Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes Rachel et SteF et nous formons le duo RoSaWay .
(Photo Audrey + Wandy)
Quels ont été vos parcours musicaux ?
Rachel : Mon parcours est essentiellement celui du classique. Mes études musicales (flûte traversière) se sont déroulées dans différents conservatoires pour aboutir à un Diplôme National Supérieur, un Diplôme d’État de professeur de flûte traversière ainsi qu’un Master de Musicologie de la Sorbonne. En parallèle, j’ai suivi un cursus de chant lyrique.
SteF : Mes études musicales (percussions, batterie) se sont déroulées aussi dans un conservatoire pour évoluer vers l’univers du blues. J’ai rapidement fait mes armes, en tant que batteur, au sein du groupe de blues Mercy. Puis, je suis parti aux USA plusieurs années pour monter sur scène aux côtés de la guitariste serbe Ana Popovic. J’ai joué avec elle dans une trentaine de pays. En 2015, les « Drummies Awards » m’ont classé dans le top 5 des meilleurs batteurs mondiaux (catégorie blues).
Comment est né le groupe ?
Il est né d’une rencontre, notre rencontre, celle de deux musiciens désirant composer, jouer ensemble et créer un univers musical qui nous serait propre. Fin 2017, le projet voit le jour. RoSaWay, c’est l’union de nos initiales respectives : Rachel Ombredane, Stéphane Avellaneda…Way (façon de faire, propre chemin…). En joignant nos deux initiales nous créons un nom, symbole de l’union de nos deux personnalités et de deux univers musicaux.
Quelles étaient vos influences à la base ?
Il y a d’abord nos backgrounds respectifs : la musique classique et le blues. Ce sont finalement nos deux ADN. Mais il y a aussi et surtout beaucoup d’artistes de la scène anglo-saxonne tels que Stevie Wonder, John Mayer, Snarky Puppy, Anderson Paack … Nos influences à la base étaient le classique et le blues : deux cultures différentes mais pas incompatibles que nous avons faites se rencontrer.
Comment définiriez-vous votre musique ?
C’est une musique pop métissée, nerveuse, colorée, contemporaine… une pop « feel good », chantée en anglais par la voix aux accents tantôt souls tantôt gospels de Rachel .
Vous venez de deux univers musicaux très différents : comment avez-vous réussi à rassembler ces deux univers ?
L’union de ces deux univers vient d’abord de notre désir de créer et de jouer ensemble une musique qui nous ressemble. C’est donc tout naturellement que cette fusion s’est faite. L’un a apporté sa culture du blues et sa batterie, l’autre sa culture du classique, sa flûte traversière et sa voix. Le vrai challenge a surtout été de faire dialoguer une flûte avec une batterie, deux instruments dont le spectre sonore est aux antipodes. De l’union improbable et peu conventionnelle de ces deux univers est née notre musique…
Quelles ont été les dates de concerts importantes ?
La première : le 13 septembre 2017, celle de notre naissance… mais aussi toutes nos premières. Nous avons eu la chance de jouer à l’étranger et d’expérimenter à nouveau ce sentiment de « première fois ». Tous ces concerts sont gravés dans nos mémoires : New York, Los Angeles, Londres, Cologne, Liège, Vérone…
Vous avez enregistré combien de disques avant cet EP ?
Avant cet EP « Dreamer », nous avons enregistré « Stranger », notre premier EP sorti en février 2019. Nous avons également enregistré plusieurs chansons et notamment deux singles : « Freedom » (premier titre signé sur nos labels actuels) en juin 2018 et le single « Walk » sorti sous les mêmes labels en novembre 2019.
Qui compose et qui écrit ?
Nous deux ! Notre duo repose quasi exclusivement sur une très grande confiance et un grand respect que nous avons l’un envers l’autre. Nous nous appuyons sur la complémentarité de nos deux caractères et de nos compétences. Ainsi, nous portons chacun des tâches différentes au sein de notre duo sans empiéter sur le domaine de l’autre. L’écriture se fait toujours à deux. Le plus souvent l’un de nous trouve une idée, une mélodie, un thème musical ou littéraire, un groove, une contrainte d’écriture et soumet ses idées à l’autre ; s’en suit un brainstorming qui peut durer plusieurs jours et l’écriture et la composition commencent.
(Photo Audrey + Wandy)
De quoi parlent vos textes ?
Nos textes parlent de notre vécu personnel et du regard que nous portons sur différents sujets qu’ils soient sociétaux ou écologiques. Pour donner une direction à notre musique, raconter une histoire, une simple anecdote conçue à la manière d’un mini-scénario, nous est indispensable.
Voici en résumé de quoi traitent les textes de cet EP :
« On Your Way Up » :
De l’écriture à la mise en musique, en passant par les coups durs et les petits bonheurs, c’est dans un esprit de road trip à l’américaine que nous racontons ces trois ans d’aventure en tant que RoSaWay .
« It’s Alright » :
Sur une mélodie aux inflexions jazzy, un arrangement épuré avec la voix de Rachel comme suspendue au-dessus d’une caisse claire militaire, « It’s Alright » est un cri de colère et de désolation face à la catastrophe écologique en marche.
« Dreamer » :
Qui n’a jamais rêvé de changer de vie ?
Sur une mélodie au refrain tournoyant et répétitif, nous racontons dans cette chanson un quart d’heure de la vie de ce personnage qui rêve d’un ailleurs, d’un nouveau destin, d’une autre route… Envolés ses rêves d’enfance, au volant de sa voiture, il fait le bilan d’une vie bien morose.
