Inred : un groupe plein de couleurs !

mardi 27 novembre 2018, par Franco Onweb

 Inred ! Quand j’ai reçu le disque de ce groupe parisien je n’ai pas su comment classer ce groupe : rock, new wave, pop… Un peu de tout ça à la fois ! Signé chez les activistes de « French Fries », ce groupe développe une esthétique et une vision de la musique très originale. Le chanteur de ce combo parisien a accepté de répondre à mes questions.

Je suis Pat Griffiths, le chanteur et leader du groupe InRed.

Comment est né le groupe ?

Le groupe a fait son premier concert au printemps 2013. Il a trouvé sa formation actuelle en 2016. Au début on jouait la batterie et les claviers sur un I-pod. Puis, sur les conseils des premiers fans, InRed s’est cherché un batteur. François, qui était venu nous voir jouer m’a dit "Ne cherchez plus, je suis le batteur d’InRed ! ". Ensuite, Anne Lisbet nous a rejoints aux claviers et aux choeurs. Avec Guillaume, présent depuis le début, et Stéphane qui est le troisième guitariste du groupe, nous sommes cinq, une grande famille quoi !

 

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(Inred - Pat Griffiths deuxième en partant de la droite - Droit réservé) 

Pourquoi ce nom de groupe Inred ?

C’était le nom de mon premier groupe à Londres en 1978 et quand il a fallu trouver un nom pour ce nouveau groupe j’ai pensé à reprendre celui-là. C’est un nom qui peut faire penser aux couleurs de la gauche, voire de l’extrême gauche. En réalité, ce qui me plaît c’est qu’il y ait de la couleur là-dedans ; je suis aussi sérigraphe, je baigne dans la couleur ! En puis, il y a toujours eu des graphistes parmi les musiciens du groupe. Pour la pochette, j’hésitais à mettre des photos du groupe et Romain (Romain Rachlin du studio Les Graphiquants Ndlr ) a lancé "Du textes et deux couleurs. On est des punks !… " (rires)

Tu es anglais ?

Oui, je suis arrivé à Paris en juin 1981, ça doit faire de moi un Parisien, non ? En Angleterre, j’ai joué dans 23 Skidoo , puis en France avec Baroque Bordello (groupe mythique de la scène coldwave parisienne des années 80 Ndlr ).

Vous vous formez en 2013 sous quelles influences ?

J’ai de la musique en stock, on sait la jouer, ça sonne, voyons voir si on peut former un groupe, affiner un set, se produire sur scène, et pourquoi pas enregistrer un disque !

Tu veux faire quoi avec InRed ?

Depuis 1977, j’ai toujours fait de la musique. Dans les années 90, j’ai eu une crise musicale : j’ai arrêté la pop et le rock et j’ai appris le violoncelle. J’ai étudié la musique classique et j’ai découvert la musique contemporaine. Cela a sans doute une influence sur mes chansons, même si elles sont composées avec des éléments rock. Disons qu’avec InRed j’ai commencé à concevoir le rock à travers le classique et le classique à travers le rock.

Tu te revendiques parfois des années 70 ?

Oui, je suis un grand fan de T-Rex et David Bowie. Mais InRed n’est pas le musée de la musique Britannique des 70’s ! Loin de là ! On a un style à part entière et on est bien dans notre époque.

Mais est ce que InRed ne serait pas, comme Magazine les Talking Heads, XTC,… des groupes qui ont souvent fait une musique trop éloignée des goûts du grand public. Ne serait-ce pas un problème pour vous ?

Ça sort comme ça ! il n’y a rien à faire, on fait cette musique. Aucun morceau ne ressemble à l’autre. En fait, j’ai du mal avec les groupes qui jouent toujours la même chose. Dans InRed, on est tous suffisamment grands pour avoir écouté beaucoup de musique et franchement ça transpire dans notre disque. C’est une question de culture musicale et de choix esthétique. Je pense aussi qu’il y a de la place dans l’oreille de tout un chacun pour notre musique.

Ils viennent d’où les autres membres du groupe ?

Guillaume, bassiste, vient de la pop rock et Stéphane, guitariste, est un nom dans la musique brésilienne. François, le batteur, vient du jazz et de la world music. Anne Lisbet, claviériste et choriste -Norvégienne- était dans un groupe de pop rock genre Elastica. En fait, on joue et on écoute tous plein de trucs différents… de la musique, quoi !

Dans votre musique, on retrouve beaucoup d’éléments de pop anglaise avec ton chant et ce synthé. On peut parfois penser aux Kinks en écoutant votre chanson Wendy’s Party.

Une bonne chanson de pop est concise : l’histoire d’une vie en moins de 5 minutes.

