Pouvez-vous, vous présenter l’un et l’autre ?
Marc Minelli : L’un, Olivier Durand, est guitariste, il chante aussi, on a pu le voir sur les routes depuis quelques décennies illuminant les concerts d’Elliott Murphy de ses solos solaires et de sa présence sans failles. Avec Little Bob il composait des chansons intemporelles, avec les Normandy All Stars il était au front, avec le trio Flag il fût un rocker électrique en compagnie d’une section rythmique incorruptible….
L’autre, c’est Marc Minelli, chanteur avant tout et compositeur de chansons mémorables telles que « Love Atomic », « So Crazy » ou « Take me to America », performer à temps plein dans tout ce que la France peut compter d’endroits branchés Live music et chouchou d’une certaine presse Rock à ses heures perdues.
Comment et quand s’est faite la rencontre entre vous ?
MM : Olivier passait dans mes concerts il y a bien longtemps pour jouer un titre ou deux, mais généralement il finissait par jouer tout le concert, c’est l’une des rares personnes que je connaissais avec qui je n’avais pas besoin de parler pour qu’on se comprenne, nous nous servions de nos oreilles, ce que tout musicien de Rock devrait faire !
Olivier Durand : J’allais voir Marc jouer, et petit à petit comme il le dit nous avons commencé à jouer ensemble. Ça a toujours été simple et j’ai toujours aimé le côté imprévu de ces moments, être à l’écoute et entrer dans l’univers de Marc, y apporter ma touche.
Pourquoi avez-vous voulu faire un disque ensemble ?
MM : C’est une suite logique, nous sommes des passionnés du songwriting. Un jour nous avons commencé à nous envoyer des fichiers, puis on a continué.
OD : Nous nous étions toujours dit que nous devions un jour travailler « sérieusement » ensemble, et le moment du confinement a sans doute permis cela.
Quand et où avez-vous fait ce disque ?
OD : Sur une période partant du confinement jusqu’à cet été, selon nos emplois du temps.. Chacun chez soi. Ça a commencé par « Mad et you » je crois pour se conclure avec « the Goodbye song »
Comment s’est réparti le travail entre vous ?
MM : C’est une partie de Ping Pong via wetransfer. « J’ai cette idée, t’en penses quoi ?, ok je te renvoie le truc avec mes guitares et tu vois ce que tu peux faire. C’est aussi simple que ça !
OD : Oui tout simplement, chacun apportant ses idées. Comme lorsqu’on est sur scène ! Marc a un sens particulier pour tout le côté rythmique.
Y a-t-il des musiciens extérieurs sur le disque ?
MM : Non, personne ! Enfin, je ne crois pas ! Juste une collaboration avec un jeune gars qui parle anglais couramment et a été capable de nous rendre crédibles, nous n’avons plus l’âge de faire du « Yaourt » !!!
Pourquoi ce titre Colorbox ?
MM : Perso j’ai des gouts très éclectiques et j’ai toujours aimé qu’un disque soit une aventure, plein de couleurs différentes. « Faces » était sous-titré « A collection of différent styles » Avec quelqu’un comme Olivier, qui sait tout faire, ça a du sens …
OD : J’ai toujours apprécié l’ouverture de Marc, nous nous retrouvons aussi là-dessus, nous détestons être prisonniers d’un style, d’être enfermés dans un tiroir.
Sous quelles influences avez-vous composé et enregistré ce disque ?
MM : Très difficile d’identifier précisément tout ce que nous avons accumulé musicalement, ça ressort sous une forme ou sous une autre, un jour ou l’autre…. Par contre nous sommes clairement sous l’influence du fait que nous devons jouer en concert pour assurer notre quotidien.
OD : Oui, je crois que les chansons nous décrivent comme nous sommes. Pourquoi ceci ou cela ? Je ne le sais pas ; ces chansons viennent à nous.
La ville du Havre, et sa scène musicale, a-t-elle joué un rôle ?
MM : Très certainement oui, mais nous travaillons loin de cette ville depuis longtemps, nous avons voyagé, avons partagé avec des gens d’horizons divers, connus ou moins connus, Rock ou moins Rock. Le fond de ma pensée est que le Rock ne se limite pas à 2 guitares basse batterie, même si je vénère ce format et que j’aime profondément cette musique.
OD : On vient de là, Marc comme moi avons été marqués par Guy Georges Gremy, (Guitariste de Little Bob Story, NDLR) même si lui n’était pas havrais, il a joué un rôle !
De quoi parlent vos textes ?
MM : On a fini par sortir du « Je t’aime moi non plus » même si le cliché du Rock n’ roll est indélébile. Y’a de la nostalgie, quelques réflexions sur le fait qu’apprendre encore tous les jours est un luxe, un peu de rébellion et réflexions sur le monde capitaliste ….
Pourquoi avoir repris « Gimme Shelter » des Rolling Stones ?
MM : J’ai toujours rêvé de jouer ce morceau de cette façon, un peu « Exile », pur Blues, et puis à l’heure qu’il est je pense que l’abri en question n’est pas superflu, non ?
Va-t-il y avoir des concerts ou une tournée ensemble ?
MM : On va essayer en tous cas, c’est le but. Remonter le Havre All Stars Band à 4 pour jouer ce disque devrait être assez jouissif !
OD : Chez certains disquaires indépendants aussi !
Comment se procurer le disque ?
MM : On va sur Facebook, page Marc Minelli ou Olivier Durand et on s’adresse directement à nous, circuit court, directement du producteur au consommateur ! … C’est un bonheur de faire ça comme ça, discuter un peu, se connaitre un peu, c’est différent…
Peut-on espérer un volume 2 ou une nouvelle collaboration ?
MM : Un volume 2 avec des collaborateurs. A priori. J’espère bien.
Quels sont vos projets respectifs ?
MM : Continuer ces petites soirées magiques où tout le monde se sent bien, jouer Bowie ou les Clash et un répertoire perso en première partie. Partout, Petit club, bars, salle à manger ou jardin chez des gens charmants, ça me remplit de bonheur. Et puis arriver à faire tourner ce projet « Colorbox » partout, ce serait cool, oui.
OD : Nous avons toujours des projets, quand tu es musicien, tu as envie de jouer, d’écrire, d’enregistrer c’est comme une addiction. Donc plein d’autres choses à venir j’espère !
Le mot de la fin ?
MM : Eh bien, perso je me considère prêt pour l’hiver, je viens de découvrir Netflix, j’ai le dernier Stones que j’aime de plus en plus, y’a un Bryan Ferry fin novembre et un film de Ken Loach à venir. J’ai un réseau de potes avec qui je communique régulièrement et j’ai la chance de jouer avec des gens qui m’étonnent, que demander de plus ? ….
OD : Si comme Colorbox les êtres humains pouvaient s’ouvrir aux autres et accepter les différences ce serait top !
https://colorboxfr.bandcamp.com/album/colorbox