Donc Lili Drop, comment étiez-vous perçu justement, à cette époque, par les membres de Téléphone ?
Eh bien, ce n’est pas méchant mais le fait de nous prendre en première partie faisait qu’on était là pour essuyer les plâtres, t’es forcément frustré parce que tu joues seulement une demi-heure ; je pense qu’il y a eu une volonté, de Téléphone en particulier de nous cadrer, de nous tenir en laisse, on s’exprimait pas vraiment, on faisait les premières parties parce qu’il fallait qu’on tourne, on était potes, et qu’on a pas pu… voilà.
Ensuite c’est le départ de Korin ?
Oui, en fait elle ne sortait plus avec Nicolas, elle était avec Korto, un copain à moi de l’école dont elle était enceinte.
Donc l’enregistrement du deuxième album s’est fait dans l’urgence ?
On avait plus de bassiste alors qu’on avait déjà loué les studios, et Valérie Lagrange tournait avec un groupe, les ex-Ruts avec lesquels on a fait N , le deuxième album ; et il se trouve que le bassiste, Segs, a flashé sur Violon…
Et pour la tournée tu as recruté des musiciens car les Ruts ne pouvaient pas tourner avec vous ?
Oui, il y avait Léo la bassiste, et j’ai fait appel à Plume pour les percussions puisque Diesel n’existait plus, Mahu que je connaissais d’Higelin, et Cat. Donc, pas mal de concerts et ça continue à fonctionner.
Et au niveau de l’accueil public ?
De mon point de vue on avait toujours un super accueil du public, peut-être que j’occulte mais ça se passait toujours bien les concerts, toujours à l’arraché mais toujours bien ; ça dépendait surtout de mon état ; si j’étais trop bourré ou trop défoncé, c’était un mauvais concert parce que j’étais le leader et que je n‘étais pas à la hauteur du truc ; le groupe pâtissait beaucoup de mes mauvaises humeurs, parce qu’en fait, moi, je n’avais plus le contrôle comme je l’avais à la base de Lili Drop, c’était devenu une machine qui tournait avec un manager à la gestion et je me retrouvais chef d’entreprise d’un truc que je ne maîtrisais pas.
N sort, avec de très bonnes critiques et pourtant il y a eu une véritable absence de promo ?
Pas de clips, pas de radio ; en fait il y a eu un barrage, des choix, le milieu du showbiz n’était pas si gros que ça, avec N on était encore un peu plus borderline…
Ensuite il y a un dernier 45 tours, Tartine Breakfast ?
C’était déjà la fin du groupe, finalement.
Ce qui est étonnant parce que celui-là est pas mal passé en radio et s’est plutôt bien vendu.
Bizarrement je me suis retrouvé tout seul parce que Violon était tombé amoureuse de Segs, vraiment très seul par rapport à tout ce groupe à gérer, je comprenais rien alors Tartine, c’est vraiment moi avec tous ces problèmes-là, je me retrouve rue Condorcet, le matin, après avoir passé la nuit en boîte, en me disant c’est ce qui te reste tu vois, ta tartine et ton chocolat, et après il y a eu un troisième couplet qui disait : vous allez tous travaillé et moi je vais me coucher ; et puis c’était une forme d’adieu.
Avec une face B qui s’appelait Mauvaise copie.
Oui, c’était un truc qui représentait bien le fait que j’étais un clown, mal vécu de la part des autres, et pour bien expliquer que je n’étais pas une mauvaise copie…
La fin de Lili Drop, c’est le concert du printemps de bourges en 1983 ?
