Je m’appelle François Mugg. Je travaille dans le domaine de l’artisanat d’art depuis plus de 15 ans. Je m’occupe d’une entreprise de développement d’artisans d’art et je suis le créateur de « Lock me tender ».
(François Mugg - Droit réservé)
Peux-tu nous dire ce que c’est ?
Bien sûr ! Il s’agit d’une structure qui commercialise des bagues qui sont faites avec les cadenas de l’amour qui ont été enlevés des différents ponts de Paris.
Comment est née cette idée et ce projet très original ?
Comme je te l’ai dit je travaille dans le domaine des artisans d’art depuis assez longtemps. En 2014 la Mairie de Paris a demandé d’intervenir à l’entreprise pour laquelle je travaillais. Au cours de mes interventions, je me suis retrouvé dans l’obligation d’en retirer un grand nombre afin de restaurer les ponts : le pont Alexandre III, le pont au double et le pont Notre-Dame. Ces cadenas avaient été mis là par les touristes ou les promeneurs comme symbole de leur amour ! Comme Paris est la ville des amoureux, il y avait beaucoup de cadenas et leurs poids devenaient dangereux pour la sécurité des ponts qui étaient en train de s’affaisser.
(Droit réservé )
Et donc ?
Chacun d’entre eux représentaient une histoire, un amour, un symbole. Les jeter, aurait été épouvantable ! J’ai commencé à les mettre dans le coffre de ma voiture sans trop savoir pourquoi d’ailleurs ! Bref, au bout de un moment j’ai eu jusqu’à 150 kg de cadenas dans mon coffre. Dès que je roulais j’entendais leur cliquetis ! Sans parler du poids ! J’ai réfléchis à une solution qui permette de réutiliser ces cadenas !
Ça été compliqué non ?
Pas vraiment, je me suis dit : « ces cadenas sont le symbole de l’amour ! Pourquoi ne pas essayer de les recycler pour en faire un nouveau symbole amoureux ? » Leur donner une deuxième vie en quelque sorte ! A partir de là j’avais plusieurs possibilités : des colliers, des bracelets et finalement je me suis arrêté sur la bague qui est le symbole de base de l’amour !
C’était forcément un bijou pour toi ?
Bien sûr ! C’était impossible d’en faire autre chose et ensuite je travaille depuis très longtemps dans le monde de l’artisanat d’art ! Je savais que je pouvais arriver à en faire quelque chose de bien. Pour ce qui est de la bague, cela me paraissait évident : la quantité de matériaux que j’avais par cadenas était parfaite pour ça et j’avais les bonnes personnes autour de moi pour réaliser ce projet !
Justement, tu n’as été tout seul pour ce projet : peux-tu nous présenter tes acolytes et partenaires ?
La première personne à qui j’en ai parlé c’est Mathilde une jeune désigner avec qui je travaille souvent et que je vois quotidiennement : c’est ma compagne (rires). Elle a tout de suite adhéré au projet en m’amenant des propositions de désign super biens ! Je connaissais, pour avoir travaillé avec eux, la Maison Esnault, des copains qui se sont révélés parfait pour fondre les cadenas dans leurs forges et ensuite pour les créer à partir des indications de Mathilde ! Anne-Sophie et Tristan ont vraiment fait du super boulot !
(Droit réservé)
Ce sont des gens qui viennent de ton réseau d’artisans d’art ?
Oui, ce sont de vrais artisans qui travaillent vraiment en respectant les matériaux, le produit et le résultat final ! C’était capital pour moi d’intégrer à ce projet des artisans de leur qualité ! Enfin il me fallait un imprimeur qui pouvait m’aider pour réaliser tout packaging. J’ai fait appel à l’imprimerie du Marais à Paris qui, elle aussi, respecte les codes de l’artisanat d’art qui sont super importants pour moi !
Cette bague c’est donc plus qu’une bague : c’est aussi un véritable « manifeste » pour l’artisanat d’art ?
Totalement et je le revendique ! Je suis artisans d’art, je m’occupe d’artisans d’art : je revendique l’artisanat d’art dans mon travail. A partir de l’instant où je crée un bijou en partant d’objet aussi « romantique » que des cadenas des ponts de l’amour il est tout à fait logique que l’artisanat soit présent, ne serait-ce que pour respecter la vision des gens qui ont mis ces cadenas sur les ponts !
Autre point très important : il s’agit aussi ici d’une action solidaire puisque j’ai lu qu’une partie des profits des bagues étaient reversé à Emmaüs ?
Oui, c’est une volonté de notre part ! Quand tu travailles, comme moi, sur les ponts de Paris tu découvres malheureusement qu’il y a toute une population qui vit sous ces ponts : des gens pauvres qui n’ont pas les moyens de vivre ailleurs. Leur simple vision m’a beaucoup troublé et j’ai décidé de prendre contact avec des associations qui leur viennent en aide ! Après quelques tâtonnements et péripéties j’ai pris contact avec Emmaüs France à qui nous versons 10 % par bague vendue ! Comme ça elles servent aussi à une bonne action !
Ce concept a dû intéresser la presse : tu as eu des retours positifs des médias ?
Nous avons un gros dossier de presse ! Dans l’ensemble nous avons reçu un bon accueil de la part des journaux et des blogs internet ! On aurait, j’aurai, du continuer à communiquer mais je suis très occupé dans mon travail quotidien et j’avoue ne pas avoir toujours assuré cette partie mais si on nous cherche on nous trouve facilement, ne serait-ce que par notre site « www.lockmetender.paris ». C’est d’ailleurs par ce biais que nous vendons la majorité de nos bagues !
(Droit réservé)
C’était ma question suivante : comment se procurer une bague ?
Principalement sur notre site ! J’ai bien essayé de démarcher quelques chaines ou boutiques mais je dois dire que je ne suis pas le meilleur commercial que je connaisse ! Si quelqu’un veut s’en occuper ou juste mettre des bagues dans son magasin qu’il n’hésite pas à nous contacter !
Ok, combien coûte une bague ?
Le prix est fixé à 79 euros, bien entendu nous avons plusieurs tailles et plusieurs modèles mais le prix est fixe, il est possible de les graver ou de les dorer en option.
Quels sont tes principaux clients ? As-tu une idée de qui sont tes acheteurs ?
Oui, à l’heure actuelle nous vendons principalement des bagues à l’étranger ! Sans trop m’avancer je peux dire que les chinois, les asiatiques en général et les américains aiment ce projet.
Tu sais pourquoi ?
Je suppose qu’ils sont sensibles au symbole de cette bague ! Ils doivent y retrouver le côté « romantique » de Paris. J’aimerais bien qu’ils y voient aussi tout le travail des artisans d’art qui sont sur ce projet qui pour moi est capital ! A travers cette bague c’est tout un certains « savoir-faire » à la Française qui s’exprime.
Un dernier mot pour la fin ?
Je n’aime pas les fins ! Je dirai juste venez voir nos bagues et n’hésitez pas à en parler autours de vous !
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