Cheever, la nouvelle découverte nantaise

mardi 19 avril 2022, par Franco Onweb

Venu de Nantes, Cheever vient de sortir un premier album “ensimismaddo” particuliérement épatant. Pour ce nouveau projet, le prolifique Ronan Le Goff (Known As Numbers, The Great Destroyer, Naked Ghost…) s’est entouré de musiciens issus de différents horizons (hardcore, post grunge ou noise avec notamment le guitariste Gildas, ex-ChooChooShoesShoot) pour l’accompagner dans ses pérégrinations entre slowcore, shoegaze et post-rock.

Tempo au ralenti, CHEEVER sait se faire doux et mélodique. Le quatuor Nantais a appris à apprivoiser le silence, et ses déflagrations soniques n’en sont que plus puissantes.

Si je vous dis que en plus le disque sort, en co-production, sur Super Apes le superbe label nantais que j’adore, vous saurez pourquoi vous devez vous ruer sur le disque.

Qui êtes-vous ?

Cheever from Nantes City.

Cheever
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Présentez-vous

Ronan : chanteur-guitariste

Fabrice : bassiste

Fabien : batteur

Gildas : guitariste

Pourquoi ce nom Cheever ?

Ronan jouait dans un groupe avant, « Known As Numbers » , dont l’un des titres s’appelait « Shiver ».

Ronan a trouvé que ça sonnait bien. Sur une suggestion de Fabrice on a bidouillé l’orthographe pour arriver à Cheever.

Quel a été votre parcours en musique pour les uns et les autres ?

Ronan plutôt dans des groupes folk slowcore indie rock (« Return To Beeka », « Known As Numbers »).

Gildas plutôt dans des groupes noise rock (« Choochooshoeshoot », « Trench Piss », etc.).

Fabien a joué dans des groupes indés et punk-hardcore.

Fabrice dans des groupes métal ou post hardcore.

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Quand le groupe a-t-il commencé et à quelle occasion ?

Ronan : il y a 5 ou 6 ans. J’avais des compos sous le coude et je voulais trouver des musiciens pour les faire vivre. Je suis tombé sur Fabien via une annonce sur le net.

Puis nous avons essayé plusieurs personnes au chant, mais ça ne marchait pas complètement avant que je me décide à me lancer.

Comme on galérait aussi pour trouver le bon guitariste, Fabien m’a parlé de son frère Gildas, que j’avais vu en concert avec son groupe de l’époque « Choochooshoeshoot » que j’avais adoré. Il a intégré le groupe après quelques essais. Fabrice nous a rejoint ensuite, on le connaissait déjà plus au moins de vue et on s’est dit que ce serait l’homme de la situation :-)

Quelles étaient vos influences à la base du groupe ?

On écoute beaucoup de musiques dans des styles très différents (du shoegaze mais pas tant que ça, du hip hop, pas mal d’électro et d’ambiant et aussi du métal, hardcore)

Ronan est un peu la caution pop et indie du groupe. Les autres membres sont plutôt inspirés par des trucs plus lourd et distordus. On se fritte parfois en répète sur les orientations à prendre sur les morceaux (heavy ou folk ou pop). Le résultat se retrouve sur le disque avec des passages vaporeux pop et mélodique, voire très ambiant et des refrains plus heavy.

Quelles ont été les dates de concerts importantes ?

Le samedi 2 novembre 2019 aux ateliers de Bitche à Nantes. Le premier « vrai » concert qu’on a organisé, avec « Chaviré » (groupe de post hardcore nantais) et « Trainfantôme ».

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Vous avez enregistré combien de disques avant cet album ?

On avait enregistré un EP 3 titres en 2018 au studio DY10 à Nantes avec Yann Jaffiol qui est sorti en digital et qui comportait 3 titres du LP (on est lent à composer :) ).

Êtes-vous intégrés à une scène ?

On connait bien quelques groupes sur Nantes (« Papier Tigre », « Spelterini », etc.) même si on ne se revendique pas d’une scène en particulier.