C’est vrai que j’étais un jour bien, un jour pas bien, plutôt de plus en plus mal par rapport au groupe, je me défonçais tout le temps, je sortais tous les soirs, j’avais pas de problème d’argent, alors je me suis retrouvé un peu seul, rock star mal aimé, jalousé, incompris, ce que j’ai cherché certainement, et là, ça a été la goutte qui fait débordé le vase, je suis arrivé deux heures en retard, on se donnait rendez-vous à Châtelet pour partir en voiture ensemble, j’étais pas à l’heure, je suis arrivé complètement défoncé, et ce que j’ai pas compris c’est que Jean-Paul Blanc - donc Paulo, mais bon, il y avait toute la pression de la maison de disques, on jouait sur la grande scène devant 5000 personnes - dise : Olive n’est pas capable de le faire, voilà on annule, il a une extinction de voix, et au lieu de cela, le concert on la fait alors que j’étais pas capable de le faire, j’étais juste capable de rester dans ma chambre d’hôtel ; je pense que lui, il a pas gérer, il a pas su dire : on annule, ça nous aurait peut-être servi ; avec le recul, le fait de monter sur scène… il y avait une liste de morceaux, les musiciens commence le morceau, moi j’en fait un autre, je me suis battu avec le public, on m’a raconté, j’étais toujours très punk, agressif au point que si un mec me faisait chier, celui qui m’emmerdait je posais ma guitare et je lui sautais dessus ; donc c’était la catastrophe, mais bon, les choses étaient pliées avant, en tant que capitaine j’ai coulé le truc et en plus pas… pas comme ça dans les coulisses mais en direct, sur scène. Du sabordage en direct, donc.
En même temps ça n’est pas très étonnant…
Non, en effet ça n’est pas étonnant ; pour moi c’était une question d’honnêteté.
Après il y a l’aventure Paul Collins, en 84, avec qui tu as travaillé, parenthèse un peu complexe. La tournée en Espagne se passe bien, mais ensuite en France les gens te voit et réclame du Lili Drop…
Ah oui, alors du coup c’était : tu bouges pas de là, tu te fais tout petit, ce que je suis incapable de faire, problème d’ego et ça s’est mal terminé, et ce que je n’ai pas apprécié c’est que je lui avais amené les musiciens puisqu’il n’avait que son bassiste, alors j’avais mis Plume à la batterie, Rodolphe au piano, c’est que eux, ils étaient tellement arriviste qu’ils ont pris le parti de rester et donc je me suis fait jeter, une fois de plus, j’avais absolument personne pour me récupérer.
Donc une période pas évidente. Il y a quand même, toujours la même année, ton apparition au concert de Taxi Girl lors de la fête de la musique, à la Bastille, une apparition marquante, et une superbe reprise improvisée du morceau Paris, en compagnie de Daniel Darc.
Si tu veux moi j’étais là, pour moi les fêtes de la musique c’était, je prends ma guitare et je sors dans la rue.
Tout s’est fait par le plus grand hasard ?
Oui, voilà. On ne savait pas que j’allais jouer deux secondes avant, je monte sur scène comme ça, et Daniel je le connaissais du Rose Bonbon, je savais et lui aussi, qu’on avait une affinité artistique… je sais pas, ça s’est fait comme ça.
En tous les cas ça laisse entendre qu’il existe une trace entre deux individus qui avaient quelque chose à se dire…
Le fait que c’est resté c’est parce que c’était sincère et complètement spontané, et que ça correspondait au même moment au même truc, lui dans son histoire et moi dans la mienne, et puis voilà.
Après il faut attendre un long moment avant de te voir revenir avec un 45 tours en 1985, pour lequel j’hésite à dire Beaux bronzés puisque ça devait être Chromosomix la face A ?
Oui, censuré par la maison de disques, Virgin. Il se trouve que ce long moment pour moi ça a été une chute dans la défonce, et en plus je me suis acoquiné avec des gangsters, et j’ai fini en prison, j’ai fait deux mois, j’étais parti pour les assises puisque j’étais avec des gangsters qui braquaient des banques, le pote en question, j’espère qu’il va être au concert, il est directeur d’édition maintenant ; et en fait j’avais rencontré ce mec aux Bains Douches, il était parti pour la prison et je lui avait dit, quand tu sors on se voit, seulement lui il était dans le collimateur des flics, et finalement moi aussi je me suis retrouvé en prison et là, ça a été comme un traînée de poudre, c’était : putain Olive est en prison, et là, je recevais beaucoup de lettres, j’avais un courrier monumental, et en sortant Richard, le batteur de Téléphone qui lui, sait l’importance que j’ai pu avoir dans tout ça, et qui avait aussi les moyens, a dit : maintenant je vais faire une maison de prod, KOD, et je vais te produire, et on a fait Chromosomix et Beaux Bronzés .
Bon, en tous les cas le disque n’a pas marché !
Ça s’est sûr !
