Comment la musique est entrée dans ta vie ?
Je suis issu d’une fratrie avec des frères et des sœurs qui écoutaient de la musique. Mon père n’écoutait pas de musique, ma mère écoutait que de la musique classique et les grands standards de la chanson française comme Brel ou Léo Ferré. Mes frères avaient des potes qui avaient monté des groupes punks à Rennes comme les Trotskids. Grâce à eux j’ai découvert des groupes comme les Ramones et la deuxième vague punk. J’ai commencé à jouer de la basse avec l’instrument de mon frère Philippe qui en avait une et qui n’en n’a presque jamais joué. J’ai monté mes premiers groupes dans la maison familiale avec un vieux pote Popo. On s’appelait les Pogo Kids. Je me suis mis sérieusement à la basse. J’ai écouté du punk rock et après d’autres trucs. J’ai ensuite fondé des groupes un peu plus « sérieux » dont les Gunners en 1988.
Si on écoute ta carrière musicale, il y a un groupe important pour toi, ce sont les Ramones !
Oh oui, je les écoute quasiment tous les jours. Je suis fan de toutes les périodes même si on dit que tous leurs disques se ressemblent. J’adore la voix de Joey et toute ma « carrière » musicale est marquée par les Ramones. J’ai un tatouage du groupe, mon ancien club « Le Mondo Bizarro » est tiré du nom d’un album du groupe en 1992. La société que j’ai monté pour gérer le bar s’appelle « Durango », une chanson du groupe. Quand j’ai acheté les murs du bar, j’ai monté une SCI qui s’appelle Rockaway comme « Rockaway Beach », un autre titre du groupe (rires). C’est anecdotique mais c’est drôle. Bon, maintenant j’écoute pleins d’autres groupes comme Buzzcock, Undertones, Pistols, Clash… Avec le Mondo j’ai écouté pleins de trucs et pleins de genre comme du Hip Hop, bon c’est pas souvent (rires). En tout cas j’essaye d’écouter de tout.
Premier groupe sérieux : les Gunners !
Oui, je suis à la base du groupe avec le batteur Christophe. On jouait ensemble dans un groupe avant, Charles Dexter Ward. On a monté le groupe avec Guena un guitariste chanteur et puis Patrick est arrivé à la guitare. Quand Guena est parti, il a pris le chant et d’autres membres sont arrivés. De 1988 à 1998 on a fait plus de 500 concerts dans huit pays d’Europe : Allemagne, Belgique, Suisse, Tchéquie.. .
Vous êtes un des premiers groupes à avoir joué à l’Est ?
En 1990, on a été en Roumanie. C’était un échange Franco-Roumain. C’était juste après la chute de Ceausescu. Les roumains étaient super gentils, très accueillants et ils parlaient bien français : c’est une culture latine. On y était avec le Train Fantôme, le groupe rennais. On jouait sur des places publiques. On a joué à Iasi à l’est de Bucarest. Il y avait la police locale, qui était armée jusqu’au dent, sur le bord de la scène. Le public n’osait pas approcher. Les gens de l’organisation ont réussi à faire baisser les armes et les spectateurs se sont enfin approchés. Ils nous mettaient des fleurs devant et en accrochaient à nos manches de guitares, très touchant. C’était super chaleureux. Mais c’était vraiment la misère : tu voyais des gamins qui crevaient de faim dans la rue à côté des grands travaux venue de la folie de Ceausescu. C’était super émouvant et dans tout le groupe c’est quelque chose qui nous a beaucoup marqué, encore aujourd’hui.
Vous avez beaucoup tourné à l’Est ?
Pas mal, on a beaucoup tourné en Tchéquie et en Slovaquie. On avait rencontré un tourneur là-bas et on faisait des échanges. C’est comme ça que j’ai commencé à être tourneur. C’est moi qui m’occupais des tournées des Gunners. C’est quelque chose qui m’intéressait et j’avais les contacts.
Beaucoup d’albums ?
Un mini album en 1993 « Cosmic Furs », un album en 1995 « Sweating Like No Beast », un autre en 1997 « Beware of Imbeciles » et quelques singles. On a aussi joué aux Transmusicales en 1993.
On pourrait définir les Gunners en disant que c’était les Ramones qui avaient croisé Nirvana ?
