Il y a quelques semaines, je vous avais raconté l’incroyable histoire des Nus, l’un des groupes les plus marquants du début des années 80 et leur résurrection actuelle avec un album excellent ! (http://www.buzzonweb.com/2016/03/les-nus-ou-le-retour-des-heros-rennais)
Suite à cet article j’ai contacté Christian Dargelos, leur chanteur. Il a accepté de raconter cet incroyable histoire : celle d’un groupe qui après un échec est devenu culte au point de voir ses titres repris par des artistes aussi importants que Noir Désir ou Dominic Sonic ! Plus de trente ans après leur séparation les Nus se sont reformés avec un brio et talent … inégalés ! Découvrez en dessous cette saga digne d’une légende dont les Nus en sont les héros !
(Les Nus 2016, de gauche à droite, Pierre Corneau, Remy Hubert, Christian Dargelos, Alain Richard et Goulven Hamel/ photo Richard Dumas)
Je viens de Rennes. Mes parents n’avaient pas d’électrophone (on disait comme ça à l’époque !). Mais j’ai découvert le rock assez jeune parce que j’avais des copains qui eux avaient des tournes disques et qui achetaient des disques, les 45 t de l’époque, le hit-parade Anglais et moi ça me plaisait bien. Mon premier grand souvenir c’est « Paranoïd » de Balck Sabbath, mais aussi le double live de Steppenwolf qui a été une influence majeure pour la suite ! Tout de suite j’ai accroché à ça… Assez rapidement je suis allé souvent à Londres où j’ai découvert le punk. On a dit que j’étais le premier punk de Rennes. Je n’avais pas des épingles à nourrice dans les oreilles et tout ça … Mais j’avais une tenue … spéciale. A l’époque on m’appelait le petit Rocky (parce que il y avait un grand Rocky !). Il faut dire que l’on n’était pas à aimer ce genre de musique et à s’habiller comme ça à Rennes.
Donc le fameux Rocky qui est cité dans l’article d’Actuel sur « les jeunes gens modernes » qui avait grand bruit à l’époque et qui est le co fondateur de Marquis de Sade avec Franck Darcel en 1978 c’est toi ?
Oui, je suis resté un peu plus de un an avec eux.
Tu avais conscience de l’importance du groupe ?
Non, parce que le vrai Marquis de Sade celui des deux albums, est arrivé après moi. J’ai juste fait avec eux un 45 t qui avait les bases de ce qu’allait devenir le groupe ! Mais bon, cette musique ne me plaisait pas tellement en tant que membre du groupe. Par contre j’adore le groupe : c’était vachement bien. ! Tu sais j’ai vu peut-être 1 000 concerts et il y a un concert d’eux à Saint Servan – Saint Malo qui est un des dix plus grands que j’ai vus ! C’était un groupe très novateur. Quand j’étais encore avec eux on avait joué au tremplin du Golf Drouot, on avait fini deuxième et Henri Leproux (le directeur du Golf Drouot Ndlr) nous avait dit : « c’est ça le son du futur ! »
(Les Nus en 1982, de gauche à droite François Conan, Alain Richard, Christian Dargelos, Remy Hubert et Fréderic Renaud, droit réservé)
Tu quittes MDS pour divergences musicales et là tu fondes les Nus ?
Non, pas tout de suite. L’expérience de MDS m’avait laissé un goût amer, j’avais trouvé le nom et tout, et puis on m’a poussé dehors… C’est loin tout ça hein ? J’ai essayé de remonter un truc, mais ça n’a pas marché Je suis alors parti à l’armée. En rentrant j’avais l’ambition de faire un 45 avec Fréderic Renaud qui venait aussi de se faire sortir de Marquis de Sade. C’est là on a fondé les Nus avec un bassiste copain de Fréderic (François Conan) et Eric Moriniére le batteur de MDS qui nous a dépanné. On a fait notre premier concert aux Transmusicales en décembre 1980, ce qui était sans doute un peu trop tôt, on n’était pas vraiment en place ! Mais bon, le groupe était lancé !
Tout de suite on remarque votre son avec la guitare de Fred Renaud, extraordinaire et ensuite tes textes qui sont très littéraires
Ouais, on parlait de Genet, on faisait référence à Oscar Wilde, on rendait hommage à James Dean dans « un signe des temps » …
(Frederic Renaud en concert en 1982, photo Tonio Fromhell)
Mais même votre nom était une référence ?
