Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Johan, chanteur, guitariste sous le nom de DALVA. Je compose, j’écris des chansons depuis une dizaine d’années. Les grandes houles est mon 3e album.
Comment la musique est entrée dans ta vie ? Quel a été ton parcours musical ?
La musique est entrée dans ma vie par la musique classique. J’ai commencé le violon à l’âge de 6 ans. J’ai suivi un cursus jusqu’en fin d’études au conservatoire. J’ai besogné de longues années sur mes gammes et mes coups d’archet avant de prendre du plaisir à jouer notamment des œuvres de Bach et Vivaldi. La musique est de nouveau entrée dans ma vie à l’adolescence. J’ai découvert les vinyles de mes parents et je me suis immergé dans les albums des Pink Floyd, Bob Dylan, Gainsbourg…
Après le conservatoire, j’ai appris la guitare en autodidacte à l’oreille, la basse, puis progressivement quelques techniques de production pour être autonome sur mes maquettes. J’ai collaboré avec d’autres musiciens et en 2013 j’ai sorti un premier EP de chansons en français. Musicalement, c’était très rock indé 90’s (PJ Harvey, Jeff Buckley, Radiohead…). J’avais pris la décision de chanter en français après avoir découvert et beaucoup écouté des artistes comme Alain Bashung, Jean-Louis Murat ou encore Alexandre Varlet. Je me suis intéressé à l’écriture poétique, j’ai beaucoup écouté Léo Ferré également.
Quelles sont tes influences principales, pas forcément musicales ?
J’ai creusé des courants assez éclectiques dans la grande famille pop-rock…Après avoir été biberonné à Pink Floyd, Led Zeppelin, j’ai eu une grosse période rock indé (label Dischord avec Faraquet, Fugazi…), post-rock (speed you black emperor…), quelques obsessions (PJ Harvey, Elliot Smith). J’ai toujours été friand de faire de nouvelles découvertes, en terme de style mais aussi de production…cela m’a conduit à écouter des choses très variées et ça continue ! Plus récemment j’ai été particulièrement sensible au travail de Fink. Son passé de DJ, passé par la dub qui amène dans sa folk, du groove, de la transe, cela m’a beaucoup inspiré dans ma recherche de nouvelle sonorités avec la guitare acoustique. Idem avec Ben Howard qui a puisé son inspiration dans beaucoup de courants musicaux en conservant la folk au cœur de ses productions. En France c’est un peu ce qu’a fait Alexandre Varlet qui a superbement conjugué la coldwave à la folk la plus épurée.
En phase d’écriture de chansons, je recherche des thèmes, des histoires, des personnages qui me parlent. En littérature, Jim Harrison et Dostoïevski sont très inspirants. Je citerais aussi Roth, Auster, Carrère, Houellebecq, Desnos et Mallarmé. L’écriture de mes chansons, même lorsque les textes sont poétiques ou à tiroirs, puise dans tout ce corpus et bien sûr dans les rencontres, la vie…
S’agissant plus spécifiquement des textes de chansons, les textes de Jean Fauque et de Boris Bergman pour Bashung, la plume de Jean-Louis Murat et Alexandre Varlet m’ont guidés pour associer la musique que j’avais en tête, d’inspiration principalement anglo-saxonne, et les textes que j’écrivais en français.
Pourquoi ce nom Dalva ?
Dalva, c’est le nom d’un roman, surement le plus connu, de Jim Harrison, un écrivain que j’ai beaucoup lu. Il s’agit d’un personnage féminin au travers duquel Jim Harrison parle à ses lecteurs de son rapport à l’histoire de son pays, les Etats-Unis, et notamment du génocide des amérindiens et de l’appropriation de leurs terres, de son rapport à la littérature, des relations entre hommes et femmes…
Ta musique est très particulière : tu mélanges très bien, l’électronique et l’acoustique, c’est assez rare, pourquoi fais-tu ce mélange ?
