Benjamin Laplace & NouX, « l’Homme bleu voit rouge », le disque d’un artiste libre

lundi 5 février 2024, par Franco Onweb

Sorti en 2019, le premier album de NouX avait été une surprise à la fois par la qualité d’écriture mais aussi par l’originalité de sa démarche : mélanger le rock et la musique classique. Malheureusement, Benjamin Laplace, l’homme derrière le groupe avait dû, comme tout le monde, subir un certain Covid et le disque n’avait pas pu être exploité à la hauteur de sa qualité, notamment par le live.

Mais Benjamin est un homme tenace et il n’a jamais cessé de composer et d’enregistrer. Le résultat est ce nouvel album « L’Homme bleu voit rouge ». Un disque plein de mélodies, de chansons et d’ambiance qui rappelle que Benjamin Laplace est un vrai compositeur qui a su intégrer ses influences à la fois de rock, de pop et de musique classique pour un résultat détonnant qui peut rappeler les grandes heures de David Bowie. L’ancien punk niçois qui avec Mistral avait enchanté les nuits de la Riviera s’affirme aujourd’hui comme un artiste à part entière !

Voici donc une interview fleuve de Benjamin Laplace pour expliquer ce nouveau disque et sa démarche !

Que s’est-il passé depuis la sortie du premier album de NouX en 2019 ?

Oh ! Tellement de choses ! Tout d’abord, le présent : je viens de sortir le nouvel album, « L’Homme Bleu 🔹 Voit Rouge ♦️ ; En Vers 🎶✍️ » 13 titres, dont 3 instrumentaux ! La première bonne nouvelle, c’est que cet album semble avoir trouvé son public sur certaines plates-formes. Ça, c’est très gratifiant pour moi, pour l’équipe, les musiciens de l’album et les featurings. Un exemple : sur Spotify, en 2020, j’avais 200 followers ; depuis 2021, quand j’ai commencé à sortir les singles de l’album un par un, et jusqu’à aujourd’hui où ils sont réunis sur l’album, ils sont passés à 12 900. Idem pour les clips sur YouTube !

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Et toujours au présent, pour présenter live cet album intimiste, autobiographique (même si sur le disque il n’y a pas d’ordre chronologique logique) c’est mon côté Dadaïste et ma liberté d’imaginer un format challenge et neuf ! Plus challenge je ne pouvais pas ! Moi et une machine (mon MacBook) qui joue aussi les « Pastilles » de musiques composées qui font jonction entre les titres. Plus, elles font partie intégrante du spectacle, dans la mesure où elles ont une fonction narratives. Ça s’intitule le « Recit’All Guitares & Mots » de l’Homme Bleu, Benjamin Laplace. Tu as l’affiche du 1er que j’avais fait en avant-première le 2 décembre dernier à La Rare Gallery Paris IV. Mais tu es invité, tes lecteurs aussi au prochain ! Ahah ! Je fais un Concert gratuit dans ce format le samedi 9 Mars prochain à Paris à 19h ! A vos agendas ! L’association #faireliens #tierslieux 44 rue du Docteur Finlay 75015 Paris

Ce qui est sûr, c’est que de 2019 à aujourd’hui, je n’ai eu de cesse de composer, écrire, arranger, répéter, enregistrer, faire de la scène et aussi faire mes Clips. Est-ce que tu sais que 80% des clips NouX ! et 100% des clips de « l’Homme Bleu🔹 », c’est moi qui les fais ? C’est une véritable recréation pour moi, cette activité 