Oui, c’est ce qu’on disait : un hommage à Norman Mailer pour « les nus et les morts » mais c’était aussi la pleine époque de la new wave arty, on pouvait parler de Nu comme un tableau …
Et tout de suite on vous remarque ?
D’abord on a complété le groupe : on a pris un clavier, Remy Hubert. C’était une petite révolution pour Rennes : parce que on n’a pas pris un deuxième guitariste : on en trouvait pas ! Et puis j’aimais les Doors et les Stranglers… Je voulais comme ça me démarquer de Marquis de Sade qui était le groupe phare de la ville. Ensuite on a pris le batteur d’Ubik (autre groupe Rennais Ndlr ), Alain Richard et là on était au complet. Et on a commençait à donner des concerts, un peu partout en Bretagne.
https://www.youtube.com/watch?v=UlayNNW7DRw
A l’époque Rennes était une ville en pleine ébullition musicale ?
C’était une époque intéressante ! On essayait de se démarquer avec une vision très Européenne que Philippe Pascal le chanteur de MDS avait créé. On regardait beaucoup vers Londres et les USA. On avait une vision, peut-être plus internationale, plus moderne … Mais c’est vrai qu’il y avait une vraie émulation dans la ville ! On avait tous un peu les mêmes références, le rock des années 70 : les Doors, le Velvet, David Bowie …
Pourquoi le rock Rennais a été aussi important à l’époque ?
Houla… vaste question ! Tout d’abord il y a eu les concerts ! Avant c’était un concert par trimestre, ensuite c’était un concert par semaine. Beaucoup de groupe Anglais passait d’abord à Rennes avant d’aller à Paris ! Les Cure par exemple ont d’abord joué ici ! Ensuite il y a eu les Transmusicales, ce festival a donné une vraie ampleur à la ville et nous a tous beaucoup aidé. Je voudrais dire aussi que pour moi le rock Rennais n’existait pas vraiment : c’était le rock Breton ! Pleins d’étudiants arrivaient en sachant jouer un peu de guitare, un peu de batterie, de la basse ou des claviers et comme ça on a pu avoir des groupes intéressants !
Mais quand même c’était énorme : ça a marqué les gens
Bien sûr ! Il y a un an de demi j’ai discuté avec Pascal Obispo et il me racontait comment lorsqu’il passait devant l’Epée, le bar ou on était tous à jouer au flipper, il se disait : « un jour je ferai ça et je serai comme eux ! » Ça l’a marqué et ça le marque encore. Plein de gens en parlent encore : c’est bien non ?
En 1981 les Nus ont commencé à tourner et là la presse musicale vous soutient ?
La presse nous a beaucoup aidé ! Mais c’était à double tranchant ! Quand on a joué à Paris au Rose Bonbon ça s’est moyennement bien passé, on a joué aussi à la Mutualité avec 12.5 Degrés et les Towkoy Boys (futur Luna Parker Ndlr), on jouait à la fin et on a joué devant 20 personnes ! T’imagine, à la Mutualité ! Mais il y a eu aussi le Palace avec Orchestre rouge et Kas Product : on s’est fait hué par le public ! En même temps j’aimais bien des groupes Parisiens comme Taxi Girl ou Ici Paris !
Il faut dire mes textes étaient en français aussi, les gens comprenaient tout de suite ce que je disais … A Rennes tout le monde chantait en Anglais, et ça a choqué un peu, mais ça a aussi ouvert des portes !
(Les Nus en concert à Saint-Brieuc en 1982, photo Tonio Fromhell)
Bon, on attaque le sujet qui fâche : votre premier album ! En 1982, vous signez chez RCA
On avait beaucoup tourné, on faisait de bons concerts, on savait que les morceaux tenaient la route et ça nous paraissait évident que tout allait rouler. On est rentré en studio à DB à Rennes, chez nous et on a mixé avec Blanc-Francard, au studio de la Grande Armée à Paris si je me rappelle bien.
Et là !
Ça a été un choc : c’était un vide sidéral, le disque n’avait pas de relief, il était plat …
https://www.youtube.com/watch?v=DmD8K_aCFHY
Pourtant quand je le re écoute, il sonne comme un disque de l’époque ?
