Un grand merci au groupe qui a joué le jeu, sauf le clavier Toby Kinder retenu dans son Angleterre natale, et qui a su manier, comme d’habitude le talent et l’humour pour ces questions « originales », c’est souvent la marque des plus grands et donc c’est la marque de French Boutik !
Ludo Kitsch (Chanteur des Kitschenettes) : « d’où est née votre passion pour le modernisme ? »
Jean-Marc (Basse) : C’est inné ! Venu comme ça ! En commençant par aller chercher des vieux disques de blues au puces. En trouvant qu’être bien habillé, pas en survêtement et baskets, c’est assez … satisfaisant.
Gilles (batterie) : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu les Kinks et les Zombies entre les oreilles. Sinon, cette passion est née par cooptation de mes pairs (pour l’affinage).
Serge (Guitare/chant) : J’ai toujours été Mod … même quand je ne le savais pas … (déjà gamin je boycottais les sandales que mes parents tentaient de me fourguer pendant que je lisais Oscar Wilde) … Quant à la précision “modernist” britannique historiquement pure, je laisse ça aux archivistes.
Gabriela (chant principal) : J’ai découvert le modernisme grâce à une copine d’école quand j’étais ado en Californie. Pour moi c’était d’abord les fringues, mais rapidement les scooters (Lambretta), la musique, bref, tout l’univers … sauf les bagarres qui étaient omniprésentes à l’époque. C’était une “illumination”, la découverte de ma vraie personnalité, après des années passées à ne pas se sentir “comme les autres “. Plus tard, à plusieurs reprises, J’ai voulu rompre avec la scène … notamment en délaissant le scooter pour la moto ! Une copine m’avait dit que tout cela finissait par ressembler à un “escape from 60s island” comme dans la série “l’île aux naufragés” … ça ne marche jamais !
Gérald Chabaud (Photographe) : « Quel effet cela fait-il d’avoir été, joliment, photographié par Derek de Souza ? »
Jean-Marc (Basse) : Lui, et d’autres ! (). Les séances photos, ce n’est pas ce que je préfère…
Gilles (batterie) : Je n’étais pas encore dans le groupe lorsque la session a eu lieu. Zut.
Serge (Guitare/chant) : La référence aux “confitures” évidemment … mais surtout le premier instantané a été tellement parfait (après un concert au Hope and Anchor, je crois) …
Gabriela (chant principal) : Un rêve ! Derek est très doué et vraiment sympathique (comme d’autres photographes de ma connaissance). Avec lui, on se sent tout de suite à l’aise. On avait prévu tout un weekend à Paris pour les séances photo et on a tout bouclé en 3 heures ! Toutes les photos étaient superbes … (le choix pour la pochette de l’album Front Pop a été un vrai casse-tête). On a pu passer la quasi-totalité du weekend à bavarder et picoler avec notre invité. C’est toujours un plaisir de revoir Derek quand on joue en UK.
Francis Lennert (Fan, ami du groupe et fondateur de la marque de boots Mr Painterman) : « En dehors de Slade quels sont les trois groupes des années 60 qui font l’unanimité au sein du groupe ?
Jean-Marc (Basse) : Les Beatles, les Kinks, les Who, Création, Action et Zombies …Non ? ( Mince, j’ai dépassé !)
Gilles (batterie) : Jean-Marc a parfaitement résumé la situation.
Serge (Guitare/chant) : Rien à ajouter. Enfin si, quand même : Sim “La jolie petite libellule” … mais c’est 1970 …
Gabriela (chant principal) : (Rires) … à la base JM n’était pas du tout fan de Slade … et sa réticence pour faire cette reprise est justement mentionnée sous forme de clin d’œil dans l’adaptation que nous en avons fait … j’ai donc écrit : “tu voulais éviter de le faire, on le fait !” … depuis, il a apparemment changé d’avis ! Mais on peut mettre les Everly Brothers ou The Impressions à la place. Par ailleurs, je pense que le fait d’aimer des choses différentes est aussi un atout … ça nous préserve d’un purisme sectaire … les goûts qui ne sont pas toujours partagés (mon rocksteady et la new wave de Gilles) contribuent à enrichir nos compos.