Et il faut attendre un petit moment – 1987 – avant le suivant…
Oui, on a remis le couvert, on a été aux studios Garage et on a fait : 1+1 et Vague à l’âme ; là ils m’ont pas fait chier, 1+1 c’était le single ; c’était fait pour être un single, dont la musique n’est pas de moi mais de Christian Brun, qui va jouer avec la formation Lili Drop du 15 juin (2005).
Très belle pochette, comme celle de Beaux bronzés d’ailleurs, on a vraiment l’impression dans ces cas-là, quand on achète le disque, de recevoir un cadeau…
Oui, je ne sais pas, mais en tous les cas j’attachais beaucoup d’importance au visuel ; mais c’est pareil, nous quand on allait dans les bacs de vinyles, il y avait pleins de groupes qu’on ne connaissait pas et le seul truc qui nous parlait, c’était la pochette. Le concept devait alors correspondre au contenant et au sens de l’historique du personnage, ou du groupe.
Après en 88, il y a eu un concert sous le nom de Lili Drop ?
Justement, avec mon copain qui m’a fait plonger, on a refait un reload de Lili Drop, avec des musiciens que je suis en train de retrouver, on avait fait aussi mes morceaux, les deux 45 tours, et quelques titres du futur album.
Le futur album, c’est en 1990, tu l’as appelé : Ouf, et franchement tu as eu raison de l’appeler comme ça, tellement on se demandait quand tu allais le sortir…
Et puis il y avait l’ambiguïté du ouf, t’es fou, et puis en même temps ouf un peu de soulagement ; par contre la photo de « base », Jean-Guy Orlandini, qui avait fait celle de 1+1, elle était superbe la photo à l’origine, et ce qu’en a fait le maquettiste avec ces couleurs machins, ça j’aime pas mais j’ai eu aucun contrôle et le clip qui est passé un peu en rotation sur M6, avec Retour à l’envoyeur, qui pour moi n’était pas le single qu’il fallait sortir, enfin le clip, je ne voulais pas de ça, moi je voulais un espèce de truc en noir et blanc comme la Mano Negra, tu vois une espèce d’histoire racontée même avec des bouts de ficelle, mais je voulais pas du tout un truc comme ça, je suis pas du tout d’accord avec le clip, ni avec la pochette telle qu’elle est sortie. Moi je pense qu’il aurait fallu sortir Vivant ; maintenant avec le recul je peux te le dire ; et : Vivant ce sera le deuxième rappel pour le 15 juin.
Après cet album ?
On fait une tournée en première partie de Dave Stewart ; parce que l’un des producteurs de cet album, c’était Alias, qui avait une boite et qui a cru beaucoup en moi, qui m’a aidé en sortant de prison parce que j’avais plus rien, comme d’habitude, il a fallu que je rebondisse et puis je n’ai rien demandé et les choses sont arrivées, comme d’habitude, et lui en tant que tourneur, il m’a casé en première partie de Dave Stewart, qui m’a beaucoup apprécié, j’ai un mot de lui d’ailleurs, et donc là il y avait Christian à la guitare, on a remonté un groupe, et donc en même temps il y a eu pas mal de merde, la rotation sur M6 minable, pas de retour radios, donc la prod a dit on arrête ; ça leur a coûté une fortune pour rien, et plutôt que de rebondir ; et puis moi j’avais rencontré ma future femme, seulement j’étais toujours dans la came, c’est vrai que j’ai toujours été un artiste, enfin un artiste, disons un mec hautement difficile à gérer, un jour ça va être génial et puis le lendemain ça va être à chier, il sera pas là, grosse réputation du mec qui dit : oui, bien sûr, d’accord, et qui sera pas là le lendemain, mes petits plaisirs avant, la came…
Et puis un ego difficile à gérer en fait ?
D’abord pour moi et puis du coup aussi pour les autres ; je suis le centre d’un truc, donc je le place comme ça, alors après si je ne suis pas dans le plus, si je me trouve dans le moins, alors tout le monde va dans le moins ; tu vois donc, c’est égotiste, c’est même fasciste, c’est genre : c’est moi qui décide et pas vous, j’ai toujours agi comme cela, si tu veux mon dernier recours c’était de me dire ; bon si je ne suis pas là, ils sont tous dans la merde parce que ils bectent tous dans mon abreuvoir et l’abreuvoir c’est moi qui l’est construit, maintenant si moi je ne suis plus là, vous êtes bien dans la merde, et je vous encule ; je vous mets un doigt ; et voilà.
