Qui êtes-vous ?
Tu nous as peut-être déjà croisé dans le public… parce que nous sommes avant tout passionnés de musique et que ça ne nous fait pas peur de traverser la France pour assister à un concert… Comme cette fois en juin 2019 où nous sommes venus au Mondo Bizarro à Rennes voir Distorted Pony, groupe de noise mythique des USA faisant leur seule tournée en Europe, puis le lendemain à Plougonver… depuis la Bourgogne du sud où nous sommes basés. En dehors de ça, on fait de la musique depuis plus de 20 ans, Priscille Roy au chant & clavier et Franck Lafay à la guitare, mandoline, chœurs et programmations. Nous sommes le noyau dur du groupe Mona Kazu qui existe depuis 2012 et nous avons été rejoints sur notre nouvel album « Steel your nerves » par Régïs Boulard à la batterie qu’on a pu voir aux côtés de Sons of the Desert, Olivier Mellano (NO&RD), Laetitia Shériff (Trunks)…
Pourquoi ce nom Mona Kazu ?
On avait envie de mettre en avant un côté féminin, bien souvent peu présent dans les musiques actuelles. C’est l’alliance de 2 prénoms, Mona plutôt européen et Kazu d’origine japonaise, qui est également un clin d’œil à Kazu Makino de Blonde Redhead, dont la musique est une source d’inspiration pour nous.
Quelles étaient vos influences à la base du groupe ?
Shannon Wright, Blonde Redhead, PJ Harvey, Unwound, Chokebore & Troy von Balthazar, Portishead, The Notwist sont les premiers noms qui nous viennent en évoquant les débuts du groupe. Ce ne sont que des balises qui nous ont amené à notre style actuel, qui nous ont nourris pour définir une identité propre.
Êtes-vous intégrés à une scène ?
On a du mal à réellement trouver une scène qui nous correspond, à part le fameux "indie" passe-partout qui veut tout et rien dire. Ces dernières années, on a remarqué que le public de la mouvance dark wave / cold wave (style Dead Can Dance, Cocteau Twins…) était sensible à notre univers… Cela dit, on trouve dommage de voir qu’on met des étiquettes et qu’on classifie à tout prix les groupes dans un style bien précis qui ne favorise pas la curiosité : ça nous semble tellement plus intéressant d’être surpris au cours d’une soirée en découvrant des propositions musicales différentes.
Vous sortez un album « Steel your nerves » : il a été fait où, avec qui et quand ?
Nous venons de sortir notre 3e album intitulé « Steel your nerves » en co-production avec les labels Falls Avalanche Records, Urgence Disk (basé en Suisse) et Atypeek Music. Nous l’avons réalisé dans notre home-studio pour une grande partie, et pour quelques titres (ceux avec Régïs) à l’Ampli, espace musiques actuelles du Creusot. Les compositions ont été créées sur un laps de temps assez long, les dernières quelques jours seulement avant de les enregistrer à l’Ampli en septembre 2020.
Pour la pochette, on a fait appel à une artiste peintre Kathy Aponi que nous avions rencontré lors de nos concerts précédents sur Lyon et avec qui on a sympathisé. Son style inspiré du symbolisme et de l’art brut est en adéquation avec l’univers de l’album.
Pour sa sortie on a eu le plaisir de partager la scène avec des artistes qu’on adore comme Laetitia Shériff, Olivier Mellano et son projet NO&RD, mais aussi Olivier Mellano au sein de Mellano Soyoc, son nouveau groupe avec Mona Soyoc de Kas Product, groupe culte des années 80.
Pourquoi ce titre ?
Il reflète ce que nous avons traversé ces dernières années, les difficultés pour un groupe indépendant comme le nôtre à vivre et surnager dans l’industrie musicale de plus en plus structurée et laissant peu de place à des projets non formatés. Il faut constamment se battre pour arriver à se faire entendre et se faire voir tout en gardant notre singularité et nos valeurs.
Ce titre entre aussi en résonance avec le monde dans lequel on vit et qui nous insupporte : les violences faites aux femmes, la guerre et ses justifications nauséeuses, les relations toxiques… on se blinde et on essaie de trouver et proposer une respiration, une bulle de beauté qui nous est indispensable pour continuer à vivre.