Marie Ospiri (Chanteuse) : « Allez-vous sortir le titre Ame Câline, la reprise de Michel Polnareff sur un prochain EP ? J’adore la version chantée par Gabriella »
Jean-Marc (Basse) : moi aussi
Gilles (batterie) : On l’adore aussi. Il reste à convaincre notre distributeur. Et puis, Michel peut-être ? Michel, si tu nous regardes…
Serge (Guitare/chant) : En 2023, ce serait du luxe.
Gabriela (chant principal) : Ah merci, j’aimerais bien ! Finalement, on ne l’a pas mis sur le CD ici. On avait déjà deux autres reprises.
Ludovic Bors (musicien, compositeur et directeur du label Q Sounds Records) : Quelle place occupe la Soul dans la musique de French Boutik et pensez-vous qu’il existe une soul Française ?
Jean-Marc (Basse) : Une soul française ? J’aimerais bien ! J’ai appris la basse en travaillant en boucle un coffret d’Otis Redding ! Pour la basse, je trouve que la soul rassemble l’essentiel : pas nécessairement technique ; mais si on ne capte pas l’intention du morceau, c’est la catastrophe ! Prenez “ try a little tenderness” : techniquement, c’est pas compliqué ; mais “ bien le jouer”, c’est une autre paire de manches. “C’est pas évident” …
Gilles (batterie) : Du point de vue de son expression rythmique, une place de choix dans nos morceaux. Ensuite est-ce qu’il existe une soul typiquement française ? C’est possible, mais il faudrait déjà définir ce qu’est la soul… Est-ce simplement une pulsation, un rythme caractérisé ? … Ou bien “l’expression de l’âme” ?…parce qu’à ce compte-là, même Edith Piaf peut être considérée comme une chanteuse soul…
Serge (Guitare/chant) : Smokey Robinson, O’Jay’s, Martha Reeves, Isley Brothers, Temptations, Curtis Mayfield … et bien d’autres, continuent à nourrir mon inspiration, (au même titre que les Kinks ou XTC) y compris en termes mélodiques. Quant à “l’ingrédient” rythmique, c’est certain : une pulsation à la fois riche, subtile et efficace. Comme la bossa, le jazz ou le Rock’n’roll des pionniers à certains égards … “Soul française” ? Non, je ne vois pas …
Gabriela (chant principal) : Je suis d’accord avec JM et Gilles. La soul n’est pas seulement un style musical (qu’on adore tous) mais le fait de jouer et chanter avec son âme, à l’opposé d’un exercice de style. Alors oui, il y a bien une Soul française … On a vu d’autres groupes ici qui jouent dans un style parfois un peu plus “classic soul” que nous, avec des textes en français, et ça fonctionne super bien (The Ready Mades, les groupes Q Sounds, etc).
Olivier Popincourt (chanteur) : Pensez-vous qu’il soit nécessaire de créer une internationale pop music et comment s’y prendre ?
Jean-Marc (Basse) : L’internationale Pop est en marche ! Elle sortira bientôt du maquis ! Plus sérieusement, il y a d’abord un problème de définition : c’est quoi la Pop ? McCartney disait, « je crois, que la pop c’est de la musique de haute qualité, exigeante, pour le plus grand nombre »…
Gilles : Il existe bien une communauté d’esprit et de goût entre un certain nombre d’artistes que je ne vais pas énumérer ici (on les connaît bien cher Olivier et cette internationale pop existe déjà virtuellement. La structurer me paraît difficile. Je suis partant sinon.
Serge (Guitare/chant) : Oh moi tu sais, déjà qu’une internationale des travailleurs est devenue impossible … Non, plus sérieusement, tout cela existe déjà en marge de l’establishment, même si ce n’est pas concerté …
Gabriela (chant principal) : Mais c’est déjà fait camarade ! Avec les scènes et les compiles partagées avec des amis ici et ailleurs, c’est l’éruption de la fin !