Je compose à la guitare acoustique principalement. J’aime le son de cet instrument, et j’aime l’entendre seul avec une voix, on y trouve l’essence même d’une chanson. Mais je l’aime également mélangé à d’autres sons, notamment électroniques. Les beat électroniques par exemple peuvent être inspirants pour modifier le picking de la guitare. Certains sons de synthés s’associent très bien au son de la guitare folk…
En concert, tu es seul ou tu as des musiciens avec toi ?
Après mon album Lumen en 2021, j’ai beaucoup joué en solo avec quelques sons électroniques. Avec l’album Les grandes houles, j’ai voulu être en mesure de proposer aux programmateurs une formule trio, me permettant de me rapprocher des arrangements de l’album sur scène. Nous avons travaillé un set avec Erwan Karren à la guitare baryton et Thomas Chalindar à la batterie et aux pads.
Combien de disques as-tu sorti avant ce nouvel album ?
j’ai sorti un EP et deux albums. Un premier EP en 2013 puis Printemps Brûlant en 2018 et Lumen en 2021.
Tu sors un nouvel album « les Grandes Houles », tu l’as fait où et avec qui ?
Après la parution de « Lumen », j’ai eu envie de faire un disque plus Pop, j’ai souhaité mettre des boîtes à rythmes et un peu plus de synthé tout en gardant mon écriture et mon jeu de guitare. Je suis allé voir Yann Arnaud qui avait mixé « Lumen » et dont j’avais beaucoup aimé le travail, je savais qu’il réalisait aussi des disques et chemin faisant, ayant pas mal de références musicales en commun, nous avons été au diapason pour concevoir les arrangements de ces nouvelles chansons. Nous avons enregistré le disque dans plusieurs lieux, son studio, celui de Paul-Marie Barbier qui joue les claviers, et le studio Mélodium à Montreuil.
Pourquoi ce titre ?
Les grandes houles représentent l’onde qui traverse les mers mais aussi celle qui porte nos vies car on oscille en permanence entre des creux et des hauts, des risques d’avarie et des moments de calme plat.
Comment qualifierais-tu ta musique sur ce disque ?
J’aime bien le terme de pop climatique que nous avons trouvé avec Nicolas Favier l’attaché de presse qui travaille sur la promotion du disque. Je parle aussi souvent de folk orageuse pour indiquer la présence importante de la guitare folk et les variations sonores qui caractérisent mes chansons.
De quoi parlent tes textes ?
Les textes de ce disque portent des thèmes assez variés : les conséquences de l’isolement sur la vie des gens, et le miroir déformant des écrans qui distord la réalité, altère le libre arbitre et attise les bas instincts… Ils parlent aussi de rêves qui prennent forme, de vies qui se réinventent…Le spectre est large et la poésie n’est jamais très loin car j’aime laisser les gens creuser leur propre sillon dans mes chansons pour y trouver finalement … ce qu’ils veulent y trouver !
Va-t-il y avoir des concerts ? Si oui quand et où ?
Il va donc y avoir La Boule Noire le 26 janvier 2024 et je travaille à l’organisation de plusieurs mini-tournées en province en formation trio. La première en Bretagne au mois de février, puis en Bourgogne au mois de mars.
Comment sont les premiers retours ?
Les premiers retours sont bons. Je suis ravi de lire les mots des journalistes et chroniqueurs. J’ai l’impression que des personnes qui étaient un peu restées à l’extérieur de mon petit monde y sont finalement entrées par ce disque. J’aime l’idée que ce disque soit un peu addictif, ce qui revient souvent dans ce que je lis.
Quels sont tes projets ?
Tourner, jouer….et puis se remettre doucement à penser aux prochaines chansons…repartir d’un autre endroit peut-être, expérimenter d’autres façons de composer, d’écrire tout en conservant sa singularité …Ce qui me raccroche en permanence au processus de création, c’est la friche immense du champ des possibles et l’aventure que représente la recherche, la découverte de nouvelles pistes de création.
Le mot de la fin !
Venez nombreux le 26 janvier à La Boule Noire ! Je serai en coplateau avec mon camarade Acquin qui a sorti un très bel album en même temps que le mien…La soirée s’annonce belle.