Parlor Snakes : rencontre pour Disaster Serenades

lundi 4 novembre 2019, par Franco Onweb

C’est le groupe et le duo du moment : Parlor Snakes  ! Depuis cet été la rumeur enflait : ils allaient sortir un nouvel album splendide qui ferait date. Depuis « Disaster Serenades » est sorti et ce nouvel opus n’a vraiment pas déçu. C’est une collection de morceaux épatants qui permettent, enfin, au duo Franco-Américain de récolter les louanges qu’il mérite.

Pour mieux apprécier la démarche, et pour en savoir plus sur Parlor Snakes , j’ai discuté avec Eugénie la chanteuse et claviériste d’un groupe déjà indispensable. 

Je suis la chanteuse et claviériste de Parlor Snakes qui est un groupe de rock Franco-Américain. Je joue dedans avec Peter qui est d’origine polonaise mais qui a vécu à New York pendant très longtemps et qui a la double nationalité Américaine. Je l’ai rencontré il y a de nombreuses années quand il est arrivé en France et c’est à ce moment-là et nous avons aussitôt décidé de monter un groupe ensemble. Nous avons sorti notre troisième album : « Disaster Serenades » le 4 octobre dernier.

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(Parlor Snakes - Photo Antoine Doyen)

Vous êtes un duo ou un groupe ?

Nous sommes un duo qui joue en groupe (rires). En fait Peter et moi nous écrivons toutes les chansons mais nous les jouons et les enregistrons avec un groupe.

C’est la même rythmique à chaque fois ?

On change souvent . La rythmique qui joue avec nous sur l’album n’est pas forcément celle que nous allons avoir sur scène. Elle évolue en fonction de nos besoins et des envies de jouer avec nous

Quelles sont vos influences ?

Au départ nous étions plus sur une veine à la Cramps , Gun Club , garage, un peu minimaliste. Au fur et à mesure de notre évolution nous avons apporté des éléments nouveaux et maintenant nos influences sont aussi du côté de Bowie, T Rex, Cramps, Stooges , Kid Congo Power, Madonna, Blondie, Nick Cave… C’est assez large mais nous essayons vraiment de ne pas reproduire des sonorités du passé. On essaye juste d’avoir quelque chose qui nous soit propre. Ce sont juste des influences, des choses qui nous nourrissent … Il y a des disques majeurs chez nous comme « Fun House » des Stooges que nous écoutons tout le temps.

Personnellement je trouve que vous avez un son très New Yorkais et très urbain ?

Ça vient peut être du fait que Peter y a vécu longtemps et que cette ville a eu une forte influence sur lui.

Vous avez fait quoi depuis la création du groupe ?

Trois albums, deux singles et beaucoup de concerts un peu partout en France et en Europe.

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(Parlor Snakes en concert en 2019 - Droits Réservés)

Vous n’avez jamais joué aux USA ?

Non a juste enregistré le deuxième album là-bas. On espère aller y jouer à l’occasion de ce disque.

On parle de votre troisième album : « Disaster Serenades », pourquoi ce nom ?

Peter a trouvé ce titre et je l’ai tout de suite trouvé très beau. La dichotomie nous parlait beaucoup : la sérénade qui est une forme de chanson amoureuse, qui suggère une séduction, une conquête, une certaine légèreté par contraste avec la violence du désastre, de la catastrophe . Cette dualité se reflète dans tout l’album y compris dans sa conception.

Il y a plusieurs éléments : le son des guitares qui ont parfois un son à la fois pop et blues avec des ambiances proche de Nick Cave. Cela fait un album avec beaucoup d’ambiances différentes .

On ne voulait pas d’un disque monolithique. On fait ce que on aime sans chercher à coller à un son ou une influence particulière. J’aime autant les chansons agressives, que certains morceaux pop ou des formats plus atypiques. J’aime autant Blondie que John Lee Hooker. Les ballades sont importantes pour nous, tout comme les morceaux plus agressifs. Peter et moi nous sommes différents et complémentaires mais c’est la combinaison de nos deux personnalités qui donnent le groupe. C’est pour ça que nos albums sont surprenants : ils sont différents à chaque fois. On peut passer d’une ballade à un morceau très agressif. Nous aimons créer des ambiances, plonger l’auditeur dans notre univers, qui n’est pas monolithique.

Mais c’est cette dualité entre le rock et la ballade c’est voulu, c’est un besoin ?

