Peux-tu te présenter ?
Je suis Théo, chanteur du groupe Caesaria. On vient de Belfort et là on vit à Strasbourg. On est des amis d’enfance : on se connait depuis qu’on a dix ans. On fait ce que nous appelons du « Club-Rock », c’est-à-dire un croisement entre le rock et l’électro. On a sorti notre premier EP début 2018.
C’est quoi le « Club-rock » ?
C’est ce qu’on fait : un mélange entre l’énergie du rock et de la frénésie de l’électro. C’est un mélange entre le punch et le rythme. On essaye de créer ce style, en toute humilité, pour créer ce rock hyper dansant.
Ça peut se rapprocher de Phoenix ?
Dans l’idée oui, même si ils ont un côté plus pop que nous. Mais ça reste l’un de nos groupes favoris.
Vous voulez vraiment mélanger le club et le concert ?
Oui, c’est exactement ça. On a joué dans les festivals, dans des salles de concert mais aussi dans des clubs : c’est plein de gens qui dansent, et on adore ça. Dans un concert de rock, il y a des hauts et des bas, avec un moment où il y a juste le côté guitare / voix. Nous, on veut avoir un côté lancinant tout en montant le show comme un Dj’s Set, en restant proche des gens et en communion avec le public comme un concert de rock.
Ça me fait penser à Soulwax qui faisait des concerts comme un DJs set ?
C’est un de nos groupes phares ! Ils sont beaucoup plus électro que nous mais on adore ce côté rentre-dedans justement qu’ils ont !
Justement quelles sont vos influences ?
Soulwax, Foals, Phoenix, The Rapture, Lcd Soundsystem, Strokes, Libertines…
Vous vous sentez plus à l’aise dans les clubs ou dans les salles de rock ?
On aime bien les deux même si on se sent plutôt à l’aise dans des clubs comme le Bus Palladium, le Supersonic, quand c’est hyper blindé. On aime ces ambiances.
Mais est-ce que vous ne revenez pas à l’origine de la musique au début : faire danser les gens avec de vrais instruments ?
C’est exactement l’idée : faire danser les gens ! La plupart des salles avec lesquelles nous travaillons sont dans cet esprit-là : faire rencontrer ces deux cultures.
D’où vient votre nom ?
C’est du latin : « la femme de César ». L’idée c’était d’avoir un nom pas anglais et original. C’est imagé, chacun y met ce qu’il souhaite derrière.
Quelles sont les grandes dates du groupe ?
On s’est rencontré en primaire. On a commencé la musique chacun dans son coin au début du collège. On était déjà tous les trois, on ne s’est jamais quittés. Le groupe lui a fait-on premier EP en 2018, et un deuxième EP avec lequel on a beaucoup tourné.
Et là on vient de sortir Unplugged Connection depuis Novembre 2020.
Vous avez été produit par le producteur des Foals pour votre EP précédent ?
Oui, on a eu cette chance : c’est une de nos références principales ! Et on a travaillé aussi avec notre ami et réalisateur Christophe Pulon sur celui-ci.
Vous venez de faire l’inverse de la plupart des artistes : vous êtes parti d’un morceau club rock pour arriver à un « Unplugged » ? La plupart des groupes remixent alors que vous, vous êtes partis d’un morceau « club » pour arriver à quelque chose d’acoustique.
C’est exactement ça. On essaye dans nos morceaux d’avoir de la mélodie et des refrains. On aime le côté chanté et du coup, le côté « Unplugged » nous a permis de revenir à ça.
C’est venu d’où ce besoin de revenir à l’acoustique ?
Pendant le confinement on s’est retrouvé sans rien : pas de concerts, pas d’enregistrements, rien … On s’est retrouvé donc assez facilement sur le canapé à jouer nos titres avec une guitare sèche. Autour de nous les gens nous disaient que ce serait bien de l’enregistrer. On est rentré dans le délire et on a enregistré nos titres. C’était une forme de retour sur nous même venu asses inconsciemment même si la décision, évidemment après coup, fut bien consciente.