D’ailleurs, tant que j’y pense, il y a eu cet EP 3 Titres « Nos Amours Chacal » (toutes plateformes) que j’ai composé, interprété et produit. A la demande de son « commanditaire », j’ai également fait son clip Amour Chacal : clique et regarde ! Tu n’en as pas entendu parler dans ce petit monde de journaliste rock ? C’est un collègue à toi qui en est à l’origine. Ancien journaliste à ’Best’ puis au ’Courrier picard’, auteur de romans… T’as trouvé ? Philippe Lacoche bien sûr ! Il m’a connu quand j’avais 18 ans et suit ma musique depuis. Il couvrait les concours au Golf Drouot, il a été le premier à écrire sur Mistral, à dire des choses élogieuses sur nous dans Best. En novembre 2018, il m’a demandé si je ne voudrais pas adapter certains de ces poèmes. J’en ai choisi deux : ’Amour Chacal’ et un autre, « Je ne t’aime pas Morisse » (clip) Ce clip-là est signé par Mathieu Robet, qui a été mon élève quand il avait 13 ans (j’en avais une trentaine et je donnais alors des cours de guitare). On est resté amis tout ce temps. Pas un hasard qu’il ait choisi ce titre plein de guitares, où je joue tous les instruments, batterie incluse ! Regarde, tu vas comprendre 

Alors en 2019, j’ai eu la chance que la SACEM aime le disque ’sa diversité, son originalité, etc.’ (je les cite !) Concrètement ils m’ont soutenu en m’octroyant une certaine somme pour monter la release party de l’album. Cela m’a permis d’auditionner les musiciens de la section rythmique, et de les payer pour les répétitions pour monter le show « We’re all Black Stars » : un clin d’œil à David Bowie qui est le fil rouge du concert et de l’album ’Sombres Illuminés, We’re all Black Stars’ », même si ça fait un peu pompeux de le dire comme ça ! C’est un vrai show dans la mesure où je l’ai écrit et conçu non-stop : une heure quinze ou plus selon les improvisations et solos avec Adrien Frasse-Sombet (violoncelliste de l’album) sous forme de dialogue. Pourquoi non-stop ? Parce que j’avais imaginé une narration musicale et textuelle entre les morceaux qui racontait une histoire : celle de l’album, du rapport avec David Bowie. Le gros avantage aujourd’hui, c’est que c’est un « spectacle clé en main », qui peut être interprété par n’importe quels musiciens. Des pastilles musicales conçues sur ordinateur font la jonction entre les titres et les changements de guitare. La nature et moi avons horreur du vide ! Dans l’une, où j’ai mis le passage d’une interview de David Bowie où il répond à une question d’un journaliste : ’No, I’m not a hero’. Cette pastille introduit le titre phare en forme d’hommage, «  Il va Falloir Faire D Héros » (Clip). Je me suis amusé à composer ce morceau sur la même trame harmonique que « HEROES ». J’avais d’ailleurs demandé l’autorisation de l’adapter aux éditeurs et à l’ayant-droit, le fils de David Bowie. Un des éditeurs m’a juste dit qu’il appréciait beaucoup le titre, avec un crush pour le requiem de fin. Le fils Bowie n’a jamais répondu. J’adore le jouer live !

Tu sais, je prends un grand plaisir à faire ces pastilles et concevoir mes spectacles ! J’ai utilisé cette même mécanique pour le premier seul-en-scène de ma vie destiné à présenter mon dernier album, ’L’Homme Bleu’. J’y reviendrai plus bas. Il y a un titre sur ce nouvel album qui caractérise exactement ça : «  LuV So Venezia & ElectriK Planes » un instrumental composé, joué avec seulement des outils numériques, même la guitare. Crime de lèse-majesté pour un guitariste ! Vade retro Satanas ! Et tu sais quoi ? Ça a été un des titres les plus joués sur les plates-formes en 2023 !

