Pouvez-vous présenter ?
John Trap : Je suis John Trap, musicien, compositeur et chanteur. Je fais aussi de la vidéo, des clips et des courts métrages.
Delgado Jones : Je suis Jacques Creignou alias Delgado Jones, j’ai une Logan Silverline et j’habite à Roscoff dans le Finistère, j’ai 46 ans, j’aime beaucoup faire du vélo, passer du temps dans mon home studio, écouter les oiseaux et les mobylettes qui passent au loin.
Pouvez-vous présenter votre parcours en musique chacun d’entre vous ?
John Trap : J’ai commencé par la batterie, j’ai joué dans beaucoup de groupes très différents (métal, pop, new wave, chanson Française) mais comme j’ai tout de suite cherché à composer j’ai aussi pratiqué d’autres instruments comme la guitare et la basse. J’ai une passion pour la musique de films, Iron Maiden et Kate Bush (mais pas que).
Delgado Jones : J’ai commencé à jouer de la guitare à 15 ans puis à faire mes premières maquettes vers 20 ans. J’ai ensuite rencontré John Trap en 2002. Une rencontre essentielle qui m’a permis de de développer mon projet Poor Boy grâce à son apport technique et son expérience. Poor Boy aura plusieurs formules et il y aura 2 albums dont « Dreamer, are you sad ? » enregistré au Black Box sous la houlette de Peter Deimel. J’ai déménagé à Bruxelles fin 2009, un troisième album aurait dû voir le jour et être enregistré mais malheureusement, le projet a dû être abandonné et j’ai cessé toute activité musicale pendant 1 an. De retour en Bretagne, j’ai retrouvé John Trap pour démarrer le projet Delgado Jones & The Brotherhood. Depuis 2017, j’ai créé avec mon ami Henri Wimp un duo de Hip Hop Cold Punk en franglais du nom de Man Foo Tits.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
John Trap : Il y a une vingtaine d’années, Delgado cherchait quelqu’un pour l’aider à enregistrer ses chansons. Et on ne s’est plus quittés.
Delgado Jones : Notre toute première rencontre fut très brève, à la sortie d’un tremplin musical. Nous avons convenu d’un RDV la semaine suivante à la MJC de Morlaix où travaillait alors John (je l’avais alors vu plusieurs fois en concert mais sans oser l’aborder, question de timidité). Il m’a alors proposé d’enregistrer chez lui dans son home studio à Huelgoat.
Comment est né ce projet ?
John Trap : Je venais d’attaquer le quatrième volume d’un projet instrumental qui s’appelle « CARPENTRY » (dont le premier volume est sorti sur SUPER APES), des bandes originales de films qui n’existent pas, et j’en ai eu un peu marre, alors j’ai proposé à Delgado de composer des chansons autour de la matière déjà existante.
Delgado Jones : Je n’ai pas la même version que toi, John 
. Un soir chez moi, j’écoutais le volume 3 de Carpentry et je me suis bien vu ajouter ma pâte à son projet. L’idée de départ étant de m’adapter aux instrumentaux tels qu’ils étaient sans modifier la structure en ajoutant guitare et chant. J’en parle à John qui me dit banco et qui avait en stock quelques instrus non publiés, j’ai mis en application mon idée et ça a tout de suite fonctionné : 7 des 12 titres ont été réalisés ainsi. Les 5 autres , on les a fait dans l’autre sens, c’est à dire à partir d’une idée de mélodie et de chant de ma part. John a ensuite créé les arrangements de claviers, programmations et batteries.
Super Apes : La partie graphique a été confiée au talentueux Laurent Richard, un ami et collaborateur de longue date du duo, qui avait déjà fait un super travail pour « Carpentry ».
Pourquoi imaginer une bande-son d’un film d’horreur des années 80 ?
John Trap : Pourquoi pas ? Ce n’est pas une bande son, c’est un album rock avec des bouts de bande son dedans.
Quels étaient vos modèles de BO pour ce disque ?
John Trap : John Carpenter de toute évidence.
Où et comment avez-vous fait ce disque ?
Delgado Jones : Nous avons enregistré ce disque à distance dans nos home-studios respectifs à Huelgoat et Roscoff. C’est un disque où l’électronique « Vintage » joue un rôle important : vous êtes fans de ce type de sons ?
John Trap : Je ne suis pas du tout un spécialiste en la matière, mais dans mes bandes originales préférées il a celle d’ « HALLOWEEN 3 », très minimaliste.
Il y a-t-il des musiciens extérieurs à vous deux sur le disque ?
John Trap : La chanteuse ooTi, qui fait les chœurs sur le titre « Candie(s) ».
Les textes : d’où vient l’inspiration ?
Delgado Jones : L’univers de « Carpentry » étant une bande-son de film de genre, je me suis dit qu’il ne manquait que le scenario. Chaque chanson est à prendre comme un épisode d’une série dont le dénominateur commun est le côté sombre de l’humanité. « The Sin(s) » parle de la façon dont étaient traités les premiers malades du Sida en Angleterre (inspiré par la série « It’s a sin »), « The Corpse(s) » évoque le scandale du centre de conservation des corps de la faculté Descartes de Paris, « The Empire(s) » lui narre le massacre des indiens d’ Amérique par les colons blancs, dans une majorité des autres morceaux, je place le narrateur comme étant un être psychopathe, bipolaire, avide ou fuyant un péril imminent.
Comment se procurer le disque ?
Super Apes : Le disque est disponible sur la page bandcamp du label et chez quelques disquaires de qualité. Il est également présent sur toutes les plateformes de streaming.
Vous sortez le disque sur Super Apes : êtes-vous fan du label et des artistes ?
Delgado Jones : Oui j’ai toutes leurs sorties, j’ai découvert le label grâce à Arnaud le Gouëfflec et les projets communs avec Jorge Bernstein & the pioupioufuckers que sont « Mauve » et le légendaire « Christian Rock Fièvre ».
Super Apes : Hormis « Carpentry », Delgado et John avaient déjà participé à plusieurs projets collaboratifs du label (remixes, compilations, etc.). Il était temps d’arrêter de se tourner autour et « The Eye(s) » s’est présenté comme le disque idéal pour commencer.
Quelle est pour vous l’importance de l’image ?
John Trap : Elle devient indissociable de la musique, pour le meilleur et pour pire.
Etes-vous très présents sur internet ?
John Trap : On fait ce qu’on peut, mais ça demande du temps et aujourd’hui comme tout va très vite, je me sens un peu dépassé.
Quels sont vos projets ?
John Trap : Continuer jusqu’à la Mort
Delgado Jones : On a démarré la suite de « The Eye(s) », je suis en train de travailler sur le nouvel album de Man Foo Tits et de nouveaux morceaux pour Delgado Jones, sans oublier les projets pour enfants, et aussi il faut que je taille ma haie un de ces quatre.
Y a-t-il des concerts prévus ?
John Trap : Non, par manque de temps surtout, nous sommes très pris par d’autres projets, ensemble ou séparément.
Peut-on imaginer avoir cette bande son sur un film ?
John Trap : Ce serait super.
Le mot de la fin ?
John Trap : Exprimez-vous !!!!! Sauf si c’est pour dire des conneries.
Delgado Jones : Restons fins.
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