Je suis Sarada, le batteur des Screaming Kids. On est trois dans le groupe, Gilles Haezebrouck qui a fondé le groupe à la fin des années 80 et qui est le chanteur guitariste, Sebastien Muller qui nous a rejoint à la contrebasse il y a trois ans et moi, Sarada Riefstahl, à la batterie depuis 11 ans. Même si la formation actuelle est assez récente, le groupe existe depuis trente ans.
(Screaming Kids de gauche à droite Sarada Riefstahl, Gilles Haezebrouck et Sebastien Mueller - Photo Charlotte Aleman)
Vous êtes de Strasbourg ?
Moi oui, mais Gilles est près de Mulhouse et Seb à Sarreguemines. En fait on est dispersé du nord au sud de l’Alsace (rires).
Ca commence comment le groupe ?
Le groupe a été formé en 1988 par Gilles et deux autres musiciens. Ils ont fait pas mal de concerts notamment en Angleterre dans des festivals (Hemsby avec Inmates, Dr Feelgood, Batmobile…), le tremplin du printemps de Bourges et ils ont fait un album sur un label anglais, Nervous Records, intitulé « Don’t Get Down » ,sorti en 1990 et vendu à 30000 exemplaires ! C’était le seul groupe français à avoir été signé dans ce style rockabilly, psychobilly.
Peux-tu nous expliquer ce qu’est le psychobilly par rapport au rockabilly ?
Le rockabilly c’est le rock des années 50, 60.. Le psychobilly est arrivé dans les années 80, c’est du rockabilly accéléré, c’est une rencontre le punk et le rockabilly.
Quand le groupe se reforme en 2007, il se recentre sur le rockabilly pur ?
Parce que le psychobilly était une mode et ils voulaient attirer beaucoup plus de monde qu’un public restreint qui suivait une mode. En plus notre nom, Screaming Kids, c’est le nom du premier groupe de Gene Vincent. Quand on s’est reformé on était sous l’influence de Elvis, Gene Vincent ,Eddie Cochran pour les classiques ou encore Johnny Cash en ce qui concerne la country. On a commencé aussi à avoir des textes en français avec une influence groupe indé français des années 90, comme Noir désir.
Vous avez été influencé par la scène Rockabilly Française des années 80, notamment avec le label Big Beat ?
Pas plus que ça, notre ADN c’est vraiment le rockabilly anglo-saxon et le blues-rock. Gilles est un vrai rockeur et il adore tout ce côté rockabilly à la guitare. Mais on a vraiment essayé de mettre notre touche personnelle.
Sur une vidéo du groupe j’ai vu que tu joues de la batterie assis et que tu portes un polo Fred Perry : ce n’est pas très rockabilly ?
Oui, (rires) mais parce que avant je jouais dans un groupe ska et je n’ai pas vraiment changé de look. J’ai joué debout à un moment mais c’est vraiment compliqué à sonoriser pour un concert. Quand on est assis on peut s’ouvrir à d’autres trucs…
Vous êtes dans un circuit rockabilly qui est très actif en France ?
Pas seulement en France mais aussi en Belgique ou encore en Allemagne. On a pas mal de concerts à l’étranger.
Vous tournez beaucoup ?
On joue presque tout les week-ends … Il y a un vrai public qui aime ça. Il y a un vrai revival du rockabilly et du rock’nroll en général !
(Screaming Kids en concert - Droit réservé)
Selon moi vous jouez la seule musique qui est capable de franchir toutes les époques ?
Je le pense aussi mais notre musique ne ressemble pas vraiment à du rockabilly traditionnel : on essaye vraiment de mélanger et d’associer de la musique des années 50 à aujourd’hui.
Vous allez sortir bientôt un best of ?
Oui, c’est un projet de notre manager Jean-Paul Demeusy qui a toutes les archives du groupe : il y aura des inédits, des lives et des titres plus « emblématiques » de Screaming Kids .
Vous sortez en ce moment un nouveau cinq titres ?
On a fait un album en 2007 et un autre avec Seb fin 2015. Pour cet EP, on souhaitait des morceaux aboutis et montrant les différents aspects du rock’n’roll, dans le but de satisfaire un maximum de mélomanes.
(Pochette du cinq titres« Bien avant que le jour se lève » - Droit réservé)
Il y a deux surprises sur ce cinq titres : des textes en Français et deux reprises de Eurythmics et de Led Zeppelin ?
On aime bien toutes les musiques et là on a voulu vraiment se faire plaisirs en prenant deux morceaux que tout le monde connaît et on les a mis à notre sauce.
Ca a été pris comment dans le milieu rockabilly ?
Notre but est de plaire à tout le monde donc on a fait ces reprises dans le but de s’ouvrir. C’est ce qui compte. Mais les retours que nous avons du milieu rockabilly sont bons y compris le fait que nous chantions en Français.
Ce chant en Français c’est une volonté de votre chanteur ?
Oui, et dans l’album précédent il avait déjà chanté en Français, en plus Gilles se débrouille plutôt bien pour écrire en français.
C’est quoi la suite pour vous ?
Tourner ! On a pas mal de concerts prévus pour cette année, principalement en Alsace, en Allemagne et en Belgique. Les retours des radios pour l’instant sont vraiment très bons et franchement ça nous fait super plaisir. Grâce à ça et à notre réseau, des organisateurs nous contactent directement par la page Facebook.
Est-ce que vous allez faire un clip ?
C’est prévu : on réfléchit au scénario et on regarde avec qui on peut le faire. La seule chose qui est sûre c’est qu’il se fera en région parisienne.
Vous allez jouer à Paris ?
On a pas encore de dates définies mais on a pas mal de contacts : on a déjà joué au Bus Palladium et à la Féline, entre autres. On essaye quand même de monter une mini tournée parisienne parce que c’est loin pour nous. D’ailleurs, avis aux amateurs !
Justement, vous ne vivez pas de votre musique : ce n’est pas trop compliqué de concilier le travail et la musique ?
On a des patrons assez compréhensifs (rires), c’est compliqué mais on y arrive (rires).
Qu’est-ce que vous attendez de ce cinq titres ?
Faire notre promotion et trouver des dates de concerts pour jouer devant le plus de monde possible. La groupe a été connu dans les années 90 et on veut montrer que l’on est toujours là.
Quel disque tu donnerais à un enfant entre 7 et 12 ans pour lui découvrir le rockabilly ?
Il pourrait déjà écouter notre cinq titres (rires) mais sinon un album d’Elvis Presley. Un enfant se doit de connaître Le King ! Merci à toi et à tous !!!