Tu sors un nouvel album sous le nom de Benjamin Laplace & NouX. Pourquoi prendre ce nom et pas seulement Noux  

Parce que pour le précédent album, en créant NouX ! j’ouvrais le champ des possibles : inviter des musiciens d’horizons musicaux différents, classiques, lyriques, jazz, qui ne fassent pas référence au monde « rock ». Mon nom, mes trois premiers albums «  Etat d’Ôm 95 (Spotify) » suivi de COMME (toutes plates-formes) et QUOI (Soundcloud) y font référence, tout comme Mistral (Spotify) et Ménage à 3 (live in Nice) 

Pour « L’Homme Bleu🔹Voit Rouge🔺En Vers, je renoue avec une certaine tradition rock, qui consiste à jouer rock, blues, pop, mais aussi expérimental, donc « prog », musique progressive. Voilà pourquoi je réhabilite Benjamin Laplace ! NouX ! me permet par exemple d’inviter des musiciens classiques, de m’inspirer des ’musiques du monde’’ sur les instrumentaux… D’où cette signature légitime. 

Avez-vous beaucoup joué durant ces quatre dernières années ?

Il y a eu les concerts avec le « NouX ! band » déjà entre 2019 et 2021. Entre les confinements. Pas assez à mon goût. Mais comme je te l’ai déjà dit, c’est un spectacle écrit, un clé en- main », prêt à être joué sur toutes les scènes, en festival, en tournée… Voici le Line up de 2019 à 2022 : Rudy Serairi à la basse et chœurs, Patrick Marsepoil à la batterie/commande de l’ordinateur, Adrien Frasse-Sombet au violoncelle, Benjamin Laplace au chant lead/guitares. C’est un très bon Line up à 4 et le résultat est bon ! On a créé une vraie alchimie de groupe. 

Aujourd’hui pour « l’Homme Bleu », j’ai créé un nouveau concept « clé en main » que j’adore… et le public aussi ! Je l’ai testé la première fois le 2 décembre 2023 à la Rare Gallery Paris 4. Il s’intitule : Le « Recit’all Guitars 🎸Mots🎶 ?? de l’homme Bleu. C’est un « mini show seul-en-scène » de Benjamin Laplace (il y a déjà des vidéos en ligne sur YouTube). D’autres suivent. Je te tiendrai au courant.

Benjamin en Live à la Dame de Canton
Crédit : Philippe Beranger

Quand et comment as-tu enregistré ce nouvel album 

De fin 2021 à 2023. On a enregistré et sorti les titres un par un au rythme de la production. C’était millimétré : enregistrement, arrangements, mixage, production. La nuit, le matin, je faisais les vidéos. Tout passait au crible d’un « comité d’écoute », « Le Team Bleu Rouge Vers » Un groupe fermé de quinze à vingt personnes sur WhatsApp, dont des musiciens, de jeunes artistes plasticiens, photographes (Youri Lenquette et d’autres)… C’est une entreprise démocratique ! Parce qu’au final, je tiens compte des différents avis. Si je n’ai pas l’approbation du ’comité’, tant pour un Mix que pour une Vidéo, je retouche.

Où l’as-tu fait 

Aux studios 7e Ciel, avec une nette accélération à partir du second semestre 2023, parce que le studio (3 studios et 2 régies) allait être démoli ! La ville d’Issy-les-Moulineaux a préempté le lieu pour y construite un complexe immobilier. Quand j’ai posé mon dévolu chez eux, cela faisait trois ans qu’ils avaient reçu cet avis, mais quand la date tomberait, ils auraient deux mois de préavis. Sachant ça, on a fait toutes les prises basse-batterie au début. Et les habillages au fur et à mesure, entre chez eux et chez moi, où j’ai mon propre (humble) studio. 

J’avais plus de titres qu’il n’en fallait. Pour ceux avec la batterie, ça commence à deux, en répétition Guitare/Basse/Batterie. On a commencé et continué comme ça. On tournait les titres avec mon pote Nico (son nom de scène et sur les plates-formes, c’est Le Duc NiCoLo) et moi. Lui a la batterie, et moi sur chaque titre indifféremment un coup à la basse, un coup à la guitare. En studio pareil. Si on faisait une prise guitare/ voix témoin / batterie, dans la foulée j’enregistrais la partie de basse. Je joue toutes les parties de basse de l’album. Parce que c’est tellement putain de sexy (ahah, mais vrai) de jouer de la basse ! Pourquoi se priver des bonnes choses ! Plus sérieusement, c’est aussi que je sais exactement ce que veut. Comme je joue les guitares et chante, j’aime agencer les diverses parties, faire de l’air, jouer dans les gaps 

Avec Nico, le tout premier single qu’on a enregistré, et donc sorti, c’est le single PoP : BumP-Bump (clip), avec son intro très Beatles, pour lequel il y a aussi un radio edit.