Tu as toujours eu aussi un rapport difficile avec les maisons de disques ?
Je subissais tous ces trucs-là ; et ce que j’ai pas compris c’est que, le fait de faire l’album Ouf , c’était que des gens qui voulaient vraiment essayer de m’aider, un peu comme aujourd’hui, un truc que je comprends mieux, et que les mains qu’on me tendaient, moi j’agissais toujours pareil en disant, putain c’est ces enculés de maisons de disques.
Finalement c’était peut-être aussi parce que c’était la première fois, et tu n’avais pas assez de recul pour t’en rendre compte, qu’on te venait véritablement en aide ?
Finalement oui ; et en ce moment - et cette fois-ci je le comprends - c’est la deuxième fois.
Après l’album donc, ce n’est pas un passage à vide, c’est toi qui a décidé de prendre du recul ?
Oui, il se trouve que je me suis marié, que j’en ai eu marre de prendre de la dope et que j’ai commencé à prendre de la méthadone, que ma femme est tombée enceinte, je voulais même plus qu’on m’appelle Olive, je voulais absolument plus entendre parler de tout ça, j’avais un enfant et j’étais parti dans le sud-ouest, élever mon enfant, essayer de construire quelque chose de différent, un retour à la terre enfin, tu vois, d’essayer de fuir les représentations et frustrations dans lesquels je me trouvais, du fait que j’ai jamais été reconnu, du rôle que j’ai pu jouer pour Téléphone, ni des retours affectifs, matériaux, ce n’est pas un échec mais finalement tout ça me mettait au plan nocif, et la chanson Vague à l’âme justement c’est ça.
Ensuite, on retrouve ton nom associé à Jad Wio qui reprend Vivant ; une belle reprise.
J’ai beaucoup de respect pour Jad Wio et pour cette version que j’adore.
C’est un morceau qui compte beaucoup pour toi ?
Oui, comme je suis séropositif, que j’ai tant d’amis qui sont morts, quelque part j’ai une pulsion de vie énorme ; je suis dans le deuxième degré de le connotation judéo chrétienne, Notre père qui êtes aux cieux, d’ailleurs qui a été un peu réécrit par Denis (Bortek, le chanteur de Jad Wio), car moi c’était complètement du premier degré et c’était dans le fait de la chanter que ça devenait un deuxième degré, et on était là à réécrire la chanson, pour le Sida (album Entre sourire et larmes en 1995), et : Notre père qui êtes odieux, enfin Denis était plus dans la réaction de quelque de spirituel, qui ne t’aide pas alors qu’en fait c’est aide-toi toi-même, et moi je le récitais comme un récitatif de Notre père à chaque fois, le contraste c’est : eh bien voilà, moi je suis vivant, maintenant pourquoi, comment, je ne sais pas ; je reviens toujours à ce truc récitatif de la prière mais je ne me suis pas permis de changer même un mot de la prière de Notre père, alors que Jad Wio, sa relecture était plus dans le but de détourner la prière.
Et après donc, voilà on est en 2005, on est à Paris tu es revenu du sud.
Oui, je suis en instance de divorce d’avec ma femme, j’ai un petit garçon de huit et demi que j’aime énormément, ma femme aussi donc je suis obligé de faire un deuil là-dessus ; en plus je me retrouve à Paris, sans une tune, clodo, disons c’est le suicide où tu te relèves une fois de plus…
Sauf que cette fois-ci tu en es totalement conscient, non seulement du fait qu’il faut rebondir mais que ça peut être quelque chose d’extrêmement bénéfique, quelque chose qui peut se produire maintenant, ça existe pleinement et tu es en plein dedans ; tu n’es pas à côté ; ce centre, tu l’a peut-être un peu bousculé ; et donc reformer Lili Drop, c’est quelque chose qui est venu naturellement ?
Non, en fait, c’est le tourneur, Natha (Nathanael Friloux), qui m’a dit : moi je te propose de refaire Lili Drop pour un coup comme ça mais ce n’est pas de mon fait ; moi je n’aurai pas pensé à revisiter Lili Drop ; il y a des morceaux comme T’oublier ou Expresso que j’ai toujours fait, que j’ai toujours chanté ; mais tout le reste je ne l’ai jamais rejoué.