On peut le dire comme ça (rires). On était en pleine époque Grunge. On était influencé par les Ramones mais aussi un groupe australien les Hard-Ons, pas pour le côté métal mais plus pour le côté solos de guitares.
C’est à cette époque que tu as commencé à t’intéresser à tout ce qu’il y a à côté de la musique : l’organisation de concerts, les tournées… ?
Oui, je faisais, et je fais toujours de la radio à Canal B, j’y ai même été permanent grâce aux emplois aidés. Je me suis acheté un peu de matos de sono pour faire tourner les groupes de l’Est dans les bars. Rapidement, en plus des Gunners, j’ai fait tourner d’autres groupes et à la fin des années 90, je faisais tourner de gros groupes comme Fishbone, Satanic Surfers, Hard-Ons…
Tu as fait tourner les Dogs ?
Oui, j’ai même fait plusieurs tournées avec eux en tant que Tour-Manager, driver et roadie, dont la dernière en février-mars 2002 en Espagne et en France.
Les Gunners se sont arrêtés ?
Oui, on avait tous une lassitude. On n’était pas intermittents et puis on voulait avoir une vie « normale »(rires). On s’est dit « on arrête » mais on est resté amis même si on s’est un peu éparpillés géographiquement.
Ça t’a marqué la scène rennaise de la fin des années 70 ?
J’aime bien Marquis de Sade, surtout le premier album mais c’est vrai que ce n’est pas ma culture. Je suis plus Trotskids ou Wart.
Les Gunners n’étaient pas dans le mouvement alterno ?
On n’était pas dans cette scène-là. On aimait beaucoup Parabellum, les Rats, la Mano, Oth ou les Shériff.
A une époque, on a l’impression qu’à Rennes, il y a « un creux de vague » et que toi tu vas te bouger pour relancer la ville ?
Tout à fait, comme je faisais tourner de plus en plus de groupes et il y avait de moins en moins de lieux parce qu’il y avait des lois sur le bruit. Des bars, comme le Sympathic Bar rue Saint Michel, ont été interdits de concerts. Mais aussi le 1929 et la Fun House où je bossais, qui était un bar associatif avec pleins de trucs dont une salle de concerts dont je m’occupais, qui a fermé fin 1999. Les Tontons Flingueurs, où on programmait pas mal de concerts à partir de 1993, a fermé en 1998. En 1999, il n’y avait plus beaucoup de lieux à part les salles comme l’Ubu.
Tu t’es beaucoup bougé à l’époque !
Oui, je faisais tourner des groupes, comme NRA, un groupe de skate-punk hollandais. Je devais les faire jouer à Rennes et je n’avais pas de lieu. Il y avait une asso qui organisait des concerts à la Baleine Bleue qui allait devenir le Mondo Bizarro. J’ai organisé le concert en 2001 là-bas et suite à ça le patron m’a dit qu’il voulait arrêter. Je me suis dit « pourquoi pas ? » et je me suis foutu un grand coup de pied au cul, j’ai retroussé mes manches et j’ai commencé le parcours financier et administratif : licence de spectacle, payé la Sacem, les conditions de sécurités… J’ai ouvert le Mondo Bizarro en janvier 2002, en travaillant beaucoup avec les associations, grâce aux Tontons Flingueurs qui ont montré la voie. J’ai beaucoup travaillé avec Battlefield Records et Rocket Productions. Dès le début j’ai laissé la place aux assos et comme ça on a pu avoir de tout : rock, pop, reggae…
Tu faisais de tout ?
Oui, j’essayais de tout mettre, même du Zouk (rires). J’ai fait des soirées Dub-Reggae qui cartonnaient mais aussi du punk et du métal et bien sûr beaucoup de rock.
Et tu continuais la radio ?
J’ai toujours fait de la radio ! Encore maintenant, chaque lundi soir sur Canal B, j’y ai mon émission Punk-Rock : Punkorama.
Tu as fait quoi musicalement après les Gunners ?
Juste après j’ai pris la basse dans les TV Men, un groupe de Garage qui cherchait un bassiste. On a fait trois albums et quelques tournées. On a arrêté en 2005. En 2008, c’est la reformation des Trotskids avec les deux frères : Doumé au chant et Felipe à la batterie qui repartaient 21 ans après la séparation. Ils m’ont demandé de jouer avec eux et ça m’a fait plaisir parce que j’étais fan du groupe quand j’étais ado. Le guitariste de la reformation c’était Marco des Mass Murderers. On a fait huit ans, de 2008 à 2016. Ils ont décidé d’arrêter et on est resté potes ! Je joue aussi de temps en temps avec un groupe franco-australien : The Outside. Il y a un guitariste à Paris et un autre en Espagne. Ce dernier est Chris Masuak, de Radio Birdman. C’est un groupe spontané et plein d’énergie !