A suivi ’Best Friends Dreams’ (Clip) qui est résolument rock écrit après les obsèques de mon ami d’enfance et batteur de mon groupe Mistral, Didier Claes. Dans le titre écrit en anglais, je lui dis que notre rêve de môme, on l’a réalisé ! Je te raconte : on s’est connus à Saint-Jean-Cap-Ferrat, sur la Côte d’Azur, quand on avait 7 ans. Lui arrivait de Belgique, moi de Paris. Pour les gens du village, on était des étrangers. Enfermés dans notre bulle, notre refuge ça a d’abord été The Turtles, Mungo Jerry, Aphrodite Child, les Beatles. A 11 ans notre ’Rebellitude’ a grimpé avec Cactus, Les Stones, The Stooges, Alice Cooper, Grand funk Railroads. Fatalement, il y a un gap quand tes petits camarades de classe aiment Johnny, Claude François, Sardou ! Tu vois ? Et c’est à cet âge-là que j’ai commencé à me mettre sérieusement à la guitare, et lui à taper sur des barils de poudre pour machine à laver. On avait un souhait, un rêve : c’est qu’à 20 ans on ne soit plus dans cette vie futile, dans ce village aux regards hostiles, mais sur scène, avec un disque et en tournée notre « Best Friends Dreams » ! A 20 ans avec Mistral (Spotify) on avait fait un album « Sexy Beau », et pile poil, on était en tournée sur la tournée Scorpions en première partie 

https://www.youtube.com/watch?v=k58q-TY9hX4

Toujours avec Nico, qui est aussi ingé son, on faisait les chœurs, les percussions de ses titres pour gagner du temps. Moi, dans mon studio perso, j’ai fait quasi tous les habillages guitares, claviers, midi et les chœurs. Ma voix a plusieurs octaves, alors tous les chœurs de l’album, c’est moi ! Si, si ! Genre les « filles » sur BumP-BumP, c’est moi ! Tous les arrangements, la production brute, c’est chez moi. Brute, parce que 80% des mixages ont été fait à 7e ciel. Plus de 80% d’ailleurs ! (rires) Parce que 5 titres ont totalement été fait chez moi ! Dont sur le 1, 2, et 3 où je joue tous les instruments voix/co ! : 

Quels sont les musiciens qui ont participé à ce disque 

Alors sur ces deux titres : *For the LuV @ Guitare ou *Obsession for Silence and Guitars et Les oiseaux Gueuler Adrien Frasse Sombet est au violoncelle, et le maître chinois GUO GAN est à l’erhu. C’est un instrument que j’ai découvert en numérique. Si tu écoutes bien, c’est l’instrument lead que j’utilise dans «  LuV So Venezia & ElectriK Planes » ! GUO GAN, en France et dans le monde, est connu pour ses tournées au côté de la star du piano classique Lang Lang. Avec lui, il joue au Madison Square Garden de New York, etc. La veille d’enregistrer chez moi il était à Londres pour finir l’enregistrement du nouvel album de Lang Lang avec The London philharmonic orchestra pour Universal. Un plateau grouillant de 100 personnes… Le lendemain, il était dans un F1 au troisième étage avec moi et Nico comme ingé son. Tu vois le décalage 