C’est donc une redécouverte totale.
Oui ; je les redécouvre moi-même ; je me disais c’est hyper simple, et là, je travaille pour le concert et je m’aperçois que c’est beaucoup de finesse, tout ce qu’a pu apporter Violon, Korin sur le premier album, Segs sur le deuxième album, les différents producteurs, en fait tout ça c’est une alchimie et il y a beaucoup de boulot, même si les choses apparaissent simples, il y a beaucoup de travail.
J’ai tout de même l’impression que cette reformation arrive au bon moment ; et que même si ce ne sera que le temps d’un concert, on ne sait pas ce qu’il y aura après, elle arrive à temps pour rebondir et faire le point.
Moi je crois que le pont je suis en train de faire en ce moment, ce rassemblement de bonnes énergies, c’est en ce moment que ça se passe, moi je suis le récepteur, tu vois il y a des gens qui m’appelle, et je suis le réceptacle de toutes ces bonnes volontés, de toute cette conjonction finalement de ce qui s’est passé, et dont on vient de parler, donc à moi de, et c’est là aussi que c’est difficile pour moi, mais ce n’est pas insurmontable, c’est de gérer tout ça, parce que il y a forcément énormément de charges, justement pas au niveau des maisons de disques et des médias puisque je suis toujours passé à coté, mais émotionnellement de tous les gens qui savent ce que j’ai essayé de transmettre comme ça, dans l’écrit et dans la musique, et qui se retrouvent dans cette conjonction.
Ça me donne l’impression que maintenant ce n’est plus toi le centre mais ton œuvre ; ce que tu as fait.
Oui maintenant j’ai le recul et il s’agit de gérer ça.
Lili Drop en CD, apparemment c’est impossible, beaucoup de gens qui se posent la question.
Je sais pas, je pense que, enfin je m’en fous… je m’en fous parce que, je suis à la Sacem mais bon, même si c’est pirate, franchement si ça sort c’est pour rebondir sur autre chose, je ne vais pas faire du Lili Drop toute ma vie ; je pense que, sans prétention, là ça va être complet, qu’on va en redemander et tout le truc mais que, vu les difficultés de mise en place, tout ça, qu’il faudra refaire un autre concert de Lili Drop, peut-être à la Cigale ; je ne sais pas encore.
Eventuellement sous forme de tribute ?
Oui, voilà ; et ensuite…
Des projets dans ta tête ?
Disons maintenant, j’aime bien marier les gens ensemble, parce que là on parle de plus de trente ans de musique et que je suis toujours un fan de musique, j’ai envie de pouvoir être à la fois une oreille pour des productions artistiques, être directeur artistique, écrire des textes, et en même temps avoir plusieurs formations protéiformes, pouvoir apparaître tout seul dans le métro, et chanter dans le métro si j’ai besoin de tune, ou avec un DJ ou un power trio revival punk, enfin je pense que c’est comme ça que je vois les choses ; comme j’avais mis de côté mes activités musicales quand je suis parti dans le sud-ouest, et que je m’étais dit je tourne la page, j’essaie de passer à autre chose, ce qui n’est pas vrai puisque j’avais recommencé à faire du studio, j’ai recommencé à faire de la musique, et la prochaine étape c’est le 16 juillet, au Playboy, où je jouerai avec une autre formation, un duo qui va s’appeler Le Manuel de Lili. Maintenant, je rencontre de nouvelles personnes, qui m’apportent quelque chose de nouveau, parce que c’est vrai que, à force d’avoir dit : maintenant tu es rangé des voitures et tu arrêtes de faire de la musique, je suis provisoirement arrivé à une stérilité créatrice.
Il faut remettre en ébullition à travers ces différentes rencontres à venir ?
Oui c’est ça.
Pour conclure je dirais que, tu disais tout à l’heure que ça fait trente ans, effectivement, mais le miracle il est peut-être là, c’est que trente ans après, en ayant toujours été dans la marge, eh bien tu es encore là.
Eh bien si les pages n’avaient pas de marges, on ne pourrait pas écrire.