Pouvez-vous vous présenter ?
Avec plaisir !
On s’appelle UNDERVOID. On est un quatuor strasbourgeois créé en 2016 et constitué de Marc à la guitare, Mathias à la basse, Alex à la batterie et Arnaud au chant. On joue un rock brut en français avec des influences très larges mais toujours très rock.
Après 4 EP, on sort actuellement notre tout premier album « Le Noir Se Fait » que vous trouverez un peu partout à la commande, que ce soit dans la Fnac la plus proche de chez vous ou directement de chez vous sur le site du distributeur ( Inouie Distribution Lien pour commander ) ainsi qu’à l’écoute sur toutes les plateformes de streaming Lien d’écoute.
(Undervoid, photo A.Pfleger)
Quels ont été vos parcours musicaux avant le groupe ?
On a tous appris la musique chacun de notre côté. Mais UNDERVOID représente, pour la plupart d’entre nous, la première vraie formation sérieuse.
Marc, le guitariste, a appris tout seul dans sa chambre, vers ses 16 ans, en jouant sur du Led Zeppelin, du Jimi Hendrix, du AC/DC… Il a tenté de jouer avec des potes et d’autres formations plus ou moins sérieuses avant de débuter l’aventure UNDERVOID et de s’y investir corps et âme.
Alex a commencé à taper avec des cuillères en bois sur les casseroles de sa maison dès l’âge de 3 ans. Un plan machiavélique qui visait à forcer ses parents à aménager la cave en local pour batterie. Et ça a marché ! Depuis Il ne l’a pas lâchée. Il est également diplômé du conservatoire de Strasbourg. Il a été batteur dans divers groupes comme Jamie Clarke’s Perfect, Obsoleth, The Doctor’s, … Mais UNDERVOID représente pour lui aussi le vrai premier projet sérieux.
Mathias a suivi un cursus de musicologie dans la filière Musiques Actuelles à la Faculté des Arts de Strasbourg. Puis, il a poursuivi des études au Centre de Formation des Musiciens Intervenants, à Sélestat (Bas-Rhin), avant de rejoindre UNDERVOID. Il a également officié dans plusieurs groupes : chanteur et guitariste rythmique pour le groupe de punk Samba Léküy, bassiste pour « Okay Cactus », « LIF2P », « Le Temps des Chiens » ainsi que « Brïck ».
Arnaud a commencé à chanter il y a un peu plus de 10 ans dans diverses formations strasbourgeoises. Il s’est également essayé à d’autres disciplines artistiques avant de rencontrer Alex et de former UNDERVOID.
Comment est né le groupe ?
Comme une évidence. C’était dans la cave d’Alex il y a 6 ans, rejoint par Arnaud puis Marc. À partir du moment où on a joué tous les trois ensemble, on a su qu’il se passait quelque chose. On a donc demandé à un pote qui, hélas, n’est plus de ce monde, de nous rejoindre à la basse. C’est là que l’on a baptisé la formation UNDERVOID.
Ensuite tout s’est enchaîné très vite, jusqu’à aujourd’hui et la formation définitive du crew avec l’arrivée, l’hiver dernier, de Mathias à la basse.
Pourquoi ce nom « Undervoid » ?
On a prêté serment sur ce nom à l’époque de la création du groupe, nom que l’on a également lié à un logo, une croix surmontée d’un cercle, qui ramène aux armoiries utilisées dans la piraterie. Le cercle représente le « VOID » et la croix placée au-dessous ramène à « UNDER », le tout forme une allégorie de ce monde qui tourne en rond, dans le vide, et de la volonté de s’en extirper, de sortir de la spirale infernale en quête de libertés enterrées et oubliées.
Quelles étaient vos influences à la base ?
Led Zeppelin , Rage Against The Machine, No One Is Innocent , Nine Inch Nails,… Mais ce serait trop long d’énumérer tous les groupes qui nous inspirent !