Benjamin et Adrien Fraisse-Sombet
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Sur Je ne connais rien aux Mandarines (clip) Les Mômes n’aiment pas la Lose intégrale (clip) l’instrumentalBeers Poésie For Drugs Symphonie (Spotify) Les Mômes n’aiment pas la Lose (radio edit_le clip), c’est le violoncelliste Frédéric Audibert qui joue avec moi. Ces titres ont été enregistrés en direct aux Studio 7e Ciel. Je suis un fondu de violoncelle. Mon rêve a été exaucé avec Adrien en faisant tout un album Guitares/Voix/Violoncelle (’Sombres Illuminés’, le précédent album). Pour les besoins des titres plus hauts, je me suis mis à en écouter des dizaines de jeunes violoncellistes sur YouTube, et rien. Jusqu’à ce que je découvre ce mec, Frédéric. La façon dont il interprète Bach d’abord. Puis le choix des compositeurs qu’il interprète, tels Chostakovitch, Domenico Gabrielli, Iannis Xenakis ou des pièces de Sébastien Béranger. Un choix éclectique à l’opposé de tout clientélisme ! Je lui ai fait la cour via les réseaux. A regarder son Wikipédia, bien qu’impressionné, je ne me suis pas dégonflé. Ce qui m’a plu aussi, c’est que pour un soliste de renom qui chapeaute plusieurs festivals dédiés au violoncelle, il prenne le temps d’enseigner. Comme tous les ’grands’ il est d’une humilité confondante. Donc, pour d’abord se défausser, il me dit ’tu sais, je vais te mettre en contact avec plusieurs de mes élèves ! Ils disposent de plus de temps et sont aussi bons que moi, si ce n’est meilleurs’ Le fait que j’ai déjà fait tout un album avec un violoncelliste, et pas des moindres, a peut-être joué en ma faveur, et il m’a demandé de lui envoyer les enregistrements et leurs partitions. Je ne sais pas si je lui ai dit que les cadors que sont les Raphaël Imbert saxophoniste free jazz, maître de l’improvisation, aujourd’hui directeur du conservatoire de Marseille, Fabrice di Falco, contre-ténor lyrique à l’affiche à l’opéra de Nice pour le rôle principal dans ’Akhnaten’, l’opéra de Philip Glass et également initiateur et maître d’œuvre des ’Voix d’outre-mer’, ainsi que Nono Norbert Krief, guitariste fondateur de Trust, 15 ans Guitariste de Johnny, des amis qui sont venus jouer sur l’album gracieusement… Bref, 4 jours plus tard, Frédéric m’appelle et me dit ’J’aime bien. Ok, on va le faire !’ Il est arrivé à Paris un mardi (il vit à Monaco), on a répété mercredi-jeudi-vendredi, et on a enregistré tout samedi. Comme c’était le printemps, on répétait les après-midis, en déjeunant sur ma petite terrasse, c’était… de supers moments ! Entre deux sessions, Frédéric me racontait le temps passé en Russie aux côtés du maître incontesté Mstislav Rostropovitch. Humilité quand tu nous tient ! Bien sûr, il n’en avait pas fait état, comme de tant d’autres choses 

Des compliments que j’ai eus toutes ces années, c’est le sien que je garde bien au-dessus de tous ! En partant du studio, avant qu’il ne grimpe dans le taxi, il m’a sobrement dit : ’Benjamin, je te tiens comme un très bon compositeur. Continue dans cette veine. Vraiment. Merci pour tout’. Merci ? Je pensais alors que lui me faisait un revoir à l’arrière du taxi ! Merci à toi Frédéric ! Ton jeu, ta générosité sans esbroufe ni effet… Au plus proche de la note, de la mélodie avec ce grand plus que tu lui apportes ! Je dois trouver une scène digne de ce nom pour te convier à jouer Fred 

Pourquoi avoir appelé le disque « l’homme bleu voit rouge en vers » ? Es-tu l’homme bleu  

Je te réponds aux 2 questions :

L’Homme Bleu parce que le bleu est couleur de rêves, de souvenirs aussi, et qu’un

grand nombre de titres de cet album éclectique puisent leurs racines dans le blues.