Un disque Français de l’époque oui ! Mais par exemple la guitare de Frédéric qui était importante on ne l’entendait pratiquement pas. Il y a peu de temps, on m’a donné un Cd avec le concert d’Angers et même si le son est pas terrible, il y a quand même un autre relief, sur scène : ça sonne ! Mais je suis encore incapable de dire ce qui s’est passé ! Mais des gens aiment beaucoup ce disque …
Vous partez en tournée avec le Gun Club après, dont un concert au Bataclan ?
Oui la tournée s’est bien passée, on s’entendait bien avec les musiciens du Gun Club et globalement les concerts se passaient bien, mais bon le cœur n’y était plus ! On était échaudé, on avait plus la joie de composer et de travailler.
Vous vous séparez à la fin de la tournée
Presque, on a assuré quelques concerts après et puis l’organiste est parti. On a fait quelques concerts à quatre et puis après un concert à Saint Brieuc on s’est séparé fin 1983. On avait refait des maquettes que RCA a refusé et là il y avait plus de pétrole dans la voiture. On en avait marre, on avait beaucoup bossé les morceaux, on répétait toutes les semaines, mais on n’avait plus la joie de jouer.
Que se passe à ce moment-là ?
Fred a retrouvé Franck Darcel et ensemble ils ont monté Senso puis il a joué avec Etienne (Daho ndlr ), Alain Bashung et Dominique Sonic. Moi j’ai commencé une carrière solo sous le nom de Dargelos. J’ai fait un 45 t solo chez Polydor avec Fred à la guitare et Pierre Corneau (ex bassiste de Marc Seberg et bassiste actuel des Nus ndlr) qui n’a pas vraiment marché. En parallèle j’ai commencé à faire quelques piges pour Ouest France. On a monté un groupe aussi dans le prolongement des Nus avec Remy le clavier et Fred à la guitare : Corpus Christi ! C’est sous ce nom là que l’on enregistré des maquettes
Pourtant un truc énorme va vous arriver ! C’est Noir Désir !
Ah ça oui ! Quand on avait joué à Bordeaux au début des années 80, après l’album ils étaient venus nous voir à la fin du concert et ils nous avaient dit qu’ils avaient adoré nos chansons. On avait répété chez eux, enfin dans leur cave, le lendemain. Quand ils ont explosé, Cantat disait dans ses interviews que nous étions une de ces plus grandes influences.
Tu l’as bien vécu ?
Très bien, surtout que la fin du groupe avec l’album nous avait laissé un goût … amer ! Un soir je l’ai croisé à l’Ubu (une salle concert de Rennes Ndlr ) et il me dit : « un jour on reprendra les Nus ! ». Il voulait reprendre « les yeux » et puis un soir en rentrant chez moi je trouve un message de Bertrand Cantat sur mon répondeur téléphonique, tu sais les anciens, ceux qui avaient encore des cassettes. Ils étaient à Bath en Angleterre dans le studio de Peter Gabriel et ils enregistraient « Tostaky ». Il me demandait la cassette et le texte de « Johnny Colère ». Je me suis empressé de tout lui envoyer ! J’étais content, c’était un groupe marquant !
Enorme !
Attends, c’est encore mieux parce que à la base ce devait être la face B du maxi de « Tostaky » (la chanson Ndl r). Quand le maxi est arrivé à « Rennes Music », le disquaire emblématique de de Rennes, ilq jouaient tout le temps le morceau dans la boutique et puis quand l’album est arrivé j’ai vu que la reprise était dessus ! Ce que je préférais !
C’était un bel hommage
C’était un super hommage ! Les gens me regardaient différemment en tant que musicien. Noir Désir a joué le morceau sur toutes les dates de la tournée et chaque soir Cantat disait « on reprend un titre des Nus ». Ils m’ont invité plusieurs fois sur scène avec eux, notamment à l’Olympia ! Et puis financièrement c’était bien : c’est la première fois que j’ai vraiment gagné de l’argent avec la musique ! Le groupe n’était pas oublié comme ça et puis j’aime bien dire que nous avons eu un demi succès grâce à eux !
https://www.youtube.com/watch?v=csoFN7nixcM
Tu l’aimes bien leur version ?
C’est leur version, leur vision du morceau ….
Un an plus tard c’est Dominic Sonic qui reprend « un signe des temps »
Oui, j’aime bien sa version ! Elle a un côté Bo Didlley, un peu blues…Mais c’est un bel hommage encore, en plus à l’époque il jouait avec Fred
Cela ne t’a pas donné envie de refaire un groupe, de remonter sur scène ?
