Il y a trois ans vous sortiez un disque sous le nom de Motarlozer, maintenant vous sortez un album sous le nom D’Arsène Obscène and the Loozer, que s’est-il passé ?
Raoul : Avec les Motarlozers c’était marrant en live mais musicalement on tournait un peu en rond j’en ai parlé à Arsène et l’idée de faire un backing band de ses trucs est venue, on a dit banco.
Arsène Obscène : En fait, j’ai un projet solo depuis 2009 uniquement sur disque où je joue de tous les instruments. Il y a déjà eu deux LP, trois 45 tours, des trucs sur Bandcamp et une cassette. On a voulu tester la sauce en concert à la fête de la musique 2019 et on a trouvé ça tellement cool qu’on a voulu poursuivre l’expérience. On n’avait pas le temps de cumuler 2 groupes, alors on a tout concentré sur celui-ci. Ça me permet aussi d’être moins schizophrène aussi pour trouver des morceaux !
Pourquoi ce nom ?
A.O. : C’est dans la continuité de ce qu’on a fait. On début y avait la chanson « Motard Lose » des ELECTRIC MORMONS, puis le groupe MOTARLOZER, ça nous a semblé logique que le backing band s’appelle THE LOOZERS, et au moins c’est facile à retenir.
Comment définiriez-vous votre musique ?
A.O. : En théorie c’est du punk rock, mais c’est plutôt le résultat d’un son que j’avais en tête, dans la directe continuité de mon dernier LP solo « More Money ». Une voix dans les médiums un peu monocorde qui surfe sur le son, des mélodies hyper simples, accrocheuses et bien ancrées, des morceaux courts, et un feeling un peu mélancolique pour rendre ça sexy.
Raoul : C’est du rock’n’roll.
Quelles sont vos influences ?
A.O. : Ramones, Saints, Nerves, MOTO, Seeds… Que des influences bien casse-gueule si on fait pas gaffe !
Qu’avez-vous fait comme concerts ?
A.O. : Seulement 2 concerts à cause du putain de covid ! On en avait plein d’autres de prévus, tout a été annulé ou reporté ! On rejoue le 31 octobre à Nice et le 5 novembre à Fréjus… normalement !
Êtes-vous toujours aussi classe
Raoul : haha haha …. Il n’y a que deux personnes qui sont la classe personnifiée : Tav Falco et Didier Balducci des Dum Dum Boys et créateur de Mono-Tone Records. nous les Loozers on est un peu de vieux bandits qui accompagnent en osmose parfaite et depuis des lustres un type très fêlé : Arsène.
A.O. : Le secret de l’élégance, c’est un truc pourri associé intelligemment à un truc hyper classieux ! La classe pour moi, c’est agencer des fringues créative ment. Mais je ne pense pas être un spécialiste ?
Vous sortez un album : pouvez-vous nous en parler ?
A.O. : Premier album en groupe, sortie le 15 septembre 2021 avec une pochette tirée d’un tableau de mon père. On a enregistré plein de morceaux et au final on a trié drastiquement pour avoir un disque au top niveau. 12 titres de moins de 2 minutes pour la plupart, on voulait ça le plus efficace possible, zéro temps mort, zéro remplissage. LP en 45 Rpm. C’est mon meilleur à mon avis.
Raoul : Enregistré en quelques heures avec du vieil Armagnac et du bon vin.
Il a été fait ou et avec qui ?
A.O. : Comme pour le MOTARLOZER, maintenant on fait tout chez Meancat à Nice. C’est notre studio de répétition. Patros, le boss, fait la prise de son et le master et cette-fois j’ai fait le mix. J’avais besoin de restituer moi-même le son que j’avais en tête et de prendre du temps pour ça. D’ailleurs j’ai mis au moins 3 mois à être satisfait du résultat. Je peux passer 1 ou 2 semaines simplement sur un son de basse ou sur la voix.
Il sort ou ?