Voit Rouge parce qu’il y a de quoi en ce moment nan ? Pas toi ? Et je n’épilogue pas parce que sinon je vais être colère

En Vers parce que depuis toujours, je ne sais faire et exprimer qu’avec des notes et des mots sur mes guitares.

’Dans cet album, je roule sans permis sur différents styles, de toutes les humeurs, là où les harmonies de mes guitares et la poésie du quotidien trouvent un nid. Je viens du rock, je vis rock. Ici, je suis entouré de musiciens d’exception aux couleurs de la musique classique et de celles du monde. Ils jouent et enregistrent au gré de celles qui les touchent, par les couleurs qu’elles éveillent. L’album avec ses instrumentaux sont une palette de bleu, m’ont-ils dit. Un bleu changeant, insaisissable, comme l’est le ciel de Paris au crépuscule. Comme moi, ils empruntent des routes sans panneaux ni étiquette.

Ils évitent les frontières, rester libres est leur seule direction.

Musicalement tu es resté assez proche du premier album, avec un côté mélodique très en avant. La mélodie c’est la base de ton travail  

Je suis content que tu aies remarqué cette spécificité chez moi. Non, ce n’est pas la base de mon travail. Mais si je considère, tant pour une musique que pour une chanson, que la mélodie n’est pas assez « forte » pas assez mémorisable elle reste dans la pile de celles qui ne sortent pas

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Tu avais quoi comme influences au moment de faire le disque  

Ce n’est pas comme ça que je fonctionne. En phase d’album, j’arrête d’écouter de la « musique actuelle. En vulgarisant, ça veut dire ne plus écouter dont le format est basse/guitare/batt/chant. Alors j’écoute du Jazz et du classique. Et ça, ça doit fatalement influencer ce que je fais. Même inconsciemment. Je suis gâteux, où je t’ai déjà dit que j’avais étudié l’harmonie classique ? Par là je veux dire 2 choses : C’est qu’un titre, enfin un instrumental commeFor the LuV @ Guitars_Obsession for silence (Spotify) que les musicologues et mélomanes rangent dans le neo classique ou Musique contemporaine. C’est parce que dans sa construction, ses modulations il peut faire référence à la façon dont la musique classique s’ecrit. Mais pour répondre à ta question est-ce parce c’est parce que j’en écoute pendant cette phase de création ? Non, je ne crois pas. C’est parce que j’ai parfois besoin de m’exprimer dans d’autres formats que ceux qu’offrent la musique chantée. Aussi parce que la guitare est infinie, dans la mesure où elle permet de s’exprimer dans tellement de styles, avec tellement de techniques différentes. Sans parler des palettes de sons qui s’offrent à nous. Comme ma Station Melotron achetée depuis peu, qui me donne la possibilité de jouer des parties de flûtes, d’orchestre !

Pour ma part je trouve qu’il y a un côté toujours très Berlinois dans ton travail, presque européen. Es-tu d’accord  

Merci pour cette observation aussi ! Et ravi que tu dises Européen ! Parce que j’ai un peu viré vers le sud de l’Europe ! Pas idéologiquement ! Mais plein cap Soleil ! Alors ouais, ce ne s’entend pas sur tous les titres ok ! Mais sur Bum-BumP (Radio- edit ) et sa version originale, plus longue : BumP-BumP Intégrale, avec une intro qu’on dit très « Beatles ! J’adore ce titre. Remarque, Tous, je les aime tous. Avec l’écriture, c’est deux ans de travail passionné l’album Et passionnant pour tout le Team. Je reviens à ce que je disais ;