Nos influences sont très vastes et vont du Rock’n’Roll en passant par le grunge/punk rock jusqu’au stoner, doom, sludge.. Mais on écoute aussi des esthétiques qui correspondent moins à ce qu’on joue mais qu’on aime beaucoup comme le Rap, l’electro, le jazz, les différentes musiques du monde ou encore des musiques de films
Bref, pour nous le champ est vaste car on peut trouver de l’inspiration un peu partout.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Un rock urgent et engagé où chaque chanson s’inscrit comme un combat à mener, tel un rouleau compresseur venu mettre à plat l’actualité qui l’a vu naître. Un rock qui se fiche des étiquettes que l’on voudrait lui coller et qui fonce à l’essentiel, faire bouger les esprits au rythme du headbang.
Pour ma part j’ai trouvé que le groupe allait parfois vers le « métal » ou la « fusion » : vous êtes d’accord ?
Pas de façon exclusive, mais oui ! Ce sont des mouvances qui nous intéressent. On n’a pas vraiment de frontières, tant que c’est rock, tant que c’est puissant ; on continue de creuser peu importe l’étiquette. On n’applique pas spécialement de recette lorsqu’on compose. Bien souvent c’est une alchimie du moment qui nous réunit. Si le son, la dynamique, l’ambiance, le thème… nous parlent et nous procurent de l’émotion, alors on emmène le morceau jusqu’au bout.
(Photo A.Pfleger)
Quelles ont été les dates de concerts qui vous ont marqués (en tant que public) ?
Chacun d’entre nous peut vous en citer beaucoup ... On est tous des passionnés de musique et on a la chance d’appartenir à une génération qui a vu se multiplier les gros festivals.
Mais on peut vous citer des concerts que l’on a en commun, comme les Prophets of Rage, Queens of the Stone Age ou encore Nine Inch Nails en 2018 qui aura été une sacrée baffe.
Vous avez enregistré combien de disques avant cet album ?
On a enregistré 4 EP entre 2016 et 2018. Dès notre formation, on a eu envie de composer, enregistrer et proposer quelque chose car on sentait qu’on tenait un truc. Plus récemment, en 2019, on a sorti un petit 2 titres, très peu édité, dans lequel se trouve une reprise de « Tu dis rien » de Louise Attaque . Les curieux pourrons retrouver le clip sur notre chaîne YouTube
Qui compose et qui écrit ?
On compose tous et souvent ensemble. Chacun apporte des idées que l’on travaille en répétitions. Ensuite, Arnaud écrit les textes ; et parfois c’est l’inverse, on part d’un texte autour duquel on composera la musique. Le processus de création est bien souvent étalé dans le temps. On a toujours plusieurs compositions en cours et on n’hésite pas à en mettre de côte si ça ne nous satisfait pas totalement sur le moment. Il n’est pas rare de voir des idées naître d’anciens riffs ou thèmes que nous avions pourtant mis de côté.
De quoi parlent vos textes ?
Ils abordent des sujets sérieux et très variés avec une esthétique musicale bien particulière : consumérisme, productivisme, altruisme, misère sociale et autres sujets de société mais également les sentiments passionnés, parfois tragiques, de l’humain face à la place qu’il occupe, face à son destin, sa vie. Autant de thématiques en accord avec notre volonté de proposer un son agressif et urgent.
https://www.youtube.com/watch?v=dcMEFv-8KZM
Quels ont été vos principaux concerts (en tant que groupe) ?
Chaque concert est un moment bien particulier... Des petits bars perdus de nos débuts jusqu’au Zénith de Strasbourg,l’expérience n’est forcément pas la même. On a fait beaucoup de rencontres sur la route et toutes font aujourd’hui partie de notre histoire.
Mais si vous voulez parler des groupes plus connus avec lesquels on a pu avoir l’honneur de partager la scène, on pourra vous citer les « Temperance Movement » à la Laiterie, prenant, poignant, et quel chanteur ! On a même pu échanger avec ce dernier, c’était vraiment une très belle soirée.