Tu as toujours fais de la musique à côté malgré toutes tes activités ?
Oui, je me suis toujours débrouillé pour me rendre disponible. C’est un peu ma récréation même si je ne pourrais plus faire de tournées comme à l’époque des Gunners. Avec Chris, il m’appelle pour faire une tournée ou un disque. Il a son batteur espagnol et moi à la basse. On répète peu, on joue ses morceaux et du Radio Birdman. C’est vraiment un truc de copain.
Tu as fait jouer combien de groupes au Mondo Bizarro ?
200 concerts par an sur 19 ans, ça fait 3500 soirées concerts avec souvent plusieurs groupes. Je ne pensais faire autant de groupes et de gens connus : Wayne Kramer, Nashville Pussy, les Dogs, Little Bob, les Fleshtones plusieurs fois… Beaucoup de groupes de la scène punk 77 comme Vibrators, Uk Subs, 999, Marky Ramones, Cj Ramones…
Ce qui t’a toujours plu c’est d’organiser des concerts ?
Oh oui, c’est mon ADN (rires). En plus, j’ai organisé beaucoup de concerts en dehors du Mondo : à l’Ubu, au 1988, à l’Antipode… C’est surtout du punk rock ou de la Oï. C’est quand j’ai l’opportunité de faire jouer un gros groupe punk que j’organise.
A Rennes, tu étais un peu seul ?
Ça me gêne quand on me dit ça. Il y a beaucoup d’associations qui ont fait des choses au Mondo, qui n’aurait peut-être pas existé aussi longtemps sans elles.
Surement, mais elles ont pu aussi exister grâce au Mondo ?
Aussi mais regarde sans les Tontons Flingueurs, qui ont laissé leur salle aux associations, il n’y aurait pas eu une vraie émulation sur les associations et c’est pareil avec le Mondo : les associations se sont créées parce qu’il y avait cette salle. C’est un vrai échange !
Tu continuais à être tourneur ?
Pour des groupes internationaux je gérais la partie française, plutôt des groupes australien américain et de la scène scandinave. Ça a été Fishbone, les Satanic Surfers, Uk Subs, Hard-Ons et pas mal de petits groupes américains. C’était compliqué parce que, moi, j’avais la France qui est un pays de passage. J’avais le dimanche, lundi ou mardi quand les groupes allaient de l’Espagne en Allemagne ou d’Espagne en Italie. La France est un pays de passage parce qu’il n’y a pas de culture rock. C’était un peu compliqué parce que à chaque fois j’avais 4 ou 5 dates. Je faisais Rennes, Paris, Bordeaux ou Montpellier… C’était un peu la galère parce que c’est des groupes peu connus et tu rames un peu. J’ai fait ça de 1999 à 2005, après j’avais trop de boulot avec le Mondo. Je pétais un câble (rires).
Pourtant tu as une scène rock en France ?
C’est un pays rock mais c’est très relatif ! Tu vas en Espagne, là c’est un pays rock ! En Allemagne Wizo ou Die Toten Hosen remplissent des stades ! Trouve moi un groupe de punk rock qui remplit des stades ici ?
De punk tu veux dire ?
Je dis toujours punk-rock parce que punk tout seul c’est réducteur : ça fait un peu punk à chien ! La France n’est pas très punk rock comme les pays scandinaves ou l’Espagne, où je suis allé parfois en vacances. Là-bas, tu peux voir des concerts gratuits devant les plages avec Madness ou Undertones. En France c’est des groupes plus… chansons !
Tu ne penses pas qu’en France on est trop fan de notre culture française ?
C’est exactement ça : des trucs franco-français qui nous font un peu tourner en rond !
Mais il y a du public ?
Oui et pour toutes les scènes : reggae, métal, pop, rock.. Il y a un public qui se bouge mais qui ne remplit pas les stades, même s’il n’y a pas besoin de remplir des stades.
Il y a beaucoup de choses à Rennes ?