Qui a composé et qui écrit les morceaux ?
Les compositions viennent de Franck à la guitare / mandoline ou de Priscille au clavier, parfois d’une boucle également. Puis chacun rebondit sur l’idée de l’autre pour construire le morceau ensemble. Les textes sont de Priscille.
Y a-t-il des invités sur l’album ? Si oui qui et sur quel titre ?
Hormis Régïs qui intervient à la batterie et percussions sur 5 titres (Birds, Tourbillon, Eden, Porto Twins et Troubles) et 2 titres arrangés par Christophe Leusiau (Pyscho & NoSon), nous avons tout joué et arrangé !
Les textes : d’où vient l’inspiration ?
Comme on l’a dit précédemment à propos du titre, l’inspiration vient de ce que l’on traverse tous les jours, mais aussi beaucoup de notre environnement direct, la nature, les forêts, l’océan, les oiseaux qui sont nos remèdes à ce monde anxiogène.
Comment se procurer le disque ?
Nous sommes distribués par Inouïe Distribution, donc on peut commander le cd ou le vinyle auprès de son vendeur préféré dans n’importe quel magasin FNAC ou Cultura. Le lien : https://bfan.link/steel-your-nerves. Pour le streaming et les plateformes numériques style deezer, spotify…, nous sommes distribués par Atypeek Music : https://orcd.co/d91xg00
Nous avons aussi un bandcamp : https://fallsavalancherecords.bandcamp.com/album/steel-your-nerves Pour la Suisse, on peut directement l’acheter chez Urgence Disk à l’Usine, haut lieu culturel alternatif de Genève. Et bien sûr nous vendons nos albums à chacun de nos concerts.
Vous avez enregistré combien de disques avant cet album ?
Notre 1er album « Other voices in safety places » sorti en 2013 est orienté plus électro-expérimental. Notre second album « Arguments with a bird » en 2016 est de facture plus rock avec une petite dose d’électro, nous l’avons enregistré en formation à 4 : guitare/basse/batterie/clavier-voix. Nous avons également sorti plusieurs EP / singles dont un split vinyle 45 tours avec Foxeagle en 2019 qui a été le point de démarrage d’une tournée avec elle dans l’est et le sud de la France, en Suisse… Nous avons participé à des compilations mais aussi à des tributes à des groupes comme Low, Chokebore, The Breeders, Blonde Redhead.
J’ai vu que vous travailliez avec d’autres artistes, pouvez-vous nous en dire plus ?
On aime croiser notre musique à d’autres formes d’arts depuis longtemps. Nous prenons un grand plaisir à lier notre son à l’image dans le cadre d’un ciné-concert autour des courts métrages de la réalisatrice Maya Deren (https://www.monakazu.net/post/cine-concert-maya-deren ) que l’on a joué récemment à Monaco et dans le sud de la France.
Nous travaillons également avec une compagnie de théâtre pour un monologue musical, pour lequel nous jouons sur scène au côté d’une comédienne. La pièce s’appelle Soliloque d’une déclassée, une adaptation au féminin du Soliloque du pauvre de Jehan Rictus. (https://www.monakazu.net/post/soliloque-d-une-declassee )
Depuis des années, nous accompagnons le projet des Médusés de Gorgopolitis qui lie installation plastique, narration de textes d’anticipation et musique en direct dans un décor post-apocalyptique. (https://www.monakazu.net/post/les-meduses-de-gorgopolitis-ambiance-sonore-et-lecture-musicale )
Ah, on a failli oublier : nous avons également un projet parallèle electro-punk en français sous le nom d’ÙØ, nous avons déjà sorti 2 EP, bien relayés notamment sur les radios Ferarock. (https://uoband.com )
Comment vous trouvez ?
Pour en savoir plus sur Mona Kazu, le plus complet est le site internet : www.monakazu.net , avec des news régulières auxquelles on peut s’abonner, un blog de tournée, des photos, vidéos, et tous les projets artistiques en parallèle de Mona Kazu.
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