Anne Marzeliere (Photographe) : Avez-vous une anecdote ou un souvenir de loges qui vous a marqué ?
Jean-Marc (Basse) : J’ai surtout le souvenir d’absence de loges ! Mais un grand merci au Claptrap (Stourbridge) : de vrais loges magnifiques ! Et puis, bien sûr, la petite loge pleine de graffitis « historiques » du 100 Club de Londres. J’ai plus de souvenirs de paquets de cacahuètes et de verres de bière tiède. De canapés en cuir défoncés, mais bien confortables. Mais French Boutik ne reste pas souvent dans les loges : on va voir les autres groupes qui jouent !
Gilles (batterie) : Pas une anecdote mais des dizaines ! Quelle que soit sa qualité, la loge est un lieu quasi sacré de recueillement avant le concert pour ma part. Pour d’autres, c’est un lieu de débauche après le concert. Je ne peux citer personne ici, ni exposer des faits sans m’assurer de la présence de mon avocat.
Serge (Guitare/chant) : À Hambourg, un club minuscule où on pouvait encore fumer, une banquette à côté de la scène, après le concert je me retrouve avec Jean Marc dans une discussion passionnée à propos de ces objets calamiteux que sont les cintres métalliques …
Gabriela (chant principal) : Comme JM, j’aime profiter des autres groupes (et aussi les DJs s’il s’agit d’une soirée axée sur la danse), je ne reste pas longtemps dans les loges. La dernière fois en Russie, on a essayé de me forcer à rester “backstage” toute l’après-midi, j’étais très fâchée … Ils avaient peur qu’on picole trop et qu’on fasse n’importe quoi, comme nos amis des Riots (un peu les jam ruskoff) avaient fait l’année précédente. J’ai réussi à m’échapper plusieurs fois pour aller danser avec mes potes … ils sont quand même venus me chercher … sans pitié ! Pour moi, vu qu’on ne gagne pas notre vie avec la musique, la moindre des choses est de pouvoir se marrer un minimum, éviter le stress …
Grégoire Garrigues (Musicien et à la tête du label Milano Records) : Une question des années 50 : le rock peut-il être chanté en français ? Pour moi c’est oui mais j’aimerais le point de vue d’une américaine
Jean-Marc (Basse) : je vais boire un café, alors….
Gilles (batterie) : Pour moi aussi c’est oui, le rock peut être chanté en français, tout en gardant à l’esprit que c’est une gageure de le faire sonner aussi bien qu’en anglais (par exemple chanter un “eeeeeuuuh” est très moche). Dans le genre, French Boutik se débrouille bien, non ? Gabriela ?
Serge (Guitare/chant) : la question a été tranchée par Jacques Dutronc et Jacques Lanzmann … Et puis j’en ai un peu marre de la langue de l’empire …
Gabriela (chant principal) : Trop de café, tu ne vas pas dormir ! Et ma réponse est évidemment OUI … même si le français n’est pas d’emblée une “langue musicale” (mais comme dit Serge, écoutez Jacques Dutronc et revenez me dire que ça ne marche pas en français !), vu que c’est notre langue quotidienne et donc fatalement notre culture, écrire en français est devenu une évidence pour nous. Je pense que les gens qui aiment Elvis Costello, Ray Davies, Paul Weller etc ne se rendent pas compte que ces artistes n’ont pas fait d’essais dans différentes langues avant de choisir l’anglais pour la sonorité. Comment exprimer ses sentiments, son quotidien, les sensations, la société, une situation politique donnée etc…, avec le plus de justesse et de sincérité, sans utiliser sa langue natale ou celle du pays dans lequel on vit ? J’ai écrit le texte de « Motor Girl » sur le nouvel album en anglais, ma langue natale, car j’ai parlé d’une amie disparue encrée dans mon passé californien et cela me semblait logique et cohérent … mais sinon, (même si j’ai gardé mon accent amerloque), j’habite en France depuis 20 ans, et les autres membres du groupe mis à part Toby Kinder, sont tous nés en France.