A.O. : Sur les 2 meilleurs labels français du moment en rock’n’roll : Mono-Tone Records (Nice) et Dangerhouse Skylab (Lyon) !
Qui écrit les musiques ?
Raoul : Arsène fait tout ! C’est le deal avec le groupe, on lui laisse totalement la main et on lui fait confiance.
A.O : C’est vraiment un projet solo avec un groupe backing band. Finalement ça me convient mieux et ça me permet de soigner au max les compos en sachant très exactement comment ça va rendre derrière. Ce sont des vieux briscards qui savent faire « sonner » et ce n’est pas donné à tout le monde.
Les projets ?
A.O : Dans l’immédiat, on va tout faire pour promouvoir le nouvel LP, et en parallèle on continue et on va tenter de sortir un autre disque avant la fin 2022. J’ai déjà 21 titres, encore 3, et on fera 2 sessions d’enregistrement pour aboutir, j’espère, à un autre bon truc. J’essaye toujours de faire aussi bien, voire mieux que la dernière fois ! Mais il faut être très dur avec soi-même et jeter à la poubelle au moindre millimètre de doute sur un morceau. Pas de quartier !
Comment avez-vous vécu les différents confinements et la mise au silence de la musique ?
Raoul : J’ai pas cessé de bosser (infirmier….la lose) pour la musique j’écoute que des vieux trucs donc la mise en silence de la musique…..
A.O. : Personnellement, ça fait des années que j’écris des chansons assez politisées (ou des chansons sur les filles, ce sont mes deux sujets-phare !), et il y en a même une sur le confinement sur le dernier disque (« Wanna be glued at home »). Je suis fana de Bernard Stiegler et la situation actuelle ne me surprend pas du tout ! Après, en 77, les mecs criaient « No Future », on voit qu’ils avaient un peu d’avance ! La musique ça fait déjà du bien au cœur et à la tête, et ça part de là. Si on veut un joli monde, faut rajouter de l’humain dedans et virer une grande part de toute cette merde techno à laquelle on veut nous rattacher ! C’est ça l’apport du rock’n’roll !
Est-ce qu’à ça reprend pour vous ?
A.O. : Nous on n’a jamais arrêté, même en plein confinement, on s’est toujours démerdé. Et on continue à faire des disques. Il y a moins de concerts, mais il reste la musique et c’est le principal. J’ai toujours dit que ce qui me plaisait le plus c’était écrire des morceaux.
A quand une tournée Française, Européenne et mondiale ?
A.O. : Perso ce n’est pas vraiment mon délire… j’aimerais juste bien qu’on fasse quelques bonnes dates en France, ce serait déjà ça. On a pas mal de propositions, mais toujours pareil, avec le contexte…
Raoul : J’aimerais une date chez les Bretons et jouer chez les roastbeefs à Liverpool.
Comment êtes-vous considérés par les autres groupes ?
Raoul : Comme des ivrognes !
A.O. : Aucune idée ! On ne regarde jamais ce que pensent les autres. On fait notre truc dans notre coin. Comme sur notre style ou nos morceaux, on ne fait aucune concessions ! On avance mais on ne se plaint pas des retours qu’on a !
Pensez-vous arrêter de jouer du rock’n roll ?
A.O. : Tant qu’on peut, pourquoi ne pas continuer ? C’est la force du rock’n’roll : maintenir la jeunesse !
Raoul : Ouais j’en ai un peu ras le cul mais j’ai peur que Arsène le prenne mal et m’envoie ses nervis.
Le mot de la fin !
A.O. : Les paroles d’un morceau du nouveau disque, « Live » :
Veux-tu vraiment vivre ?
ce qu’il y de mieux à vivre
je veux que tu fasses
ce que eux n’osent plus faire
moi je veux vivre
ce qu’il y a de mieux à vivre
je veux juste être libre
me foutre des règles de la société
dire ce que j’ai envie de dire
médias je vous déteste tous.
Raoul : Dieu bénisse Gene Vincent et ce tordu d’Arsène Obscène, Amen !
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