Non, j’en avais ma claque, parfois je remontais sur scène pour faire un bœuf ou un « Johnny colère » mais c’était tout.
On pensait que l’album allait être re édité ?
C’est un grand mystère pour moi ! Je n’ai pas compris non plus. Pour tout te dire quand notre éditeur actuel a téléphoné à notre éditeur de l’époque il ne savait même pas qu’il avait « Johnny colère » ! Pourtant ça doit générer de l’argent avec les ventes de Noir Désir. Je crois que les bandes étaient perdus, pas terrible … Mais c’est sur on aurait pu ressortir le disque ! Surtout qu’au même moment Miossec aussi a expliqué que nous étions une de ses grandes influences. Enfin c’est comme ça ….
On va faire un saut dans le temps et on arrive en 2013 : la reformation !
Depuis longtemps Remy, le clavier, nous disait que l’on devrait se reformer pour faire un concert. A chaque fois Fred refusait. De mon côté, je n’avais pas revu Fred depuis très longtemps. Je savais qu’il avait eu un problème de santé et suite à cela il a accepté. Remy avait mis Jean-Louis Brossard (directeur des Transmusicales de Rennes Ndlr ) dans le coup et lui acceptait de nous passer l’Ubu pour un soir.
Tout le monde était là ?
Non le bassiste a refusé pour des raisons personnelles ! On s’est donné rendez-vous dans un restaurant Asiatique un dimanche midi à Rennes, il y avait Fred, Remy, moi et Alain richard le batteur était tellement motivé qu’il avait déjà commencé à travailler.
Pour le bassiste vous faites comment ?
On a d’abord fait une répétition à quatre sans batteur et puis on a contacté Pierre Corneau qui tout de suite a dit oui ! C’était un choix évident, on a tout de suite pensé à lui : il avait fait partie de Marc Seberg, il avait joué avec moi et avec Fred dans le groupe de Dominique Sonic ! Il reprenait lui aussi la musique après des années d’arrêt. Bon, on a répété une fois avec lui et ça collait parfaitement. Nous devions répéter en Août et puis malheureusement Fred est décédé en juillet !
Ça a dû être terrible pour toi ?
Oui, c’était dur … (silence) … Mes craintes étaient fondées ! Surtout qu’entre temps les données avaient changé : on ne jouait plus à l’Ubu mais sur la grande scène des Trans. Je savais que cela allait être dur pour lui : c’est dur de rester une heure sur scène avec les lights, le son …
Vous avez quand même voulu faire ce concert ?
Oui, mais on a préféré rester à l’Ubu dans le cadre d’une soirée Rennaise avec Républik le nouveau groupe de Franck Darcel : on ouvrait les Trans ! Pour remplacer Fred on a pris non pas un mais deux guitaristes : Dominic Sonic et Chris Georgelin. Il fallait bien ça pour le remplacer !
Et le concert s’est bien passé ?
Très bien ! C’était le 4 Décembre 2013, la salle était pleine, il y avait 400 personnes ! On a dédié le concert à Fréderic, sa fille Johanna était là. Il y avait aussi Denis Barthes et Frédéric Vidalenc de Noir Désir, Richard Dumas (le photographe Ndlr) et Etienne Daho.
Vous aviez l’air très à l’aise sur scène
On avait eu une résidence pendant trois jours à l’Ubu avec un professionnel du son et tout de suite je me suis senti à l’aise. Bon, ce n’était pas comme avant : il y avait pas Fred, les morceaux avaient évolué mais tout s’est bien passé ! Ça sonnait bien !
https://www.youtube.com/watch?v=zOGYAhKNdsY
Qu’est ce qui avait changé musicalement depuis 1983 pour le groupe ?
Pas grand-chose, les morceaux étaient déjà écrits et globalement nos influences étaient les mêmes : le rock des années 70 : les Doors, le Velvet, les Who, les Flamin Groovies … On est vintage tu sais !
A la fin du concert Daho vient vous voir et se propose de travailler avec vous
Il m’a dit qu’il voulait faire quelque chose avec nous mais il venait de sortir son disque et il préparait sa tournée. Il était très occupé mais il n’a jamais lâché l’affaire ! Je crois qu’il a voulu nous faire signer chez Polydor mais on lui a répondu que après 50 ans c’est plus possible ! Finalement il nous a proposé de produire un titre « les années Reagan ».