Que penses-tu de la situation en ce moment ?
C’est une catastrophe ! On a sorti notre premier EP en mars et on en a sorti un deuxième en novembre, à chaque fois dans les deux confinements. On ne l’a pas fait exprès bien sûr. On a fait cinq concerts depuis le printemps. C’est terrible pour nous, les techniciens, pour tout le monde … On adore faire des disques mais c’est souvent un prétexte pour monter sur scène. Malheureusement, en ce moment on fait avec parce qu’on n’a pas le choix.
Quelle est l’importance de l’image chez vous ? Parce que le public ne vient pas forcément à un concert, il peut aussi plutôt à une soiré e non ?
Oui mais attention on reste un groupe : il y a des instruments, un chant lead, des solos de guitare … On n’est pas des Djs. On ne veut pas être un truc aseptisé et froid. On aime la scène… On fait de vrais concerts. On n’est pas un groupe de danse avec des bandes. On joue vraiment, on y tient absolument mais on recherche à transmettre aussi une certaine fièvre et effervescence que le monde de la nuit donne.
Qui écrit dans le groupe ?
On compose tout à trois et moi je m’occupe des textes.
Quels sont vos projets ?
On fait la promo de notre single « Bright » et on vient de sortir notre nouvel EP « Unplugged connection » . Actuellement on est à la laiterie en train de mettre en place un show avec deux guitares acoustiques et une voix. On travaille aussi sur notre premier album.
Vous sortez titres par titres en passant par le web ?
Oui, on a pris cette décision parce que aujourd’hui la musique se consomme titre par titre. Ensuite l’album reste quelque chose de déterminant pour plein de choses. L’exploitation est juste différente : ça prend du temps d’enregistrer et la meilleure façon pour le public de continuer à nous suivre et de sortir régulièrement des titres.
Votre public, qui est assez jeune, est encore intéressé par le format album ?
Pour les gens qui nous suivent, oui ! Il faut faire un album pour notre public même si avec le streaming le titre par titre fonctionne bien. On peut espérer que les gens qui consomment comme ça la musique vont aller plus loin et découvrir nos autres titres, d’où l’importance de l’album.
Quels ont été vos grands concerts ?
« La Poudrière » à Belfort qui était sold out, « la Laiterie » à Strasbourg, le Festival de la Paille … Des supers concerts avec de bonnes ambiances. Il y en a plein d’autres !
Justement vous avez joué avec qui comme autres artistes ?
Clara Lucciani, Mass Hysteria, Trust dans les festivals mais aussi Amir (rires). On a tout fait nous, de Amir à Mass Hystéria (rires), rien ne nous arrête !
On parle du nouvel Ep ?
On l’a fait à Strasbourg chez nous, tout seul, comme des grands.
Vous allez faire pareil pour l’album ?
Pour l’album, on cherche encore pour savoir où on va le faire et avec qui.
Qu’est-ce que tu veux dire pour la fin ?
J’espère que la situation actuelle ne va pas durer trop longtemps et j’adresse toutes mes forces à tous ceux qui sont coincés en ce moment et qui ne peuvent pas travailler. Le secteur de la culture est à l’arrêt depuis mars et franchement c’est dur.
Mais vous avez réussi à jouer cet été ?
On a fait cinq concerts ! On a même fait un « Drive In » et franchement c’est ultra flippant de jouer devant des gens en voiture avec des masques. Tu imagines le truc ? Il y avait 400 voitures pleines de mecs avec des masques … C’était étrange mais c’est un super souvenir parce que le public était à fond ! Ils klaxonnaient pour applaudir …
Quel disque tu donnerais à un enfant pour l’emmener vers la musique ?
A titre personnel les trois groupes qui m’ont emmené vers la musique ce sont les Doors, Metallicaet les Strokes. Donc je dirai aussi un disque des Doors, « People are Strange », comme ça ils sont au courant (rires).
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