« Non mais pour qui elle se prend celle-là à vouloir faire parler ceux qui se sont tus à tout jamais ?? » semble-t-elle vouloir me dire. « Elle se croit dans 6e sens ou quoi ??! Ou bien elle a juste fumé la moquette ?!! » Mais c’est pas de ma faute j’vous jure madame, c’est la faute à Rivette, avec ses bonbons magiques qui font voyager Céline et Julie en bateau au pays des visages verts !!! « Mais oui, bien sûr… » Et la faute à Bowie (qui soit dit en passant, a dû en prendre pas mal lui aussi, des bonbons magiques à l’époque de Ziggy Stardust… !!) qui nous a fichu un coup en partant comme ça sans prévenir ou presque, alors qu’on s’apprêtait limite à aller le voir en concert pour la sortie de son tout nouvel album !! « Ben voyons… » et puis à Scola aussi !! Le dernier grand de la cine citta, qu’on n’entendait plus beaucoup depuis un moment mais qui faisait comme qui dirait partie des meubles !!!
En bref, vous sembliez si bien partie Madame, en ce mois de janvier drôlement prolifique, qu’on ne voyait pas pourquoi vous vous seriez arrêtée en si bon chemin… ça commençait presque à devenir une habitude.
Mais je comprends, ça a dû être bien fatigant, alors vous avez le droit de vous reposer un peu… et c’est tant mieux finalement. Car des vivants intéressants il y en a plein ! Des tas même. Tellement que je ne sais par lequel commencer…. ! Allez, finies les conneries, back to reality, retour à la vie donc. Il faut bien se lancer !…. Allez, zou !…………
Hop hop hop…………………..
Voilà, voilà………………………………………………………………..
Et bien…. Je sèche. Il faut croire que le vivant ce n’est pas mon truc.
Et les morts-vivants, ça le fait nan ?? C’est un bon compromis après tout ! On n’a qu’à dire que c’est une étape, comme un sas de décompression vous voyez ? Histoire de ne pas passer de tout à rien (ou l’inverse…) et de revenir à la vie en douceur… C’est un peu risqué j’avoue, on va me prendre pour une weirdo-gothico-barjo à force, mais ça se tente. Et je ne suis plus à ça près. Mais que ce soit bien clair entre vous et moi : les morts-vivants ça me fait rire plus que ça ne m’effraye ; et même devant « The Walking dead » j’ai bien du mal à garder mon sérieux.
Alors faisons un petit tour d’horizon des zombis et autres jolies créatures de ce genre à travers le cinéma : il y en a eu un paquet, la plupart de séries z il faut bien le dire. Cela a commencé en 1932 avec « white zombie » dans lequel Bella Lugosi, célèbre Dracula, incarne non pas un zombie, mais un gars pas très net quand même : un maître vaudou qui dirige des zombies en les faisant bosser dur, et fabrique des potions bizarres qui peuvent transformer quelqu’un en mort vivant. Le mec sympa, quoi.
Mais la grande référence en la matière reste « La nuit des morts-vivants » de George Romero, le réinventeur du genre à la fin des années 60. Il impose un style de zombies qui sera longtemps suivi : l’air hagard, se déplaçant lentement en poussant des râles de temps à autres, se nourrissant de chair humaine (miam !) et ne pouvant être définitivement neutralisés qu’en se faisant coller une balle dans la tête. Fastoche.
Ça le devient nettement moins dans les années 2000 où les zombies ont apparemment appris à courir très vite !! Comme c’est le cas notamment dans « L’armée des morts » ou dans « 28 jours plus tard » (de Danny Boyle s’il vous plait !) ou encore dans « 28 semaines plus tard » (la suite) où l’on voit un Robert Carlyle courir comme un dératé dans la campagne anglaise, poursuivi par une horde de contaminés fous furieux assoiffés de sang… là j’avoue, même moi je ne ris plus et je tremble pour ce pauvre gars en croisant les doigts pour qu’il arrive à s’enfuir dans ce foutu zodiac qui va démarrer bon sang ???!!!!! Ouf… ça y est, il a réussi. Ah non attention il y en a un qui s’est accroché !!!!!!! Tu vas lâcher ça oui, saleté ???!!!!!! pfiou.
Pour nous remettre de nos émotions, mieux vaut carrément en rire en regardant Simon Pegg dans « Shaun of the dead » balancer sa collection de disques vinyles à la tronche des zombies pour les trucider. Dommage pour les vinyles, c’est gâché !! Mais ça a l’air de marcher…
Mais en voyant tout ça je me pose quand même une question : que ressentent-elles exactement, ces créatures à cheval entre deux mondes ? Ces pauvres êtres mal aimés, incompris, rejetés par la société ? Peut-être qu’ils sont sensibles, qu’ils souffrent ? A-t-on jamais cherché à savoir qui ils sont, ce qu’ils pensent tout au fond de leur petit cœur à vif ??! Je vais tâcher de trouver une réponse. Il suffit peut-être de leur poser la question ?
E.P : monsieur ? Monsieur s’il vous plait ? Oh pardon, madame… (Oui ben excusez-moi mais c’est pas évident à 1re vue… !) Oui je me demandais, madame, quand vous marchez comme ça, est-ce que vous avez un but prédéfini ? Ou bien laissez-vous le hasard guider vos pas ? Que signifie réellement cette errance ? N’est-ce pas une façon de critiquer notre société qui veut toujours aller plus vite ?… La madame zombie : hhhhhhuuuuuunnnnn……
E.P : hun hun. J’entends bien mais encore ? Ne souffrez-vous pas de l’image que vous renvoyez ? Ou bien est-ce justement une manière de refuser le diktat de l’apparence tellement présent dans nos cultures occidentales ?…
La madame zombie-qui-se-rapproche : rrrrrrrrhhhhhheeeeeee……..
E.P : euh… ok ok. Bien bien bien. Mais quelle est votre quête exactement ? Cette recherche incessante de contacts avec les vivants, c’est bien l’expression de votre colère envers ce monde cruel qui rejette ceux qui sont différents, non ??
La madame zombie-qui-est-bien-trop-proche-et-qui-n’a-pas-l’air-très-joisse !!! : Grrrrrrrrraaaaaaaaaahhhhhh !!!!
E.P : Aaaaahhhh !!! Ok c’est bon j’arrête !!! Pouce, je joue plus !!!!
Pffffff, pas super friendly la zombie. Je remarque que dans l’ensemble, quel que soit le sexe ou le pays d’origine du zombie, il n’a pas l’air très commode. A part Jack Sparrow, of course… Le sexy pirate des Caraïbes t’en ferait oublier tous les vivants. Comment ça il est mort ?? Et alors je m’en fiche je l’aime !! Et quand on aime ça ne compte pas ! After all, nobody’s perfect comme dirait l’autre… Même chez les morts-vivants.
Mais rassurez-vous, il y a quand même de l’espoir… il vient de « Warm bodies » de Jonathan Levine, qui part du principe que l’amour peut les sauver et les ramener à la vie !!! C’est beau… Certes c’est du teen movie, avec une romance guimauve mais comme ça concerne une jeune fille et un jeune mort-vivant qui a de beaux restes, tout de suite forcément ça devient plus intéressant et plus original. Petit à petit, grâce à la belle, le jeune moribond qui avait quand même jusqu’ici quelques remords à bouffer de la chair humaine – il « culpabilise » qu’y dit ! Vous voyez qu’ils ont du cœur !! – retrouve des sentiments enfouis, un peu oubliés pour revenir enfin à la vie, la vraie.
Et je vais en faire autant. Promis !