Oh que oui : des radios, pleins de groupes, des salles, des bars, des labels… On n’a pas à se plaindre ici et une politique culturelle qui est pas mal malgré les critiques. C’est dingue par rapport à certaines salles.
En 2020 arrive le Covid et tu arrêtes le Mondo. Tu avais eu envie d’arrêter ?
Oui, plusieurs fois j’en ai eu marre ! C’est en fonction du moral et de la trésorerie mais à chaque fois j’ai été content de continuer. Au début du Covid, on ne savait pas où on allait : les bars et les salles fermées. Après on pouvait ouvrir et puis fermer à 23h, et puis à 21h. Ça ne servait à rien d’ouvrir pour un lieu comme le Mondo. Interdit de concerts, même si j’ai réussi à en faire quelques-uns à l’arrach’. J’ai mis le lieux en vente en septembre 2020 me disant qu’il me faudrait des mois pour trouver un acquéreur. En fait, en une semaine, j’ai trouvé un acheteur. C’est celui qui me l’a acheté après, mais moi je lui ai dit non au début : je n’étais pas prêt ! Je voulais que l’on se revoit au printemps pour voir si la crise était passée. Fin 2020, l’état d’urgence sanitaire a été prolongé et là ce n’était plus possible. On n’avait aucune visibilité sur les concerts ! Je ne voulais pas faire que du bar. J’ai donc vendu à celui qui en a fait un excellent lieu : le Noktambül ! Un endroit plutôt jazz et je suis ravi que ce soit lui qui est repris les rênes.
Et là les Gunners se reforment ?
Oui, à l’instigation d’une association, les Grignou qui ont une émission sur Canal B et qui nous ont proposé de se reformer pour une soirée spéciale avec d’autres groupes de l’époque. J’ai demandé à tout le monde, et tous ont accepté tout de suite sauf Patrick le chanteur qui m’a rappelé pour me dire oui que trente minutes après que l’ai appelé (rires). J’étais ravi ! On a fait ce concert en octobre 2019, qui devait être unique mais on s’est pris au jeu : on était heureux de se retrouver et le public était content. Après il y a eu le Covid et donc on a été bloqué, comme tout le monde.
Tout de suite ça a été très sérieux avec des concerts, un album…
En fait pendant le confinement Patrick, qui s’était vraiment éclaté à ce concert, a composé un album et nous l’a envoyé. Je suis vraiment content du disque mais surtout on est trop heureux de nous retrouver nous cinq, les Gunners originaux. On ne se voyait pas assez et franchement c’est d’abord une histoire d’amis sans aucun plan de carrière. On se fait plaisir et uniquement plaisir et tant mieux si ça plait aux gens mais franchement on n’a aucune pression.
C’est ça le vrai plaisir de faire de la musique ?
Complètement et j’en suis ravi ! Tout ce qu’on veut c’est être ensemble et jouer. Il y a aussi le plaisir de voir le public heureux.
Et pourtant, j’ai l’impression que ça marche assez bien pour vous et que votre plaisir se ressent sur le public ?
Peut-être, en tout cas on est sincère : on ne joue pas un rôle !
Vous arrêterez un jour les Gunners ?
Certainement (rires), bon si l’un d’entre nous décide d’arrêter, on ne prendra pas de remplaçants !
En 2021 tu reprends la Trinquette, un café-concert Rennais !
J’ai vendu le Mondo en avril 2021 et je voulais me relancer mais dans le centre-ville. Je ne voulais pas forcément repartir tout de suite mais on m’a proposé la Trinquette. Tout de suite j’ai dit oui. C’est un bar qui a une histoire et un des premiers lieux où j’allais quand j’étais adolescent. J’ai vu le budget, j’ai signé en juillet et j’ai ouvert en septembre 2021.
C’était quoi le projet ?
A la base je voulais faire surtout bar à vins et bar à Tapas. Bon j’ai fait du vin mais pas vraiment de Tapas. Je voulais aussi faire des expositions d’artistes et à l’occasion de un ou deux petits concerts… (rires). Chassez le naturel et il revient au galop : j’ai fait des expositions d’artistes mais rapidement j’ai programmé 12 concerts par mois. Je me suis un peu emballé, quitte à mettre le lieu en péril. Je faisais des entrées gratuites, parce que j’estimais que le lieu était trop petit et qu’il y avait trop de concurrence en centre-ville. Maintenant je fais une petite entrée parce que rien n’est gratuit : les groupes, parfois les hôtels, l’accueil… Avant je faisais tout gratuit et je payais tout en prenant sur la caisse du bar, quitte à mettre en péril la trésorerie.