Et personnellement, je trouve que pour tous les groupes ça apporte une originalité supplémentaire dans une pop déjà fortement marquée par la culture anglo-saxonne … Mais cela dit, si vous maitrisez bien l’anglais ou si vous avez des sujets un peu plus “universels”, pourquoi pas ? Je peux citer quelques artistes français qui se débrouillent très bien en anglais mais je pense que tu les connais très bien aussi
Véronique Fournier (Styliste, très influencé par la scène sixties) : Question pour Gabriella : Ta place en tant que femme dans un groupe et plus largement la place des femmes dans la scène Mod ?
Jean-Marc (Basse) : je vais boire un autre café, alors….
Gilles (batterie) : je viens avec toi, tu me prends un thé stp Jean-Marc ?…
Serge (Guitare/chant) : Pour ce qui concerne la scène Mod, cette question était déjà dépassée dans les sixties. Sharon Tandy, Lulu, Julie Driscoll, Dusty Springfield et tant d’autres, se posaient avant tout des questions musicales et … modernistes. Pour ne mentionner que la décennie 60’s, les mods étaient avant-gardistes donc “en avance” sur la société britannique. Contrairement aux vilains “Rockers” qui étaient de fieffés machos … en toute objectivité !
Gabriela (chant principal) : (Rires) Serge essaie d’établir sa “domination masculine” en répondant à la question pour moi ! Mais, sérieusement, j’ai eu la chance de ne pas avoir eu trop de problème de “discrimination”. Le groupe a toujours été mixte (sans avoir à se forcer !), même avant mon arrivée, et c’est heureusement beaucoup plus courant de nos jours. Je dois avouer que la tendance n’était pas très progressiste dans la scène californienne de l’époque : j’ai dû créer un scooter club avec des copines car les autres clubs ne voulaient pas de femme ! Et le plus grand club a boycotté notre premier rallye, ils étaient sûrs qu’on allait faire n’importe quoi. Ils se sont excusés après avoir vu que c’était une réussite … j’ai même menacé tous mes amis scooteristes pour les faire participer ! L’ironie, c’est que tous les événements et aussi le zine mod “Wham !” de San Francisco ont été gérés par une femme, Liz Pepin. Tout a beaucoup changé aujourd’hui … et pour le mieux, dans ce cas précis.
Antoine Hue (Musicien, Ready Mades et Food Fight) : Qu’est-ce qu’un groupe Mod en 2023 ?
Jean-Marc (Basse) : c’est rare ! Allez… c’est être à Fort Alamo : cerné par… “les autres” !
Gilles (batterie) : d’un point de vue musical, je pense que ça doit être le résultat d’un savant arbitrage entre bases 60s, et diverses influences (conscientes ou pas) issues de ces 40 dernières années sur les musiciens du groupe.
Serge (Guitare/chant) : Sans doute un fantasme esthétique … en tout cas, l’un des individualismes le plus réjouissant … Le “Modisme” est intemporel : tout ce qui est beau est Mod !
Gabriela (chant principal) : C’est l’avantage de ne pas avoir besoin d’un “dress code”, ni pour les photos, ni pour les concerts : tout le monde est beau (mais pas toujours gentil) … même pour les répètes ! C’est aussi de faire confiance à soi-même et ses propres goûts, ainsi d’être la recherche de la qualité avant tout, même si ce n’est pas le plus évident enfin d’avoir du “succès”
Francis Viel (Guitariste des Waves Chargers et Dj’s ) : Qu’est que cela fait d’avoir plus de reconnaissance de l’autre côté de la Manche (tout en chantant en français) plutôt qu’en France ?
