi permis d’affirmer ma singularité musicale. On retrouve également deux invités sur l’album : Manuel Adnot à la guitare et Laurent Hilairet aux claviers. Puis la phase de mix et de mastering a été réalisée au côté d’Antoine Thibaudeau afin d’apporter de nouveau de la fraîcheur au projet.
Quelles étaient tes influences au moment de l’enregistrement et avais-tu une idée précise de ce que tu voulais ?
Oui les influences étaient déjà claires et je souhaitais ne pas m’écarter de cette direction, mais plutôt radicaliser mes idées afin d’en extraire la partie qui me semblait la plus pertinente.
Penses-tu faire de la scène et si oui comment, dans quelles conditions et avec qui ?
Omega Point est né par la scène à travers un dispositif de Live A/V au côté de Mickael Dinic pour la partie image et Mapping. Nous allons continuer à mettre à jour le live avec une adaptation de l’album et de nouvelles images.
Quel est ton point de vue de la situation actuelle ?
Dans toute crise, il a des côtés positifs et négatifs. Je ne me sentais pas forcément en phase avec le monde d’avant. J’espère que cela va redistribuer les cartes et que les consciences vont évoluer. En tout cas, je pense que notre travail en tant qu’artistes est de faire bouger les lignes, de susciter et de nourrir la curiosité du public pour participer à l’émergence de nouvelles perspectives de vie.
Quels sont tes projets ?
J’accompagne au mieux la sortie de cet album et me consacre à la composition du prochain. Je donne également pas mal de formations.
Et si nous le pouvons, je repars en tournée avec la compagnie Blick Théâtre avec laquelle je viens de signer la bande-son de leur nouveau spectacle Tumulte.
Le mot de la fin !
Je souhaite remercier toutes les personnes qui m’accompagnent depuis le début dans la création et la production de cet album dont la sortie est prévue en mars 2021. Il marque en effet un tournant important dans mon parcours de vie. Leur soutien en est d’autant plus précieux.