Mais j’ai eu l’impression de retrouver Syd Barret avec ce côté très anglais ou alors du Genesis de la première période ?

Ah ! J’écoute beaucoup de Genesis première période en ce moment. C’est vrai que mon accent Londonien donne ce côté anglais qui peut aussi faire penser à David Bowie ou Robert Wyatt qui n’est pas à mille lieux de Syd Barret ou des Kinks. We are British, after all !

Il y a un terme qui revient quand on parle de vous : « Arty  » . Est-ce que cela te dérange ?

Non, pas du tout, j’assume ce côté « Arty ». Par exemple, j’adore le groupe 10cc qui, pour moi, incarne l’idéal pop-art. Et bien sûr, il y a Bowie qui veille sur tout ça.

Et vous pourriez jouer dans des galeries d’art ?

Oui, pourquoi pas ? Cela me plairait même bien aussi.

Vous avez beaucoup joué en concert depuis 2013 ?

Pas assez à mon goût ! InRed a fait une trentaine de concerts sur la scène Indie parisienne, et n’a pas encore la couverture médiatique pour espérer remplir l’Olympia ! (Rires)

Vous avez joué en dehors de l’Ile de France ?

Non, mais on en a très envie ! Surtout depuis qu’InRed est diffusé sur des radios à Tarbes, Valenciennes, St. Malo et j’en passe. On aimerait aussi jouer à Londres, en Suisse ou en Belgique qui nous diffuse aussi.

Pour l’instant c’est toi le manager : tu t’occupes de tout ?

Pas tout à fait, je m’occupe de la production et des concerts. Anne Lisbet, Guillaume et François participent à la communication Web, la promo a été confiée à Pat Kebra.

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(Inred - Droit réservé) 

Sur scène vos morceaux ne sont pas figés ?

Les morceaux ont une structure assez stricte… mais sur scène, on fait une performance et pour l’apprécier il faut venir nous voir !

Il y a une part d’improvisation ?

Pas vraiment, on évite la linéarité, il y a des changements d’ambiance, de rythme… mais tout cela est bien ficelé pendant les répétitions.

Qui écrit ?

C’est moi : j’écris tout, texte et musique. Ensuite, j’apporte les démos en répétition et le groupe retravaille chaque morceau avec son savoir-faire et sa sensibilité.

Ils parlent de quoi tes textes ?

De différentes choses. Wendy’s Party par exemple, c’est le premier amour de ta jeunesse quand tu as sept ans. Loster est un texte sur un cancer qui doit être enlevé, je fais un parallèle avec l’invasion d’une province par un dictateur. D’autres textes comme To Be sont plus abstraits. Les textes sont très écrits et assez poétiques.

On parle de votre album : Il a été fait où ?

Basement Studios, à Paris, nous avons fait un plateau avec eux et à la fin du concert, ils m’ont proposé de produire un disque d’InRed. J’étais ravi. On ne s’y attendait pas, on produisait des démos à l‘époque parce que tout le monde nous réclamait un disque à la fin des concerts. Ça nous a pris un an, de l’enregistrement à la pochette.

C’est un album assez court : sept titres ?

C’est un mini album ou un gros maxi, ça me plait beaucoup. La longueur me plait bien, il démarre bien et finit bien. Le titre de notre album Just About Anything is Possible est un hommage rendu aux musiciens du groupe à qui je présente un schéma de travail et qui en sortent la musique d’InRed. Je peux leur balancer n’importe quoi et ils y arrivent ! J’essaye d’inclure dans notre musique du danger pour que le public ait des surprises.

Comment sont les retours ?

Très positifs et nous sommes très fiers.

Tu aurais pu faire ce disque il y a 30 ans ?

Non, j’étais beaucoup plus ramassé, un peu comme un escargot. J’étais timide et pour un timide la basse est le bon choix, tu peux rester dans l’ombre ! On ne peut pas imaginer cela aujourd’hui, surtout quand on entend InRed ou qu’on me voit sur scène !

C’est quoi vos projets ?

Défendre le disque et faire des concerts !

Et la suite ?

On a un deuxième album en préparation, peut-être plus pop… Vous verrez !

Quel disque tu donnerais à des enfants pour leur faire découvrir et aimer la musique ?

J’ai fait écouter beaucoup de musique à ma fille et il y a un disque d’Erik Satie qui l’a bien accrochée. Alors Satie ou… le White album des Beatles parce que dedans il y a du rock, de la pop, du collage… tout quoi 

Tu as le mot de la fin ?

J’aimerais bien qu’il y ait à nouveau des Autolibs à Paris ! (rires)

 

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