Jean-Marc (Basse) : c’est révélateur de la difficulté d’exister musicalement en France. Alors, d’abord, un grand merci à l’International et au Supersonic, à Paris. C’est d’abord l’occasion de déguster régulièrement l’excellente cuisine anglaise, de faire des heures de train en Angleterre en un week-end. C’est avoir presque plus d’amis et de connaissances de l’autre côté de la Manche… C’est se rendre compte que l’on aurait peut-être dû moins sécher les cours d’anglais au lycée…
Gilles (batterie) : Avant French Boutik, j’ai joué dans nombre de groupes, mais franchement c’est bien la 1re fois que je peux sentir autant de bonheur, mais aussi d’amour dans les yeux d’une audience. Ce n’est pas du cinéma ! Oui, c’est une véritable histoire d’amour avec le public anglais ! Un adoubement incroyable aussi. Ça procure donc en 1er lieu un grand plaisir. Mais ça révèle aussi un manque criant d’intérêt pour la musique pop en France de la part de certains programmateurs/producteurs un peu endormis… Je ne comprends pas trop. Après, comme pour beaucoup de choses : Il nous faut insister ici !
Serge (Guitare/chant) : Même s’il s’agit d’un microcosme, en tout cas d’une scène parallèle, si on m’avait dit il y a 30 ans que je ferai des concerts en Grande Bretagne devant un public de “fans” ! CRACK BOOM HUE ! … En France, la pop c’est compliqué. Et en plus, un groupe qui refuse de rentrer dans une case musicale précise, qui n’est pas labellisé “garage”, “northern soul”, “rockabilly”, “punk”, qui chante en français en attachant une importance aux mélodies … là c’est la croix et la bannière … La scène “rock française” a toujours eu la hantise de sonner “variété” … On en est souvent encore là : il faut des guitares saturées, des voix éraillées, s’habiller en noir et avoir l’air méchant … c’est pitoyable.
Gabriela (chant principal) : C’est une chance ! On s’amuse bien, on a joué avec des groupes superbes et on s’est fait de bons amis …. mais c’est tout de même dommage qu’on ne trouve pas plus d’opportunités ici. Honnêtement je ne comprends pas. Avant de faire partie du groupe, j’avais assisté à un set de la première mouture de French Boutik … j’avais été très impressionnée : “enfin un groupe avec du style, de l’originalité, de la passion, mais aussi avec de vraies chansons accrocheuses et pas stupides !” Quelques amis français semblaient déçus parce qu’ils ne sonnaient pas assez “sixties” pour un groupe mod ! Mon enthousiasme est peut-être dû à mes origines… ou peut-être notre groupe trouve moins sa place ici parce que je souris trop pour qu’on soit pris au sérieux… et oui j’ai entendu cela !
Mais je ne devrais pas me plaindre, en fait depuis récemment on trouve plus de concerts en France et on a eu de belles critiques ici sur le dernier disque … Peut-être qu’un jour on fera moins d’Eurostar et plus de métro/TGV
Jean-Emmanuel Deluxe (artiste, écrivain et à la tête du label Martyr Of Pop) : Le N° 1 des filles de la french pop 60’s pour vous ?
Jean-Marc (Basse) : Gabriela n’était pas née …
Gilles (batterie) : Françoise Hardy, les doigts dans le nez ! (je veux dire pas les doigts dans le nez de Françoise ! C’est une image… pour illustrer la facilité de choix de… et… bon…)
Serge (Guitare/chant) : Françoise H évidemment… et Tino Rossi tout de suite après…
Gabriela (chant principal) : Née en 68 ! (pour répondre au camarade JM) … et c’était loin d’être la meilleure année pour la musique, comparé à 64 ou 66 par exemple… mais je n’étais pas très investie à l’époque ! Sinon, Hardy est le bon choix (on a fait une reprise de “Je ne suis là pour personne) mais j’aime aussi la voix de Sylvie Vartan (‘Irrésistiblement’ parmi d’autres) , elle s’est bien débrouillé en italien aussi (‘Come un ragazzo’)
Olivier Rocabois (Chanteur) Quel est le secret de votre longévité ?