“What’s Good For Uou ! – Mama Used To Say” :
Cette chanson est un clin d’œil ironique à l’égocentrisme et à l’égoïsme.
Quels ont été vos principaux concerts ?
Question difficile ! Peut-être ceux à New York et à Los Angeles.
(Pochette de l’EP « Dreamer » - Photo Audrey + Wandy)
Vous sortez un nouvel EP : pouvez-vous le décrire ?
« Dreamer » est notre nouvel EP. C’est une pop électro moderne et actuelle.
La voix de Rachel au timbre plus affirmé explore le bas de sa tessiture. La batterie y est nerveuse, énergique mais conserve son identité groovy. Le son de la flûte revêt des sonorités transformées par des pédales d’effet. A cela s’ajoute des machines électroniques, des claviers et des synthés. De plus, pour ce nouvel EP, nous nous sommes entourés de plusieurs invités.
Vous l’avez fait où et avec qui ?
Nous l’avons travaillé et conçu chez nous, à Paris. Nous l’avons enregistré au studio De La Ville Basse de Rémi Hiblot. Pierre Jacquot l’a mixé dans son studio à Versailles. Nous avons la chance d’avoir collaboré avec quelques artistes notamment pour le titre « Mama Used To Say ».
Vous avez de nombreux invités sur le disque : pouvez-vous nous les présenter ?
Il y a Adam Ahuja, pianiste et claviériste de New-York avec qui nous collaborons depuis deux ans. Pianiste de la guitariste Ana Popovic, il accompagne également Robert Randolph & Family Band. Friand d’expérimentations, il crée son propre style qu’il nomme “le Neolive-looping”. Celui-ci repose sur la création de strates musicales appelées “boucles” (loop en anglais) enregistrées en direct lors des concerts. Ces performances sont l’occasion pour Adam d’utiliser ses multiples talents de musicien multiples en chantant, beatboxant, jouant des claviers et des percussions entre autres.
En 2017 , il fonde et devient le CEO du label musical Infinity Gritty en association avec le label Ropeadop Records.
Nous avons également invité trois batteurs pour le titre : « Mama Used To Say ».
Rob Lee, né dans le sud des Etats Unis, est un batteur de studio et de tournée. Sa polyvalence, son groove et son style affirmé l’ont amené à enregistrer et à tourner avec de nombreux artistes du golf du Texas. Il est nominé avec le groupe Mike Zito & the Wheel aux Blues Music Awards en 2014 pour l’album « Gone To Texas ». Après avoir résidé à la Nouvelle Orléans durant 20 ans, Rob vit désormais à Saint Louis où il partage son temps entre enregistrements et concerts et production de disques.
Joey Peebles est né à la Nouvelle Orléans. En 2002, alors âgé de 14 ans, Joey s’associe à Troy Andrews pour créer le groupe Trombone Shorty & Orleans Avenue . Il devient alors le plus jeune batteur du sud des Etats Unis à remporter le Drum Off organisé par Guitar Center. En 2010, Trombone Shorty & Orléans Avenue atteint une renommée internationale avec la sortie de leur album « Blacktown », nominé aux « Grammy Awards ». Joey a enregistré et joué avec Lenny Kravitz, Usher, Allein Toussaint…
Doug Belote,né à la Nouvelle Orléans, grandit dans la culture « Cajun » au son du Jazz, du Rock, de la Funk, du R&B, du Gospel, du Zydeco, de la musique latine et de seconde line (brassband) de la Nouvelle Orléans. Doug a fait le tour du monde avec de nombreux artistes de jazz, blues et Rock de la Nouvelle Orléans. Il a enregistré plus de 400 albums ainsi que des musiques de films et de publicités. Il a joué avec Dereck Trucks, Susan Tedeschi, Jerry Douglas Charlie Hunter, George Porter, Larry Carlton…
Vous êtes un groupe à vocation internationale : comment vous sentez vous vis-à-vis de la scène Française ?
Bien ! Enfin avant la crise du Covid bien sûr ! Nous sommes avant tout français et jouer dans notre pays et une priorité pour nous.
Comment cela se passe sur scène ?
Sur scène, nous sommes deux. La batterie est à côté du micro chant. Nous tenions beaucoup à cette disposition. La batterie n’a pas un rôle d’accompagnement mais dialogue avec la voix et la flûte. Nos lives alternent entre musique chantée et musique instrumentale. Nous sommes deux instrumentistes et nous avons à cœur de garder cette identité en laissant s’exprimer nos instruments au maximum. Toutefois, notre musique reste de la pop mais parfois on peut lui trouver une petite teinte de jazz, de funk, de blues …
Quels sont vos projets ?
Continuer… toujours et malgré tout. Nous vivons une période compliquée et pleine de challenges qui remet en cause beaucoup de choses. Mais le projet c’est : de ne pas lâcher !
(Photo Audrey + Wandy)
Quel est votre avis sur la situation actuelle : concerts compliqués, peu de salles ouvertes …
Il est très difficile d’avoir un avis car tout est incertain et les nombreux paramètres ne dépendent pas de nous et nous devons nous y soumettre … Nous sommes tristes d’apprendre la fermeture de certaines salles, l’arrêt de certains festivals… la situation est très compliquée dans le secteur culturel… Nous préférons rester optimistes et nous dire que cette crise aura une fin.
Le mot de la fin ?
Restons positifs ! Continuons de créer, de chanter, de jouer, de danser ! « Sans la musique, la vie serait une erreur. » (Nietzsche).
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