Ce n’est pas un besoin : c’est naturel ! On a toujours fait ca . Quand on est ensemble on écrit des morceaux « Lynchiens » ou des morceaux plus agressifs. Les albums que l’on aime sont des disques où il y a des vrais chansons avec des ambiances différentes. Mais la base de nos morceaux c’est vraiment la mélodie. En live on laisse une grande part à l’improvisation : on se met au service du morceau. Le but est que les gens retiennent aussi les chansons. C’est comme ça que je suis arrivé dans la musique : en aimant des gens comme Prince ou Bowie qui avaient des orchestrations très étranges mais derrière il y avait toujours une chanson.

La mélodie est donc capitale chez vous ?

Oui, on le dit souvent. C’est pour ça que c’est difficile de nous qualifier parce que on peut passer d’une ambiance à une autre mais la mélodie est toujours primordiale.

Il a été fait ou le disque ?

A Pantin, dans les studios Harry Son, dans une grande room qui nous a permis de travailler en live. Les voix ont été faites au Studio Ufo à Paris, ainsi que le mix.

Vous l’avez fait avec qui ?

Un ingénieur du son qui s’appelle Etienne Meunier. C’est quelqu’un de très dynamique et qui a beaucoup de claviers, notamment vintage. Il nous a beaucoup poussé à les expérimenter.

Les claviers sont d’ailleurs très présent sur ce disque ,

Oui, on voulait les mettre au même niveau que les guitares et trouver une harmonie entre eux. J’en joue sur presque tous les morceaux. Il fallait trouver cette relation entre les guitares et les claviers qui amènent une autre mélodie. J’ai toujours pensé qu’ils amenaient quelque chose de particulier à la musique, quelque chose de très émotionnel.

On peut presque dire que ces claviers amènent une ambiance presque psychédélique à la musique ?

Il y a des morceaux où ils sont un peu psychés, d’autres où ils ont aériens et flottants. On a cherché des sons qui nous plaisaient : doux, agressifs, planants … Des sons qui collaient à l’esprit de la chanson.

Sur le disque il y a neufs morceaux et au milieu du disque il y a un titre en français ?

C’est la première fois que nous enregistrons un titre en français . Cela nous a semblé une évidence que ce titre devait être en français même si à la base je l’avais écrit en anglais et quand je suis arrivé au studio Peter m’a poussé à l’écrire en français. Je suis parti sur une autre histoire en gardant la mélodie.

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(Pochette de l’album Disaster Serenades - Droits réservés)

En concert vos morceaux sont plus « rock » et plus agressifs que sur disque ?

Ils ont une autre énergie. Mais l’idée n’est pas non plus de ne pas jouer ce qui est inscrit sur l’album !

Votre disque est très attendu et vous êtes parmi les grandes attentes de la rentrée : est-ce que cet album ne va pas vous permettre de franchir un cap ?

On verra (rires) ! C’est un album important pour nous, pour moi … On a mis beaucoup de cœur et d’honnêteté : c’est un disque très représentatif de ce que nous sommes, d’un point de vu émotionnel et musical. Tant mieux si cela permet à des gens de venir nous voir en concert.

On parle des textes ?

J’en écris la plupart avec une relecture de Peter derrière qui en a écrit aussi quelques-uns. C’est un dialogue entre nous.

Ils parlent de quoi tes textes ?

Sur ce disque ils parlent beaucoup du désastre amoureux, d’un monde en perdition, d’amour … Ils parlent beaucoup de la fin des cycles , et du possible renouveau qui suit.

Quels sont vos projets ?

Un concert le 8 octobre à Paris et 5 dates en 2019, il y aura une grosse tournée en France et en Europe au printemps. L’idée est de faire vivre cet album le plus longtemps possible.

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(Photo Antoine Doyen)

On peut espérer un concert à New York ?

Bien sûr !

Que veux-tu dire pour la fin ?

Amener vos enfants voir de la musique jouée en Live avec de vrais instruments. Mes parents m’ont amené très jeune voir des concert et cela m’a ouvert un monde qui m’a nourris d’un point de vue culturel de manière plus intéressante que si j’étais resté devant ma télé ou un ordinateur. Aller à un concert peut changer une vie.

Quel disque tu donnerais à un enfant pour l’amener vers la musique ?

Je ferais écouter « Heroes » de David Bowie en lui montrant une photo de lui. Par mon expérience je sais que cela a été un choc pour moi (rires) !

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