Idem sur « Je ne connais rien aux Mandarines » guitares et textes sont Soleil , tu ne trouvent pas ? Quand je dis Europe du sud c’est l’Italie surtout ! J’y ai beaucoup voyagé ces dernières années, l’Espagne aussi où je n’ai d’ailleurs jamais mis les pieds. Mais en moi j’y capte ses couleurs, ses déchirements internes et civils avec un Franquisme hélas toujours présent, ces paradoxes avec la révolution ! Sa joie et sa tristesse. Je n’y suis jamais allé mais tout ça, sa joie sa tristesse, fait de ce pays un oxymore Land que je connais bien par le, leurs Flamenco que ne joue pas « académique » mais en autodidacte. Éclairé. La Grèce également, la Crète plus précisément. Nous y sommes allés plusieurs fois. Je dis « nous » parce qu’elle a changé ma Vie. Elle s’est Sophie. Depuis presque une décennie que nous sommes ensemble la vie est plus douce. On est bien. C’est limpide ce sentiment amoureux, avec elle. Jamais je n’avais réussi à rester aussi longtemps loin de mes démons que sont les vas et vient Heroine-Alcool- Heroine-Alcool avec leurs copains Coke Crack. Je n’en ai plus besoin, l’envie m’a été enlevée. c’est assez curieux, miraculeux ? Il y a déjà eu les deux derniers album avec elle dans ma vie et les singles ! Je me devais de le dire.

La trilogie Berlinoise de Bowie est-elle une influence pour toi ? Mais aussi Kurt Weill et Bertolt Brecht  

Tu sais l’album précédent ’Sombres Illuminés, We’re all Black Stars’ était très “teinté David Jones Ziggy”. Nous savions qu’il était souffrant. Au Studio 88 qui se nomme Audioscope un excellent studio à 2 pas de chez moi, qui se trouve 88 rue de Cambronne Paris 15, j’avais l’étrange impression qu’il me disait des choses à l’oreille. Quand il est décédé c’était pire. C’est son enveloppe terrestre, martienne qui planait dans le studio. D’ailleurs un soir on a terminée JOE je me rappelle dire à tous ce soir tout doux, demain on enregistre « Il va Falloir Faire D Heros  » en rentrant chez dans moi dans un état second sans rien prendre, l’harmonie de fin me vient. C’est la partie baptisée « Requiem pour David » Ecoute tu comprendras. Comme dans tout le titre, David et moi nous parlons, sur le « Requiem » je lui raconte le monde depuis qu’il est pati. Bref, le lendemain le groupe médusé, doit apprendre à le jouer au pied avant de l’enregistrer. Et moi, en ITW Radio avec Adrien quelques mois plus tard, d’apprendre que du disque et du répertoire c’est son passage préféré ! Et moi, secrètement de penser que soit David me l’a soufflé, ou qu’on l’a composé et écrit ensemble ! Alors ensuite tu vois, j’ai vraiment du m’éloigner du « Dead Dude » !!! Ahahah !!Non, pour celui-ci No Bowie

Quant à Brecht comme tu le vois je suis mon propre théâtre, sans prétention. Pour cet album je me suis détaché des diverses mouvances tant musicales que littéraires, intellectuelles, ou philosophiques.

Comment le jeune Punk de Mistral aurait-il considéré ce disque ?

Oh, il serait raccord ! J’ai toujours été éclectique !

Peux-tu nous parler de tes textes  

 Comme ils sont en partie autobiographiques, sans ordre chronologiques, j’aimerais que les gens les découvrent eux même. Dans le mode narratif, je pense qu’ils sont proche de mes auteurs de prédilection

Quels sont tes influences littéraires  

Mes 2 Jean d’abord : Jean Genet et Jean Cocteau. C’est grâce au second que le premier a été édité d’ailleurs. Calaferte, et les Russes de du 19 et fin 19e.

Comment cela va se passer sur scène  

En « Recit’All Guitares & Mots » de l’Homme Bleu, Benjamin Lapla

Quels sont tes autres projets, notamment la réédition de certains de tes anciens projets ?

Je travaille à la sortie d’un album de Ménage à Trois qui s’intitule « Dénudés »

Le mot de la fin !

Que l’album continue sur sa belle lancée ! Que les vrais défis mondiaux du 21e que sont l’environnement, la pauvreté galopante aient rapidement des réponses. Et j’arrête je sens que je vois rouge, il vaut mieux que je reste dans le Bleu. Merci François !