On a également joué avec les "No One Is Innocent " ; un groupe de référence pour nous, c’est en français et ça envoie terriblement en live. On a pas mal discuté avec Kemar qui nous racontait les débuts du groupe, de son premier concert de Rage Against The Ma chine et du déclic que ça a été pour lui. Mais surtout, quelle machine de guerre en concert ! Un super souvenir !
On a aussi croisé la route avec "Last Train" et "Dirty Deep" ; la scène alsacienne propose du très très lourd tout de même.
Dans les figures plus anciennes, on pourra vous nommez les « Sheriffs » ou encore « Bijou » mais mention spéciale aux « Elmer Food Beat », complètement possédés sur scène et super sympas en dehors !
Vous sortez un premier album : pouvez-vous le décrire ?
On a pensé cet album comme un boulet rouge, un premier tir brutal et puissant, filant droit sur sa cible. Une force brute ancrant ses racines dans le terreau de l’actuel comme pour nous pousser à réagir sur le monde qui nous entoure, ses dérives, ses possibles.
On a fait des choix parmi nos compos en vue d’un album « coup de poing », dans son ambiance et son propos tout en arborant des esthétiques rock volontairement différentes. On voulait écrire une première page qui ne nous catalogue pas pour la suite.
Pour nous, c’est le début d’une grande aventure, on a beaucoup donné pour ce premier album et ça y est, il est enfin là ! Le Noir Se Fait ...
(Pochette de l’album "le noir se fait " - Droits réservés)
Vous l’avez fait où et avec qui ?
On l’a enregistré en Alsace dans le magnifique studio de Rémi Gettliffe, le « White Bat Recorders » ! On en profite d’ailleurs pour lui faire un gros bisou !
On a vécu une expérience unique lors de l’enregistrement. Son studio n’est ni plus ni moins qu’une reconstitution des décors de « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, qu’il a équipé d’un matos de dingue et surtout celui pour enregistrer sur bandes. On a donc pu enregistrer l’album en full analogique dans un vaisseau spatial. Fantastique !
Sur un côté plus artistique, Rémi apporte réellement une vision personnelle au projet, toujours très pertinente. Il aura mis sa patte à cette galette et on en est très contents car il aura su capter l’énergie de notre musique et la retranscrire au mieux.
Il est ensuite directement allé à Londres afin de faire masteriser l’album dans les mythiques studios « d’Abbey Road », par un certain Sean Magee (qui à travaillé avec énormément de groupes qui nous font rêver depuis qu’on est gamins, des groupes comme Deep Purple , John Lennon , Ramones, The Sex Pistols, Nina Simone, Tina Turner, Duke Ellington, …) et le résultat est au-delà de nos espérances, on en est très fiers.
Aviez-vous un « modèle » ou des « disques de chevet » au moment de l’enregistrer ?
Ce qui était bien avec Rémi pendant l’enregistrement, c’est qu’on était d’accords sur la ligne artistique du projet et là où il devait aller en termes de sonorités.
On vous parlait de nos influences plus tôt dans l’interview et ce sont les mêmes disques qui se sont retrouvés sur notre chevet. Pour être précis, Rage Against The Machine avec leur premier album du même nom, qui reste pour nous une référence ultime pour l’énergie sauvage qui s’en dégage.
Comment vous sentez vous vis-à-vis de la scène Française ?
C’est actuellement très dur à dire compte tenu des circonstances. L’épidémie actuelle et l’arrêt net des activités restent au cœur des sujets depuis plusieurs mois maintenant, rendant les choses très compliquées. On sent cette scène et tous ces groupes comme en suspend, attendant que la vague passe… Mais on reste optimistes car on peut voir autour de nous à quel point nous pouvons être solidaires les uns envers les autres et que tout cet écosystème que représente le secteur musical sait se plier en 4 pour continuer à proposer des choses au public !