Gilles : Je suis dans French Boutik depuis « seulement » quatre ans, mais le mot clé demeure « complicité » sur un grand nombre de domaines et pas seulement la musique. Pour résumer, on s’entend vraiment bien ensemble. On est très souvent raccord. On est pas tous identiques bien sûr mais il y a pour chacun d’entre nous la même écoute, le même respect des autres membres, et ça compte énormément lorsque vient le moment de donner le meilleur de soi-même lors du travail sur les morceaux, les concerts ou bien les enregistrements studio. A ce moment-là, l’égo trip reste à la porte. Résulat : ça s’entend et ça se voit sur les disques, la scène ou les clips… Et j’ai la faiblesse de penser que de plus en plus de gens viennent pour ça.
Serge (Guitare/chant) : Ce besoin irrépressible de virer du monde … En fait, j’en sais foutre rien … Peut être tout simplement passer du bon temps avec mes camarades de jeu. Bref, on est un vrai groupe …
Gabriela (chant principal) : Tout d’abord je fais mon Jean-Marc comme il n’est pas disponible en ce moment pour cette dernière question : C’est évidemment le thé vert en capsule, le speed des pauvres ! Mais plus sérieusement je trouve plusieurs possibilités :
1. Oui, on s’amuse ensemble !
2. On contribue tous aux morceaux, ce qui nous solidarise. Bien sûr Serge fait la grande majorité des compos mais on partage les textes et les arrangements se font petit à petit pendant des mois en répétant ensemble… des fois le résultat est très éloigné de l’idée d’origine.
3. Avec l’arrivée de Jean-Marc à la basse on a une formation solide depuis des années. J’ai pensé que ça serait peut-être terminé quand l’ancien batteur est parti, mais Gilles s’est intégré rapidement… un peu ‘grâce’ aux confinements/couvres feu peut-être ? Pendant des mois notre seule vie sociale était le groupe comme les répètes étaient autorisés au moment où tout le reste a été fermé.
Et aussi le fait d’avoir Toby dans le groupe a beaucoup aidé à l’époque des confinements ici. Il y avait des salles ouvertes en Angleterre plus qu’ici, et Serge et moi sommes allés à Londres pour faire des concerts « trio. » Je préfère jouer avec basse et batterie mais on s’est débrouillé pas trop mal, et nous avons profité pour travailler des reprises qui sont actuellement sur le disque ainsi qu’une chanson à lui (et moi pour le texte) « Trop Tard » Et je dois noter qu’il a montré une patience incroyable d’avoir nous deux confinés chez lui 24h/24 pendant une semaine ! Musicalement aussi, il contribue beaucoup, et quand bien même il est le maître de l’orgue Hammond, il aime également jouer avec beaucoup d’autres sons. Vu qu’on fait plus de concerts en Angleterre qu’ici le fait d’avoir quelqu’un sur place nous aide beaucoup.
4. On est content de ce qu’on fait… Les disques et les concerts sont de mieux en mieux et personnellement je n’ai aucune ambition « rock star ». Bien sûr pouvoir vivre de la musique et de ne plus avoir besoin d’un crowdfunding pour pouvoir faire des disques serait top mais j’adore enregistrer et jouer…et s’il s’agit d’ un pub plein de gens bourrés, un kiosque devant les enfants ou sur une grande scène c’est toujours un plaisir. En fait, je dois avouer que je préfère peut-être le pub !
On a eu la chance de pouvoir jouer sur des grandes scènes dans d’autres pays, et malgré le super son il y a toujours quelque chose qui me manque. Je n’aime pas le fait que les gens soient si éloignés de moi… les autres membres de mon groupe et aussi les spectateurs…ni le fait qu’on a moins de contact avec les autres groupes qui sont tous coincés dans leurs loges et qui des fois n’ont rien en commun musicalement. Mais à la fin je suis contente de jouer où les gens veulent de nous, c’est une chance.
French Boutik : « Ce je ne sais quoi » - Milano Records/ Kuroneko Distribution
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