A notre âge avancé, on sort beaucoup moins qu’avant même si on va voir régulièrement des concerts organisés à Bitche, par Thierry Bonnet, ou par Alex Labbé au pôle étudiant par exemple. On a la chance de vivre dans une ville plutôt dynamique en terme de concert !

Comment êtes-vous arrivés à travailler avec Super Apes, Araki Records et Day Off Records ?

Pierre, le boss de Super Apes joue dans un groupe avec Ronan. C’est donc naturellement qu’on a pu bosser ensemble.

Sinon on a démarché plusieurs labels en France : Araki et Day Off étaient partants pour nous aider à sortir le disque ! On les remercie d’ailleurs de permettre de sortir un vinyle

Pourquoi ces labels ?

L’état d’esprit DIY qu’ils revendiquent et des goûts musicaux en que l’on partage avec eux…

Pourquoi trois labels ?

Ça permet de répartir les coûts de production du disque et d’être distribué plus facilement en France.

Pochette de l’album «  ensimismaddo  »
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Vous sortez un album « ensimismaddo » : il a été fait où, avec qui et quand ?

On avait prévu d’enregistrer l’album en mai 2020 mais le 1er confinement est passé par là. Du coup, cela nous a permis de bien bosser les titres en pré production, d’affiner le son et les arrangements.

L’album a finalement été enregistré au Batiskaf à Nantes en novembre 2020 par Patrice Guillerme qui a aussi mixé et masterisé les titres.

Comme on était pas complètement satisfait du résultat final, on a proposé à Émilie et Marie-Laure de venir poser leur voix sur quelques titres en avril 2021.

Pourquoi ce titre ?

Ronan : J’ai découvert dans un livre de Johan Sfar l’été dernier cette technique de peinture espagnole qui s’appelait « l’ensimismado » et qui consistait à faire ressortir sur la toile le regard d’une personne tourné vers soi. Elle regarde vers l’extérieur mais son regard montre bien qu’elle réfléchit sur soi, que son regard est porté vers l’intérieur. Ça m’a parlé.

Pourriez-vous décrire le disque ?

Un mélange de shoegaze, de Slowcore et de pop-doom

En écoutant l’album on trouve beaucoup d’ambiance différente mais globalement c’est de la pop et du shoegaze : êtes-vous d’accord ?

Assez oui.

En répétition
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Qui a composé et qui écrit les morceaux ?

Ronan arrive avec des bouts de morceaux, souvent le couplet et le refrain, parfois avec, parfois sans chant, et si ça plaît, on brode tous dessus. Chacun amène ces idées. On triture le morceau jusqu’à ce qu’il nous plaise à tous et on peut y passer un certain temps. L’idée c’est qu’il y ait toujours une dynamique, un changement qui retienne l’attention de l’auditeur, des surprises. On sait qu’on appartient à un genre qui peut être vite chiant à l’écoute et globalement on n’aime pas trop répéter 2 fois le même plan dans un morceau.

Y a-t-il des invités sur l’album ? Si oui qui et sur quel titre ?

Marie-Laure chante sur les titres 1, 4 et 8

Émilie sur les titres 5, 6 et 7

Les textes : d’où vient l’inspiration ?

Ronan : Des réflexions sur des lectures, des films, de ce que j’observe dans la rue et vit dans ma vie.

Comment se procurer le disque ?

Il est dispo en digital et en vinyle sur le bandcamp du groupe et des labels.

On a également prévu de le mettre en vente chez quelques disquaires hexagonaux.

https://cheever.bandcamp.com/releases

Quels sont vos projets ?

Défendre l’album sur scène et composer un 2d album.

Y a-t-il des concerts prévus ?

Pour les Nantais, le 10 juin avec le groupe « I’d Prefer Not To » au bar « La Lune Froide », à Nantes.

On est à l’écoute de propositions des orgas !

Le mot de la fin !

« Que du bon football »

https://cheever.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/Cheeverband
https://superapeslabel.bandcamp.com/