Comment cela se passe sur scène ?
Il y a déjà une forme de transe qui s’installe dans les coulisses. C’est le calme avant la tempête, il y a de l’électricité dans l’air, on a envie de tout donner mais on doit rester zen.
Concentration, trac, adrénaline se mélangent et s’unissent dans un cocktail d’excitation sous pression prêt à exploser aux premières notes. Puis, première chanson, première déflagration et tout explose enfin, et là on oublie tout pour se laisser transporter !
Ensuite c’est le public qui fait tout. Pour nous, un concert est une sorte de communion, un moment de joie et de partage où l’on se réunit pour s’extirper quelques heures de la réalité. Ça va peut être paraître un peu cliché mais on vit chaque concert comme si c’était le dernier, on veut tout donner et si le public est réceptif et réagit, alors ça devient magique.
En gros, chaque concert est unique. C’est difficile à expliquer alors on vous invite à nous rejoindre. C’est plus concret à vivre qu’à imaginer.
Quels sont vos projets ?
On vient de sortir notre 1er album, mais la tournée qui était prévue avec a malheureusement dû être repoussée à cause de la crise sanitaire. On continue à peaufiner notre live avec nos techniciens faute de pouvoir le proposer aux gens, mais on reste très impatients que les concerts reprennent.
Sinon, le 11 décembre prochain sortira notre deuxième clip, celui du single "Dieu N’Existe Pas". On est très pressés de le dévoiler parce qu’il contrastera beaucoup avec le premier qu’on a sorti « Un Regard A Suffi », il y a un mois maintenant et qui était dans un registre relativement calme.
On a également un live tourné à la Laiterie plus où moins le jour de la sortie de notre album qui sortira un peu plus tard, on vous en dira plus prochainement.
En parallèle de tout ça, on s’investit dans l’action sociale. On a notamment organisé l’événement « plume urbaine » durant l’été. Des ateliers pour la jeunesse (mais pas que) des quartiers prioritaires qui leur a permis de s’essayer aux instruments, à l’écriture mais surtout à l’enregistrement en studio dans des conditions pros. Une expérience que l’on compte bien réitérer.
(Photo Cober DeWynter)
Quel est votre avis sur la situation actuelle : pas de concerts, pas de magasins …
On ressent, bien évidemment, une grande frustration notamment pour les concerts. On sort notre premier album alors forcément, on est plus que jamais concernés. On a perdu la possibilité de pouvoir aller le défendre sur scène. On est un groupe de live avant tout, ce sont la scène et son public qui nous ont forgés.
C’est toute notre société qui est impactée par la situation actuelle. De façon directe via la crise sanitaire et de façon moins directe, mais peut-être tout aussi violente, pour tout ce qui touche à la culture et à nos libertés. Le monde d’aujourd’hui se faisait déjà plus complexe que jamais... Explosion démographique, disparition de notre lègue environnemental, etc... Et maintenant, une crise sanitaire mondiale ! Autant de questions auxquelles nos civilisations, par leurs divisions, leur désorganisation, ne semblent pas en mesure d’apporter de réponses viables.
Face à une situation de plus en plus pressante, de plus en plus stressante, il se pourrait bien que la culture soit le dernier rempart qui nous sépare de la névrose.
Quel disque donneriez-vous à un enfant de 5 à 12 ans pour l’emmener vers la musique ?
Belle question ! Il y aurait tellement d’albums qui mériteraient d’être cités ! On conseille d’en écouter un nouveau tous les jours pour commencer, le temps fera le reste ! Plus tu écoutes de musique, plus ton oreille, tes goûts, ta compréhension des différents codes se développent. La musique est la langue la plus partagée par le genre humain et ce, depuis ses débuts. Mais pour en citer un on pourrait prendre l’album « Fragile » de Yes, une belle introduction.
Le mot de la fin ?
Merci à Buzz on Web, restez Rock et ne lâchez rien !