(les Nus et Etienne Daho pendant l’enregistrement des années Reagan, septembre 2015, d roit réservé)
Tout de suite tu penses à faire un album ?
Non mais le concert s’était très bien passé et je me suis dit : « c’est bon, on est reparti ». On a fait un quatre titres et nous nous sommes mis en recherche d’un nouveau guitariste. En effet, Dominic (Sonic Ndlr ) avait sa carrière solo à gérer et Chris avait toujours dit qu’il était là temporairement. On en a essayé deux : Vincent Sizorn et Goulven Hamel et avec lui ça l’a fait tout de suite ! Il pouvait remplacer Fréderic Renaud ! Et là on a commencé à bosser, on a répété et fait quelques concerts en Bretagne …
Vous vouliez faire un album ?
Si tu veux jouer ou faire des trucs un peu bien il te faut du solide : un album ! On a enregistré cet été, début septembre Etienne est venu deux jours pour réaliser « les années Reagan ». Il nous aussi proposé de travailler avec Jean Louis Pierrot (ex Valentin) pour mixer !
https://www.youtube.com/watch?v=QpF8Q7mkmRc
Tu es content du disque ?
Ah oui, il sonne vraiment !
Autre particularité, les morceaux, tous ont été écrits dans les années 80, et trois d’entre eux, notamment le célèbre « Johnny colère » étaient même sur le premier album ?
Je pense que ces morceaux méritaient d’être sur un disque ! Les morceaux inédits, comme « les années Reagan » viennent de l’époque de Corpus Christi. Quant à « Johnnycolère » on voulait vraiment le refaire, qu’il sonne comme on le voulait : elle est violente, pugnace et belle à la fois. Quand je la présente sur scène, je dis : « on reprend un morceau d’un groupe Bordelais » et les gens se marrent ! Mais pour en revenir à ta question je trouvais que les morceaux sonnaient vraiment bien à l’Ubu. Il n’y a que « les rideaux rouges » que l’on a pas faits ce soir-là. Encore une fois ces morceaux ont de la valeur !
L’album est sorti sur la label de votre tourneur
Oui, chez YHP en licence chez PIAS.
Tu attends quoi de cet album ?
Je ne sais pas trop ! Disons que j’ai le sentiment du devoir accompli. Etienne (Daho ndlr ) il dit que c’est pour refermer une blessure … Il voulait que l’on remixe ou que l’on re enregistre le premier album, je lui ai dit : « c’est bon Etienne, il existe l’album comme ça et c’est bien ! ». Mais je voudrais dire qu’en aucun cas c’est une revanche !
Tu penses que si vous aviez enregistré un album fin des années 80, il aurait ressemblé à celui-là ?
Oui, je crois. On a des maquettes du deuxième album et c’est assez proche de ça ! Tu peux d’ailleurs écouter ces maquettes sur youtube.
Tes ambitions par rapport au disque ?
Que les gens se souviennent de nous avec ce disque, c’est tout ! Ah si, il fallait faire notre version de « Johnny colère » !
Mais les Nus aujourd’hui c’est comment ?
On est un peu éclaté : deux à Rennes, deux à Nantes et un à Saint-Brieuc. On répète que lorsqu’il y a un concert. Là on joue trois fois dans le mois mais on n’a rien cet été. Remarque maintenant pour jouer cela devient compliqué : les conditions, les salaires… Mais on va jouer à la rentrée dans le grand Ouest c’est sûr et j’espère que l’on aura des festivals l’été prochain, parce que l’album est super bien reçu !
(Les Nus en concert en 2016, droit réservé)
C’est quoi la morale de cette histoire ?
Qu’il faut savoir lâcher le morceau à un moment pour mieux revenir ! Il ne faut pas jouer jusqu’à l’écœurement. Il faut reprendre des forces pour mieux repartir !
Il y aura un deuxième album ?
On va voir ! On finit nos concerts et on fera le bilan ! On va travailler probablement cet été pour composer des nouveaux morceaux et puis dans un an il y aura peut-être un quatre titres.
Aujourd’hui la formation est stable ?
Oui et je voudrais dire que dans ce groupe on s’aime bien et ça c’est méga important ! On s’entend vraiment bien ! Bref on est vraiment de retours !
(Pochette du nouvel des Nus, photo Richard Dumas)
www. lesnus-music.com
Album les Nus (YHP/PIAS)