Ton retour a été tout de suite salué par plein de monde ?
(Rires) Je sais ! Le Mondo reste dans la mémoire des gens et beaucoup de groupes y ont joué. Je me rends compte maintenant à quel point la salle a marqué des gens. Je tiens à dire et je le répète que ce sont surtout les associations qui ont fait le succès du Mondo et pas seulement Bruno Perrin.
Tu travailles encore avec des associations à La Trinquette ?
Ça arrive mais c’est plus rare. C’est plus simple pour moi de tout chapeauter !
Tout le monde loue ton professionnalisme et la qualité de ton organisation. Est-ce que c’est parce que tu as été musicien, tourneur, organisateur de concerts que cela se passe bien ?
Tout à fait, je pense savoir comment accueillir un musicien et c’est super important. A la Trinquette il n’y a pas de loges, pas possible de faire un catering mais il y a des restaurants dans toute la rue donc pour les groupes il y a le choix. Au Mondo, je mettais un point d’honneur à ce que le groupe ait un vrai catering quand ils arrivaient. Après des kilomètres, un groupe a besoin d’une loge chaude, d’avoir à boire, à manger et des canapés où se poser. La première impression d’un groupe quand il arrive dans une salle est capitale : ça fait l’ambiance de la soirée.
Tu vérifiais ça avec les assos ?
Oui, quand j’organisais je mettais mon catering et quand c’était une asso je faisais un catering minimum et ensuite l’association arrivait avec tout ce que le groupe avait demandé. J’insistais beaucoup pour qu’il y ait quelqu’un de l’asso pour accueillir le groupe qu’elle recevait. Je n’avais pas les réponses pour le groupe : où ils dormaient ce genre de choses. Quand tu organises un concert, le minimum c’est d’être là ! Mais ça se passait toujours bien. Tout ça fait de sacrées souvenirs. C’est incroyable de penser que des groupes que j’écoutais dans ma chambre ado, venaient jouer chez moi au Mondo !
C’est quoi tes grands souvenirs ?
Je pense souvent à Sky Saxon des Seeds. La deuxième fois que je l’ai fait jouer, il m’a pris dans ses bras comme si j’étais un de ses amis. Il ne voulait pas quitter la scène parce que le public en redemandait.
Ce n’était pas compliqué de passer du Mondo à la Trinquette qui est un bar beaucoup plus petit ?
C’est le jeu. Je le savais dès le départ ! Le seul truc est que j’ai encore beaucoup de contacts avec des groupes et des tourneurs que je ne peux pas faire jouer parce que c’est trop petit ! Là je viens de mettre en vente le bar : soit il est vendu, soit je le met en gérance. En tout cas, je serai là jusqu’au mois de mai. En fait, j’ai un autre projet !
Dis-nous !
J’ai le projet de refaire des concerts rock au sens large du terme, d’être programmateur d’une salle. C’est ce que j’ai envie de faire.
Tu as aussi fait un label ?
Oui, Battlefield Records avec les Gunners et d’autres groupes. C’était juste pour sortir nos disques et il n’y pas eu beaucoup de références.
Il y a un projet de nouvel album des Gunners ?
Certainement, Patrick a écrit des titres et je vais aussi m’occuper d’en composer. On va probablement maquetter cet été. Je continue les concerts à la Trinquette jusqu’en mai et après je verrai. En fait c’est usant d’être au bar tous les soirs. J’adore le lieu, j’adore la rue de Saint-Malo où est implantée la Trinquette mais là je suis un peu… fatigué !
Quand tu vois ton parcours, tu penses quoi ?
Je n’aime pas m’exposer mais j’ai ma fierté personnelle. Je suis content d’avoir connu tous ces groupes. Quand des musiciens des Uk Subs ou de Peter and the Tes Tube Babies, que j’écoutais gamin sont devenus des potes et m’appellent par mon prénom, je n’en reviens pas !
Tu veux dire quoi pour la fin ?
« Born rocker, die rocker » le diction de Charlie Harper des UK Subs
Quel disque tu donnerais à un enfant pour l’emmener vers la musique ?
Je leur donnerais les Toys Dolls, qui ont un côté chant enfantin !
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