Comment allez-vous ?
Nickel merci. On est en plein bouillonnement de sortie d’album, bien contents d’avoir des retours sur notre travail des deux dernières années.
Qu’avez-vous fait depuis le précédent album « Cydalima » en 2019 ?
Justement, on a directement remis le couvert après être sortis du studio pour « Cydalima » et on a relancé l’écriture de nouveaux titres. La composition, c’est ce qu’il y a de plus excitant et stimulant en musique tu fais sortir de terre des morceaux qui n’existent pas. C’est quand même dingue le processus de création quand tu y réfléchis. On a écrit une trentaine de titres pour n’en garder que 10 au final : les plus énergiques et les plus intéressants ; des titres que tu peux à la fois écouter à la maison mais aussi partager en live.
Comment avez-vous vécu le confinement ?
Comme dans toute la société, chacun l’a ressenti à sa manière, selon sa sensibilité et son lieu de vie. Pour moi personnellement (Florent), c’était une parenthèse enchantée. Il faisait super beau. J’habite à la campagne. Je bossais du lever au coucher du soleil dans ma baraque, j’étais en famille et je pouvais jouer de la musique quand je voulais. C’était top. Je suis beaucoup plus réservé sur la gestion de cette affaire, mais bon on ne va pas partir là-dedans sinon ça va mal finir ! En tout cas, on constate juste qu’on nous fait sauter d’une peur à une autre, d’une angoisse sociétale à une autre, ça enchaîne les fins du monde. Il y a une dimension tragi-comique à tout ça, qui parfois me fait rire (jaune) et parfois me désole. “Not The End”, le titre qui ouvre l’album, parle justement de ça.
Il y a-t-il eu des départs et des arrivées dans le groupe ?
Oui, on a changé de batteur récemment. Toute la création de l’album et l’enregistrement studio se sont faits avec Julien Michel, le batteur d’origine mais depuis quelques mois, un nouveau batteur a pris le relais, Julien Huet.
Vous sortez un nouvel album « Mass », pouvez-vous nous en parler plus en détails ? Vous l’avez fait où et avec qui ?
C’est un album qu’on a enregistré dans le Haut-Jura, dans une ferme du XVIIe siècle perdue dans la campagne où on a pu se retirer pour prendre le temps d’aller au fond des choses. On était dans un studio plus prestigieux pour “Cydalima”, au studio La Frette à Paris exactement. C’était vraiment top mais là, ce qu’on a perdu en “prestige” on l’a vraiment gagné en luxe de temps et en immersion. Le résultat nous plaît vraiment. On a travaillé avec Johan Collovald aux studios “la Corbière” et au studio le “Vibraphone” (pour les prises de voix et le mixage). Johan a fait un super taf de captation mais aussi de production.
Il sort chez qui et comment fait-on pour le trouver ?
Il sort chez le label indépendant qui nous suit depuis le début “Youz”. Il est distribué par “Baco distrib and shop’’ et est donc disponible partout en France. On peut aussi se le procurer sur Bandcamp, en streaming sur toutes les plateformes habituelles et aussi évidemment à nos concerts.
A l’écoute du disque, on sent des influences différentes. Quelles étaient–elles quand vous avez composé et enregistré le disque ?
Les influences, c’est toujours quelque chose qui infuse en fond, jamais l’idée de faire des morceaux “à la manière de”. Dans nos compositions, on met tout ce qu’on a dans le cœur, sur l’instant. Après, c’est le public qui rapproche notre musique de différents groupes et c’est là qu’on se marre car à chaque fois il y a toute une panoplie de références très différentes. Ce sont des retours intéressants car on voit qu’on fait une musique finalement bien difficile à classer et à référencer. On n’a pas la prétention de révolutionner le rock mais ça nous fait plaisir de voir qu’on fait un truc différent,” fait maison”, unique.
A l’écoute du disque, on sent que vous êtes un groupe de rock : comment faites-vous pour sonner rock avec des instruments comme les vôtres (Banjo, tuba…) ?
Franchement, on a vraiment galéré au début. On a dû apprivoiser ces drôles instruments, dompter leurs sons et leur coller pas mal d’effets électriques pour qu’il puissent révéler leur côté rock, qui, à la base, n’est pas franchement évident. On s’est pris des bonnes claques sur des grosses scènes au tout début du projet où ça ne sonnait pas un cachou. Petit à petit, on a trouvé ce qu’il fallait faire au niveau technique mais aussi au niveau des compositions et là, ça commence vraiment à sonner comme on l’imaginait au début du projet.
Quelle est l’histoire de « Mass » : l’animal-totem ?
Le titre “Totem”, qui est le premier single de l’album que vous pouvez voir en clip , est le dernier pour lequel j’ai écrit les paroles. Ça a été un peu comme la clé de voûte qui a révélé le fil rouge de l’album. Je ne m’étais pas vraiment rendu compte mais il y a vraiment un lien entre tous les morceaux et c’est cette bestiole qui finalement le révèle.
Notre animal-totem, on l’a appelé “Mass” pour son côté majestueux et massif. C’est un esprit de la forêt, une divinité païenne sortie du fond des âges qui vient cogner à nos portes pour nous secouer et nous réveiller de notre torpeur. Les paroles de “Mass” sont une prière stellaire post-moderne. Une supplique pour cesser de salir la virginité du ciel. Une rage contre notre capacité à souiller. Un appel à la révolte contre les satellites qui cassent la perfection minérale des étoiles. Les anciens voyaient la voûte céleste comme un immense drap percé de minuscules trous par lesquels transparaissait la Lumière.
“Puissent les anciennes constellations nous venir en aide, puissent l’Aigle et le Cygne faire pleuvoir en larmes brûlantes une pluie de satellites en feu, tombant en silence pour purifier le ciel.” Voilà un extrait du texte qui résume l’esprit de “Mass” : un appel au soulèvement pour un retour vers des racines plus saines. De gré ou de force, on va de toute façon devoir aller dans cette direction je crois.
Peut-on imaginer que vous fassiez un show totalement autour de ce concept ?
Tu ne crois pas si bien dire puisque sur les grosses scènes, on débarque avec une troupe de majorettes qui mettent le feu sur les derniers morceaux du set. Elles se sont fait des costumes en poils justement pour coller à l’esthétique de l’album. Elles sont géniales, une énorme énergie d’amazones punk ; on est trop contents de les avoir avec nous.
Avez-vous des projets de scène ?
Oui, c’est même notre projet le plus important maintenant que le disque est sorti. On s’est fait annuler beaucoup trop de dates sur la tournée du dernier album à cause de” la maladie dont on ne doit pas prononcer le nom”. Ça nous a bien mis du plomb dans l’aile et là on compte vraiment se rattraper. D’ailleurs, pour bien débuter l’année 2023, on a une belle date parisienne le 1er février à la Boule Noire
Quels sont vos autres projets ?
On va rapidement se remettre à composer des nouveaux titres, le triangle du trio est une figure géométrique instable et donc génératrice de créativité. Et justement on a hâte de voir ce qui va sortir du chapeau avec l’arrivée du nouveau batteur, nouveau sommet du triangle.
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